Nonobstant la belle construction des rues, un défaut de police, ou un sordide intérêt permet en tout temps de rassembler en tas des ordures corruptibles qui sortent de ces cloaques que l'on fait ensuite absorber dans les autres immondices des rues et dans le fumier d'écurie.
Ce fumier, qui reste quelquefois huit jours, donne presque sans cesse une odeur de marée à la ville, que les vidanges, qui se vendent journellement de trois à quatre sols le tonneau et que l'on charrie librement, rendent insupportable.
Les campagnes sont encore plus malsaines.
Dans la corruption de l'atmosphère, les maladies endémiques, exanthémateuses, les fièvres putrides, les petites véroles malignes, les érésypèles phlegmoneux, dartreux, les catarrhes, les fièvres inflammatoires, les pleurésies et péri-pneumonies, les fièvres bilieuses colliquatives, l'apoplexie,etc, etc, ne tarderont à mettre fin à ce commerce.
Cela est si vrai que tous les habitants conviennent que lorsque l'air est chaud, sans vent et sans pluie, il y a le triple ou le quadruple de malades parmi lesquels une prodigieuse quantité meurt, comme pendant l'automne de 1766.
La propreté de la ville n'est pas un problème récent.