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Publié le 15 décembre 2006 par Raymond Viger

Plaintes anonymes

Le maire d’arrondissement, Martin Lemay et le conseiller Robert Laramé prétendent qu’il y a eu des représentations de citoyens qui sont venus se plaindre après la consultation publique. Certains trop gênés  pour le faire lors de la consultation, d’autres ne pouvant se présenter le jour même. Les intervenants de Cactus questionnent le fait de n’avoir pu rencontrer ces gens et leur parler directement. Ils se demandent même s’ils existent vraiment. Y a-t-il une réelle opposition? Ces citoyens fantômes sont-ils le fruit de l’imagination politique pour faire avorter le projet?

Le problème est que cette consultation était informelle, donc elle n’a pas force de loi. Autant pour Johanne Fradette de Cactus que pour Pierre Gaudreau du Réseau d’aide aux personnes itinérantes (Rapsim), ils s’imaginent facilement que les élections municipales qui arrivent à l’automne mettent de la pression sur les politiciens pour ne pas déplaire à l’ensemble de leurs électeurs. Même s’il faut pour cela évincer quelques personnes démunies, ces gens ne sont pas payants en tant que capital politique.

Opposition politique

Des rumeurs laissent circuler que des instances telle que l’Université du Québec à Montréal (UQAM) s’opposent au projet et pourraient être intéressées à ce même terrain, ou du moins à s’assurer que les plus démunis ne portent pas atteinte à leur image de marque dans le secteur. Messieurs Lemay et Laramé continuent de s’opposer au projet. Ils proposent à Cactus de rester là où ils sont, d’acheter l’immeuble et d’en évincer certains locataires pour agrandir leurs locaux.

Éviction inacceptable

Les deux intervenants de Cactus et Rapsim sont choqués et frustrés de se faire proposer d’évincer des locataires à faibles revenus, ce pourquoi ils se sont battus. C’est contraire à leur principe, à leur valeur et à tout le sens même du combat que soutient le communautaire. Il manque de logements sociaux à Montréal et on leur propose d’en enlever! Inacceptable.

Il n’en fallait pas moins pour que Johanne et Pierre y voient un autre exemple de la philosophie «Pas dans ma cour» qui s’instaure avec une force de plus en plus musclée, et de moins en moins discrète et subtile. Le «Pas dans ma cour» touche des organismes communautaires, des personnes démunies, des garderies, des femmes violentées, les centres de récupération de déchets… En tant que citoyen on veut bien aider les pauvres et protéger l’environnement, mais «Pas dans ma cour», on ne veut ni les voir, ni les sentir.

Le même combat

Il faut se souvenir qu’en 1990, une manifestation avait été organisée par des organismes communautaires pour revendiquer la création de maisons de chambres sur la rue St-Hubert, justement là où Cactus réside présentement. Et déjà, à cette époque, l’UQAM refusait d’en augmenter le nombre près de leurs «prestigieux» locaux.

Au moment d’écrire cet article, la communication était rompue entre Cactus et l’arrondissement. Malgré l’aval des décideurs de Montréal Centre, de l’Agence de la Santé et du fédéral à travers un programme pour personne itinérante (IPAC), le dossier est conflictuel.

Fusions, défusions, expulsions

M. Lemay, propose de créer un observatoire qui inclurait l’arrondissement dès le début des négociations entre les différentes parties pour éviter un tel cul-de-sac. L’idée n’est pas bête. D’un côté les nouvelles réglementations municipales leur donnent plus de pouvoir, de l’autre ils ne sont pas consultés. Il y a un illogisme certain.

En attendant qu’on crée de nouvelles instances de discussion et de planification de projets adaptés aux nouvelles réalités des nouvelles villes fusionnées et défusionnées, Cactus en fait les frais. Déchirés entre une question de principe et leur besoin de réaménager leurs bureaux, des démunis vivent le stress de ne pas savoir ce qu’on va faire d’eux.

Surchauffe dans le Centre-ville

Certains veulent développer le Centre-ville en zone culturelle pour les grands festivals. L’UQAM continue de s’agrandir. Cette université a déjà évincé des projets intéressants et qui fonctionnaient très bien comme la salle de spectacle l’X donné aux Punks. De grands centres hospitaliers universitaires (CHUM) cherchent à s’installer. Le Centre-ville de Montréal surchauffe. Tout le monde veut s’approprier un espace et le monopoliser. La cohabitation avec les gens les plus démunis devient de plus en plus précaire.


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