Magazine

journaldelarue

Publié le 05 novembre 2006 par Raymond Viger

Les grands hommes et les grandes femmes de notre époque n’ont-ils pas tous reçu l’éducation d’une mère? Lorsque j’avais 25 ans, si on m’avait dit qu’être mère signifiait toutes ces souffrances et cette non-reconnaissance en plus de n’avoir aucun avantage social, aurais-je choisi d’en faire un métier? Mille métiers dis-je: psychologue, femme de ménage, servante, éducatrice, couturière, infirmière, enseignante et j’en passe! Pourtant, si j’exploitais tous ces métiers à l’extérieur de mon foyer, je serais riche et reconnue! Dans quel monde vivons-nous donc? Est-ce cela l’image de mère véhiculée par la société, celle que voient mes enfants?

Dire que nous nous questionnons sur la baisse du taux de natalité! De plus en plus de mères prestataires de la sécurité du revenu, de moins en moins de pension alimentaire et toujours pas de solutions pour l’avenir. Je suis retournée aux études 34 heures/semaine et je travaillais 25 heures/semaine. C’est vrai, il y avait des ressources pour m’aider. Mais pendant ces longues heures, qui surveillait mes enfants? Qui les sécurisait, les consolait? Qui partageait leurs goûts, leurs joies, leurs peines? Qui leur apportait chaleur, amour et affection? Personne n’a pu me remplacer au quotidien! Je suis leur soutien physique et moral et ce, jusqu’à ce qu’ils deviennent adultes. Je me lève aujourd’hui pour qu’au moment où je rendrai l’âme, j’aie le sentiment d’avoir tout donné pour mes enfants, le sentiment d’avoir gardé mon intégrité face à mes valeurs et, surtout, pour ne pas avoir à dire: j’aurais dû!

Mon engagement face à l’éducation de mes enfants est ma vérité. Dans un système où l’on confond femme-mère, je veux reprendre ma place de femme. Celle que je suis devenue évidemment avec tout mon cheminement et non celle que j’étais avant de devenir mère. J’ai mûri et je suis de plus en plus déçue. Mais pas amère. Je suis fière d’être mère au foyer et je crois encore qu’il y a des gens que mon témoignage touchera et qui auront le pouvoir de changer les choses.

Je ne suis pas une reine, ni une grande personnalité, mais j’ai une conscience de mère et des valeurs inestimables dans ma demeure. Elles ne se voient pas à l’œil nu mais avec le cœur. Être à l’écoute des autres peut éviter bien des maux et j’ai encore des choses à dire.

Ma situation de mère au foyer a bien peu de possibilités de s’améliorer. J’ai choisi ce métier que je considère comme le plus beau au monde. Je comprends que mes seules chances d’avoir une vie décente sont de quitter ce travail que j’aime, pour un plus lucratif à l’extérieur du foyer. Tant que la reconnaissance de mon rôle de mère ne sera pas acquise, je ne me situe même pas au niveau des bêtes puisque pour celles-ci, les gouvernements dépensent des millions de dollars afin de les sauver.

On dit que l’enfantement est un don de Dieu mais c’est nous, les femmes, qui faisons le choix de devenir mères. C’est un engagement de soi si on tient compte de tous les moyens de contraception disponibles! Le seul don de Dieu est l’amour qui permet de rendre ce rôle de mère si merveilleux! Si on part du principe qu’on récolte ce que l’on sème, qu’est-ce que l’avenir nous réserve? On se dirige tout droit vers la négation du rôle de mère. À quoi ça sert d’être mère si nos enfants sont élevés par les autres?

Les pères et les mères font des enfants d’aujourd’hui des adultes responsables de demain. Notre peuple est riche matériellement mais démuni face aux valeurs qui dirigent nos vies. Mes enfants, dans 20 ans, reconnaîtront la contribution de toute ma vie et de toute mon âme à faire d’eux ce qu’ils sont devenus. J’ai besoin de rendre visible mon rôle afin que toutes les mères aient la reconnaissance qui leur est due. Notre rôle est essentiel dans cette société où prime la performance.

Textes sur la famille:

Famille: des ressources tout près de chez vous

La soirée du hockey, un moment privilégié entre un père et son fils

Familles homoparentales, une réalité à respecter


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Raymond Viger 488 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte