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Publié le 05 novembre 2006 par Raymond Viger

Pour mener une vie sociale, encore faudrait-il que le système de transport, autobus et métro, soit plus accessible à tous. Or, ce n’est pas le cas. Résultat, des aînés, hommes et femmes, ont souvent l’impression d’être «mis de côté», pour ne pas dire «exclus», de la société car ils ne peuvent y participer librement. Parmi eux, certains doivent se déplacer en chaise roulante ou avec une marchette. Alors, des aînés restent seuls à la maison. «La personne aînée en vient à souffrir de solitude. La solitude entraîne la maladie et la maladie t’emmène à l’hôpital. Et ça coûte plus cher!» explique Madame Dufresne.

Au sujet de la maladie d’Alzheimer, on en parle trop à son avis. «Ce n’est pas parce que tu perds la mémoire que tu es Alzheimer. Parfois, des gens disent Coudon, t’es-tu Alzheimer toi?» Madame Dufresne ne croit pas qu’ils mesurent la gravité de la situation. Et si la personne l’était? Selon elle, la différence «entre la perte de mémoire normale en vieillissant et celles dûes à la maladie» ne serait pas bien comprise par une partie de la population.

De 2000 à 2002, Madame Dufresne a participé en tant que chercheuse au projet Qualité de vie en milieu urbain: volet Montréal. De cette étude est ressorti la précarité financière des femmes âgées. Les aînées affirmaient: «On est à la retraite, mais il faut payer la nourriture, il faut payer le logement. On voudrait bien acheter des cadeaux à nos petits-enfants et, souvent, il faut choisir entre “bien manger et acheter un cadeau” ou “bien manger et acheter des médicaments.”»

La retraitée se rappelle l’histoire vécue d’une dame âgée. En fauteuil roulant, elle emménage dans une résidence pour personnes âgées. La petitesse de sa chambre l’obligea à donner ses livres. Indignée, elle réagit. «Alors, c’est là qu’on a des images d’une société peut-être bien pensante, mais mal agissante.» Cette réalité qui oblige les aînés à se dépouiller, peu à peu, des biens accumulés de toute une vie, elle appelle cela «être sur le rail à sa retraite». Semblable à un train qui, sur une voie ferrée, dépose ses passagers et s’en va.

«On voit les aînés comme on les voyait avant mais c’est plus la grand-maman qui tricote ou le grand-papa d’autrefois», fait remarquer Francine Dufresne. Les aînés en 2005 ont pris part à la Révolution tranquille et assisté à tous les changements technologiques. «Ce serait respectueux, de penser “ils ont bien le droit de se reposer.” Mais les gens ne réalisent pas que de prendre part à la vie de la société c’est ce qui donne la vie!»


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