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Publié le 05 novembre 2006 par Raymond Viger

Posted on by Raymond Viger

Les médias qu'on entend et ceux qu'on écoute

Jean-Guy Roy, Radio Ville-Marie, Dossier Journal de Montréal

Novembre 2000, Marie Plourde, journaliste au Journal de Montréal intitulait sa chronique quotidienne par ce titre pour le moins évocateur Ici radio malade. Elle faisait remarquer avec pertinence que le but de la radio actuelle n'est pas de faire la meilleure radio, mais d'être numéro un. Et elle renchérissait en disant: "La radio est séropositive et refuse de l'admettre. Elle est dirigée par des gestionnaires qui pensent qu'on doit plaire à tout le monde en même temps. Une affreuse maladie devenue chronique qui rend le paysage radiophonique tellement monotone telle une plaine de l'Ouest sans relief, peuplée de gros bisons insignifiants ne reconnaissant en rien le talent" Qu'en est-il presque cinq ans plus tard?

On assiste depuis quelques mois à un remue-ménage sans précédent dans ce secteur vital des médias. Qui n'a pas entendu parler de la convergence, de la vente de CKAC, de la disparition de la chaîne culturelle de Radio-Canada, des méandres de CHOI-FM, etc.? Plusieurs talents de chez nous ne peuvent plus avoir accès à des diffuseurs parce qu'ils n'entrent plus dans le son, dans les standards du numéro un. À chaque audience publique l'ADISQ rappelle aux requérantes de licences et au CRTC l'importance de mettre en valeur les talents de chez nous, signe vital de la culture québécoise.

Fort heureusement que les médias alternatifs, communautaires ou spécialisés font plus facilement une place aux jeunes auteurs et créateurs, à la vie du vrai monde. Selon Martin Bougie de l'Association des radio-diffuseurs communautaires du Québec (ARCQ) "En encourageant la participation de la population à leurs activités et en élaborant leurs programmations en fonction des besoins du milieu, on peut dire que les radios communautaires sont vraiment à l'écoute des gens. En retour, on a affaire à des auditeurs attentifs et passionnés. En ce qui concerne la publicité, cette réelle proximité se traduit par une plus grande efficacité." précise M. Bougie.

L'énoncé classique adopté par l'UNESCO il y a cinquante ans selon lequel la radio a une triple fonction, soit l'information, l'éducation, le divertissement, devrait aider les gestionnaires des stations à éclairer leur réflexion permanente sur le rôle de la radio dans la société québécoise. De plus, cet énoncé devrait amener les auditeurs québécois à faire un choix plus éclairé sur le type de radio à écouter et à valoriser. Certes, il y a des radios qu'on entend et il y a celles qu'on écoute vraiment. La radio a des exigences techniques qui ne peuvent pas être ignorées: la qualité professionnelle doit être au rendez-vous. Et parler à la radio, c'est bien, mais encore faut-il avoir quelque chose à dire et savoir à qui on veut s'adresser... Le vrai succès d'une radio repose justement sur cette double exigence de qualité technique et du contenu éditorial. Tous les médias peuvent être analysés à travers ces deux critères et leur triple fonction d'information, d'éducation et de divertissement.

Les radios alternatives, communautaires et spécialisées ont misé leur programmation sur les besoins de la population sans chercher à être numéro un. Certes, il y a un prix à payer à ne pas vouloir être à tout prix numéro un. Sans doute celui d'être moins fortuné mais avec les avantages d'être au cœur de la vraie vie et d'amorcer des changements en profondeur. Embrasser dans sa programmation les causes sociales, les plus démunis, les services communautaires ne favorise pas l'ascension vers la radio la plus écoutée, la plus musicale, la plus cool et la plus... L'arrivée récente des radios religieuses et spirituelles au Québec a permis à celles-ci d'inventer une présence nouvelle, de répondre à des besoins essentiels et leur croissance est indéniable depuis 10 ans. Elles présentent, sous des accents divers, les valeurs essentielles à la cohésion du tissu social de chez nous. Les radios qu'on entend ne sont pas nécessairement celles qu'on écoute vraiment.

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journaldelarue Poésie urbaine. Je me raconte. Jean-Simon Brisebois. Depuis 1997 Jean-Simon s'est découvert un goût pour l'écriture. Après avoir publié une trilogie poétique aux Éditions TNT(Entité en 2008, L'âme de l'ange en 2007 et Renaissance en 2006), plusieurs de ses lecteurs étaient curieux de savoir lesquels de ces textes parlaient le plus de lui. Il revient donc en force avec Je me raconte, un court récit autobiographique. Laissez-vous guider dans le monde particulier de ce jeune auteur! 7$

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Filed under: communautaire, Culture, Média Tagué: | ADISQ, ARCQ, Association des radio-diffuseurs communautaires du Québec, chaîne culturelle de Radio-Canada, CHOI-FM, CKAC, CRTC, culture québécoise, Ici radio malade, Journal de Montréal, Marie Plourde, Martin Bougie, radio, UNESCO


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