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Publié le 05 novembre 2006 par Raymond Viger

Questionnement

Est-ce que les jeunes ont leur mot à dire dans les lieux de pouvoir des multiples groupes et institutions présents dans la société? Quelle est la place réelle occupée par les jeunes dans les instances décisionnelles? Quels sont les principaux obstacles rencontrés? Quelles sont les conditions qui facilitent la participation des jeunes?

Peu d’études ont jusqu’à maintenant analysé ces questions. Intitulée «Lumière sur la place des jeunes dans les lieux décisionnels sur l’île de Montréal», le Forum jeunesse de l’île de Montréal a réalisé une étude auprès de 104 organismes dans différents secteurs d’activités ainsi qu’auprès des jeunes.

Sous représentation des jeunes

Malgré que les organisations interrogées travaillaient majoritairement avec ou pour des jeunes, ceux-ci sont sous-représentés dans les instances décisionnelles. Pire, la présence des jeunes était presqu’inexistante dans les comités exécutifs de ces organismes. Pourtant, ces derniers se disent ouverts à la présence des jeunes! Un bel exemple de la différence existant souvent entre le discours et les actions concrètes. Ceci illustre bien le chemin à parcourir pour que les jeunes soient, non seulement présent, mais aussi pleinement intégrés dans tous les lieux de pouvoir.

Besoin de changement

Les jeunes ne veulent pas seulement être présents pour acquérir des compétences ou d’influencer les décisions. Les jeunes veulent aussi changer les choses. Est-ce que les organisations qui s’occupent des jeunes sont prêtes à prendre ce risque du changement en laissant une place aux jeunes? En intégrant des jeunes au sein des organismes, il est clair que les choses vont changer… et tant mieux. Intégrer des jeunes dans nos décisions, c’est accepter le changement, être ouvert à la différence, sortir des sentiers battus… La présence de jeunes au sein des instances de décision s’accompagne de changements bénéfiques à l’organisation.

Obstacles et solutions

Quand on regarde les principaux obstacles à la participation des jeunes, les organisations mentionnent que les jeunes manquent de motivation et d’intérêt. Les jeunes rajoutent que c’est aussi la peur d’être inutile. Rappelons-nous dans les années soixante, lorsque les conseils d’administration d’entreprises anglophones se faisaient imposer d’inclure des francophones dans les lieux décisionnels, ils payaient un francophone pour être membre, mais celui-ci ne pouvait même pas assister à la réunion. Son nom ne faisait que figurer sur la liste parce que cela était à la mode. Sommes-nous à faire la même chose avec les jeunes?

Après avoir bien défini une problématique, il faut maintenant passer à l’action. Se concerter ne vise pas seulement à dégager une intention ou à formuler des vœux pieux, mais plutôt à concevoir et mettre en œuvre une action efficace. Le déroulement de ces actions peut être modifié en cours de réalisation pour mieux s’adapter aux conditions, parfois changeantes, du contexte.

Comme solution, les organisations proposent la mise sur pied de programmes de formation pour les jeunes. Les jeunes préfèrent des mesures de parrainage par des anciens qui peuvent les soutenir dans leur démarche et leur intégration. C’est en sautant à l’eau qu’on apprend à nager. Pourquoi se limiter à donner de la théorie quand on peut former directement à partir de la vraie vie, de cas réel et vécu? Cette façon de faire s’applique dans bien des domaines. En politique, tous les nouveaux députés, peu importe leur âge et leur expérience, commencent par une formation sur les procédures politiques existantes. Pour s’assurer de la présence des jeunes, il ne s’agit pas de simplement afficher les offres sur le babillard. Il faut solliciter personnellement les jeunes et les mobiliser. On peut avoir à ajuster l’horaire des réunions en fonction des contraintes des jeunes. Inclure une courte explication avant chaque point à l’ordre du jour est une excellente façon de mettre tout le monde sur un pied d’égalité. Chaque organisme a son jargon qui peut être difficile à comprendre. Pourquoi ne pas utiliser un langage moins technique et plus vulgarisé? Lorsqu’on communique, il faut s’assurer d’être compris. Il faut que le message soit clair, apporter des faits, des observations. De plus, une bonne communication débute par une bonne écoute de l’autre. Cette dernière règle ne s’applique pas juste pour les jeunes qu’on veut faire participer. Elle devrait être notre façon de travailler au quotidien, dans toutes les occasions.

Une gestion ouverte

Pourquoi ne pas avoir des réunions ouvertes? Des réunions où les jeunes peuvent voir et entendre ce qui se passe. Une gestion ouverte démystifie les réunions et permet aux jeunes de se familiariser aux instances décisionnelles. C’est aussi une façon de s’assurer que les décideurs restent en contact avec le milieu qu’ils représentent. Si on veut que les jeunes apprivoisent les centres de décisions, il faut que ceux-ci soient proches des jeunes.

Formation et ateliers

Ce ne sont là que quelques exemples sur des façons de faire qui vont permettre aux jeunes de mieux s’intégrer et s’investir dans les centres de décisions. Pour faciliter l’atteinte des objectifs, le Forum jeunesse de l’île de Montréal offre des sessions de formation gratuite et des ateliers sur l’importance de l’engagement.

Pour ces formations, ne vous limitez pas à envoyer des jeunes suivre une formation. Accompagnez-les pour développer ensemble votre stratégie. Les jeunes ont autant besoin d’être formés sur la participation que les organismes sur la façon de les faire participer. Vous pouvez contacter le Forum au 514-842-2400 poste 2108 ou encore sur Internet au www.fjim.org


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