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Ségolène Royal et le réalisme des programmes

Publié le 05 mai 2010 par Exprimeo
L'inscription des déficits publics au centre des priorités internationales change la donne pour 2012 en imposant un réalisme des programmes inhabituel. Ces dernières années, l'opinion publique a beaucoup évolué. Elle ne lit plus l'avenir dans les programmes mais dans les tempéraments des candidats. Le statut du programme est donc totalement modifié. Trois évolutions majeures ont marqué l'opinion publique ces dernières années. Tout d'abord, l'émergence d'un besoin de pragmatisme. Il aura fallu deux décennies pour que les Français acceptent de voir la France telle qu'elle est, en crise, avec ses faiblesses et ses atouts, ses difficultés et ses richesses. Dans un premier temps, ce pragmatisme s'est traduit en négatif par le refus des idéologies de toute nature et de tout bord. Les partis politiques et, d'une manière générale les institutions, ont fait les frais de cette désaffectation. Deuxième évolution, la disparition des " nouveaux gourous ". L'opinion publique n'a plus de directeurs de consciences, véritables maîtres à penser susceptibles d'incarner les valeurs fortes de la société à un moment donné. Chacun se fait son idée et assume cette " solitude de choix " devenue une forme de reconnaissance de maturité et de liberté. Troisième évolution de fond, l'émergence d'une " France modérée ". Une France qui n'escompte pas de miracle mais souhaite une gestion efficace, qui se défie du socialisme mais n'entend pas renoncer à sa protection sociale, qui espère toujours mais ne rêve plus. Une France qui a besoin de confiance, de courage et de coeur. C'est le défi des " 3C ". La confiance, c'est un sentiment d'assurance et d'espérance au profit d'un candidat et de son équipe. Dans ce secteur, l'emploi sera de pierre angulaire de tout déclic de confiance. Le courage, c'est la capacité à faire prévaloir l'intérêt national sur les calculs politiques, sur les engagements partisans, sur les recettes démagogiques. Le coeur, c'est notamment l'assurance que si la crise est bien là, et qu'elle peut frapper chacun à chaque instant, par contre, il existe un filet social qui peut amortir la chute. Ces trois défis ne sont pas principalement du ressort du discours. Ils dépendent très directement du perçu, du ressenti ; bref, de l'irrationnel. En conséquence, plus que jamais, c'est affaire de style, de tempérament, de façon d'être. Chaque candidat aux prochaines élections y compris locales doit intégrer cette évolution : être et non plus promettre. Pour l'instant, la présidentielle 2012 semble frappée par le surplace qui précède les brusques accélérations. C'est le temps pour chaque candidat de finaliser son projet, ses actions. Ségolène Royal inscrit la "preuve régionale" comme ancrage de sa nouvelle démarche. Elle sera "la candidate des régions", du terrain loin des états majors parisiens de la politique. C'est "la logique du Gouverneur" dans la vie publique US. C'est la première fois que cette logique sera poussée à ce point lors d'une présidentielle française.

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