(dépêches)
Les 3 ans de Nicolas Sarkozy à l'Elysée : entre bilan et perspectives pour 2012
http://www.lemonde.fr/politique/article/2010/05/05/nicolas-sarkozy-vante-son-bilan-et-justifie-ses-difficultes_1346690_823448.html
http://www.lemonde.fr/web/imprimer_element/0,40-0@2-823448,50-1346690,0.html
Nicolas Sarkozy vante son bilan et justifie ses difficultés
LEMONDE.FR | 05.05.10 | 16h33 • Mis à jour le 06.05.10 | 08h36
rois ans après l’élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République française, l’heure n’est pas au bilan." C'est ainsi que débute "Trois ans d'action", un document , mis en ligne sur
le site de l'Elysée vantant... le bilan du chef de l'Etat, qui fête jeudi 6 mai trois années à ce poste.
Sur près de 40 pages, ce texte, destiné aux élus UMP et aux militants plutôt qu'au grand public, revient sur les réformes qui ont marqué ces années-là.
"L'ORDRE DES PRIORITÉS A DÛ ÊTRE MODIFIÉ"
Le document commence par exposer la crise, ses conséquences et son impact : un choix qui n'est pas innocent, car il permet de justifier un bilan en demi-teinte par rapport aux promesses de 2007.
Même si "Nicolas Sarkozy est toujours resté fidèle à ses engagements de campagne, (...) au second semestre 2008, face à la récession la plus grave que le monde et la France aient connue, l’ordre
des priorités a dû être modifié". Un aperçu, sans doute, d'un futur contre-argument en cas de candidature à un second mandat : c'est à cause de la crise que les promesses n'ont pu être toutes
tenues.
Autre élément mis en avant, voire martelé : sans l'action présidentielle, les choses auraient été bien pires. "Sans les mesures prises par le gouvernement, la récession aurait atteint - 4,8 % du
PIB", n'hésite pas à affirmer l'Elysée. La précision du chiffre paraît pourtant quelque peu aventureuse, s'agissant d'une situation hypothétique. A l'appui de l'affirmation, un catalogue de
mesures diverses et variées sont enrôlées au service de la lutte contre la crise, même lorsqu'elles n'y étaient pas destinées. C'est par exemple le cas de la baisse de la TVA dans la
restauration, qui a permis, selon le texte, "de sauver plusieurs milliers d'établissements en difficultés".
"ACTION" ET "CRISE", DEUX TERMES OMNIPRÉSENTS
Le reste du document est à l'envi, insistant sur l'importance des réformes accomplies. Selon Les Echos, cette stratégie est destinée à leur donner plus de lisibilité. Selon des sondages privés
ordonnés par l'Elysée, affirme le quotidien, les Français n'ont qu'une vision floue de l'action gouvernementale. Les mesures prises sont donc rappelées de manière flatteuse tout au long du texte,
quitte à enjoliver leur action : "Jamais le dialogue social n'a été aussi dense et efficace que depuis mai 2007", est-il par exemple rappelé.
L'image ci-contre, obtenue à partir de Wordle, une application permettant d'afficher les mots les plus employés dans un texte, montre bien les points que l'Elysée veut mettre en avant. Le mot
"crise " y est ainsi très présent, moins toutefois que l'"action" entreprise "contre" cette dernière. "Réforme" est également fortement valorisé. Quant aux domaines de celle-ci, on voit ressortir
nettement "sécurité ", "emploi " ou "travail".
Plus généralement, c'est le thème de la justice sociale qui émerge. L'Elysée insiste par exemple sur la hausse du pouvoir d'achat "de 2,1 % en 2009". Un chapitre complet est consacré à "bâtir une
France plus juste". Il évoque à la fois le RSA, les efforts de législation sur les stock-options et... le bouclier fiscal, pourtant fortement critiqué jusque dans les rangs de la majorité.
"Il ne saurait être question ici de manifester la moindre autosatisfaction. La crise n'est pas terminée, assure le texte. Il reste encore près de deux ans de travail au gouvernement et à la
majorité pour tenir tous les engagements pris en 2007." Deux ans, également, pour reconquérir un électorat de moins en moins sensible à cette rhétorique.
Samuel Laurent
http://www.lefigaro.fr/politique/2010/05/05/01002-20100505ARTFIG00676-sarkozyebauche-sa-strategie-pour-2012.php
Sarkozy ébauche sa stratégie pour 2012
Mots clés : députés, UMP, présidentielle, FRANCE, Sarkozy Nicolas
Par Charles Jaigu
05/05/2010 | Mise à jour : 22:39 Réactions (53)
Les députés UMP quittent le palais de l'Élysée après avoir été reçus par le président de la République, ce mercredi à Paris.
Aux députés UMP qu'il recevait ce mercredi, le chef de l'État a confié qu'«on ne fera que de la politique» à partir de la mi-2011.
Les parlementaires ont désormais leur rond de serviette dans la salle des fêtes de l'Élysée. Après les sénateurs mardi, ce sont les députés qui étaient conviés pour la rencontre désormais
mensuelle avec Nicolas Sarkozy. Ils ont été reçus pendant près de deux heures, dans une ambiance décrite par plusieurs comme «décontractée». Alors que la première rencontre, sous le signe de
l'échec des régionales, était très tendue, la deuxième était «totalement dédramatisée», selon un élu. Ils étaient également plus nombreux (276) que lors de la réunion précédente. Le président a
notamment frappé les esprits en affirmant qu'à partir du second semestre 2011, une fois les réformes bouclées, «on ne fera que de la politique». Nombre de participants ont cru déceler une
intention de se représenter en 2012.
«Mi-2011, on pourra dire qu'on a fait passer tout notre programme de réformes», après celle des retraites en 2010 et celle de la dépendance au 1er trimestre 2011, a affirmé Sarkozy, selon l'un
des participants. «Après, fin 2011, on ne fera que de la politique», a-t-il ajouté, selon le même.
«Je ne vais pas seulement m'occuper de sécurité»
Selon Éric Raoult (Seine-Saint-Denis), le président «n'a pas parlé du tout» d'une nouvelle candidature en 2012. Mais, a ajouté le député maire du Raincy, «ça veut peut-être dire qu'il a une idée
en tête». Marie-Anne Montchamp (Val-de-Marne) n'a pas la même interprétation. Selon elle, «Sarkozy a voulu dire qu'il fallait s'occuper des réformes programmées et ensuite se poser des
questions». «C'est une approche qui privilégie le court terme», a déploré la députée villepiniste.
Nicolas Sarkozy avait affirmé le mois dernier à Washington qu'il se déterminerait pour 2012 «à la fin de l'été ou au début de l'automne 2011».
Sur les autres sujets, le chef de l'État s'est voulu blagueur et chaleureux. «Vous êtes un grand stratège», lui a dit un député. «Merci de louer mon caractère exceptionnel», a ironisé le
président. En revanche, il est resté ouvert sur le mode de scrutin du futur conseiller territorial. «Il nous a dit que c'était à nous de décider. Ou bien un scrutin majoritaire à un tour, et cela
voudrait dire la fin de la parité, ou bien le scrutin à deux tours», commente Jérôme Chartier, député UMP du Val-d'Oise. «Il veut nous montrer que la fin des députés godillots, cela implique
aussi ce genre de responsabilités.»
Pour Nicolas Sarkozy, le mode de scrutin, pour les territoriales ou les législatives, «n'est pas une préoccupation majeure des Français». Ce qui explique qu'il ne veuille pas se «mettre en
première ligne sur cette question». «J'ai été élu sur une ligne politique et pas sur le mode de scrutin», a-t-il affirmé.
Interpellé sur les questions de prévention et de sécurité, il a jugé «stupide» de croire qu'il suffisait de «revenir aux fondamentaux de la droite», comme le préconisaient Jean-François Copé ou
d'autres au lendemain des régionales. «Je ne suis plus ministre de l'Intérieur, je ne vais pas seulement m'occuper de sécurité.» Le président en a enfin profité pour soutenir la proposition de
suppression des allocations familiales pour les élèves absents de l'école. Et il a assuré que la réforme des retraites serait bouclée en octobre. Un peu moins vite que prévu. Auparavant, le
gouvernement évoquait plutôt le mois de septembre.
LIRE AUSSI :
» Sarkozy veut remettre l'Élysée en ordre de marche
» Coup d'envoi de la réforme des modes de scrutin
» Sarkozy : 2012 en tête
» Face aux députés UMP, Sarkozy «ne cède rien»
» Les députés UMP retrouvent le moral
Par Charles Jaigu
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2010/05/06/97001-20100506FILWWW00447-2012-il-faut-que-sarkozy-soit-candidat.php
2012: "il faut que Sarkozy soit candidat"
AFP
06/05/2010 | Mise à jour : 11:05
La secrétaire d'Etat à la Famille Nadine Morano a jugé que l'on pouvait être "fier du bilan" de Nicolas Sarkozy après trois ans à l'Elysée et selon elle, "ça ne fait aucun doute, il faut qu'il
soit candidat en 2012". "Nous sommes aujourd'hui à un bilan d'étape et lorsque je regarde tout ce qui a été fait, nous pouvons être fiers de ce bilan, aux trois ans. C'est une étape importante",
a déclaré Mme Morano sur France 2.
"Pour moi, ça ne fait vraiment aucun doute, il faut qu'il soit candidat en 2012 parce que cinq ans c'est trop court, un mandat c'est trop court (...) je pense qu'il serait bien pour la France
qu'il fasse deux mandats", a-t-elle ajouté.
La secrétaire d'Etat a souligné "tout ce qui a été adopté" en trois ans : "les heures supplémentaires défiscalisées, ça a été fait, les peines planchers, près de 23.000 peines plancher ont déjà
été prononcées pour les multirécidivistes, l'autonomie des universités, il y a plus de 50 universités sur les 84 qui sont maintenant en situation d'autonomie, le service minimum dans les
transports et à l'école, le bouclier fiscal..."
Face à la crise "nous avons pris les mesures qui s'imposaient à travers le plan de relance, à travers l'accompagnement des familles les plus exposées", a vanté Mme Morano jugeant également
qu'"aujourd'hui la France a retrouvé sa place au niveau international".
http://www.lefigaro.fr/politique/2010/04/13/01002-20100413ARTFIG00747-sarkozy-veut-remettre-l-elysee-en-ordre-de-marche-.php
Sarkozy veut remettre l'Élysée en ordre de marche
Mots clés : présidence, PARIS, Nicolas Sarkozy De Nagy-Bocsa, Claude Guéant, François Fillon, Élysée
Par Charles Jaigu
13/04/2010 | Mise à jour : 22:31 Réactions (227)
Nicolas Sarkozy est conscient qu'il doit retrouver un point d'équilibre entre ce qu'il est et ce que les Français attendent de la fonction présidentielle. Crédits photo : Le Figaro
L'idée d'une promotion ministérielle pour Claude Guéant et d'un maintien de François Fillon à Matignon est souvent évoquée.
C'est l'«effet papillon». Quand un battement d'aile de papillon à Tokyo provoque un cyclone aux Antilles. Il y a d'infimes détails qui finissent par engendrer de grands orages… Ainsi, quand les
collaborateurs zélés du chef de l'État dénoncent les rumeurs sur sa vie privée, ils en réactivent artificiellement la portée. Et la semaine suivante, quand Nicolas Sarkozy, en visite à Washington
pour parler de sécurité nucléaire, accorde une interview à la chaîne CBS, c'est sur les rumeurs qu'il est interrogé.
Réaction de l'un de ses proches: «Le président répond par courtoisie, et c'est ce qu'il dit sur ce sujet mineur qui est repris par les médias en France, alors qu'il s'est exprimé sur dix autres
sujets essentiels, comme la défense de l'indépendance nucléaire de la France, ou l'Iran.» Tout le problème du chef de l'État est là: réussir à concentrer l'attention des Français sur l'essentiel
et pas sur l'accessoire. L'essentiel, c'est-à-dire un bilan déjà substantiel -même s'il ressemble plus à un jardin à l'anglaise qu'à un jardin à la française- et, dans les mois qui viennent, une
réforme des retraites décisive. L'accessoire? Tout ce qui ramène l'attention de l'opinion vers la personne privée du chef de l'État - sa famille, son style de vie. «La question est de savoir
comment nettoyer les parasites qui empêchent les Français d'entendre le message», résume cet hôte régulier des réunions de travail avec le chef de l'État. Cela commence par de nouvelles consignes
de silence données aux collaborateurs du président. L'Élysée veut désormais faire tomber le rideau sur la «maison de verre». Désormais, les journalistes doivent s'adresser au seul conseiller
chargé de la communication, Franck Louvrier.
Claude Guéant, le secrétaire général de l'Élysée, le 7 avril dernier, sur les marches du palais présidentiel. Crédits photo : Le Figaro
En interne, une réflexion est en cours pour obtenir «une meilleure performance» de l'équipe élyséenne, admet le secrétaire général, Claude Guéant. Une réorganisation pour le moment légère. «Nous
avons un problème sérieux qui ne sera pas résolu par la grâce ou la disgrâce d'un collaborateur», tranche d'emblée un intime du chef de l'État. Ainsi, la désormais fameuse réunion de 8h30
existera toujours, mais réduite aux «spécialistes» de la maison, c'est-à-dire les chefs de file thématiques comme le conseiller économique Xavier Musca ou le conseiller social Raymond Soubie.
Elle a encore eu lieu mardi matin pour évoquer l'agenda du président. Les «généralistes» n'y seront plus associés -qu'il s'agisse de Pierre Charon, ex-«officier traitant» de Carla Sarkozy, en
quarantaine depuis qu'il s'est activé trop publiquement pour tuer les faiseurs de rumeurs- ou de l'ex-journaliste Catherine Pégard, chargée des dossiers culturels et politiques.
Quant à Henri Guaino, autre conseiller transversal, il participera au cas par cas. «Le pouvoir se resserre un peu plus autour de Claude Guéant, analyse un ancien du sérail. Pierre Charon, Henri
Guaino et Emmanuelle Mignon résistaient chacun un peu au numéro deux de l'Élysée. Ils ne sont plus là.» Claude Guéant n'est cependant plus à l'abri des critiques. En pleine bronca sur les
rumeurs, il a semé le trouble, autant que Pierre Charon, en confirmant… au Canard enchaîné que Rachida Dati n'était plus la bienvenue à l'Élysée, et en se dédisant le lendemain.
Un point d'équilibre
En réalité, le chef de l'État sait bien qu'il doit retrouver un point d'équilibre entre ce qu'il est et ce que les Français attendent de la fonction présidentielle. Un travail au point de croix,
où il va s'efforcer de retrouver une forme de recul, sans revenir «au style suranné de ses prédécesseurs», observe l'un des nombreux experts qui sont reçus à l'Élysée les week-ends. «Il n'y aura
pas de coup de baguette magique, il faut laisser mijoter, tout est encore en gestation», prévient ce dernier. Des changements d'image, de discours -«être plus clair sur les priorités, ne pas se
disperser»-, mais aussi des changements d'équipe.
En hyperprésidence, le coefficient d'usure des hommes est considérable. «Trois ans à l'Élysée au plus haut niveau, c'est épuisant nerveusement», confirme l'ancien directeur de cabinet d'un
premier ministre. Le chef de l'État a bien noté que Claude Guéant, qui le sert depuis 2002, aspirait peut-être à autre chose. Le goût très marqué pour la médiatisation de son homme de toute
confiance ne lui a pas échappé -d'une double page dans Paris Match à une récente une du Monde 2, où on le voit poser, le regard sombre et inquiétant, en «vice-président». «Guéant est mûr pour le
ministère de l'Intérieur, de la Justice, ou le Quai d'Orsay», calcule un connaisseur. Un ministre qui s'est entretenu récemment de tous ces sujets avec le chef de l'État l'a jugé «très lucide sur
ce qui n'allait pas, à la fois dans les sujets de fond et sur la méthode». «Sarkozy mesure parfaitement les limites du système, et il a bien l'intention de le remettre d'équerre, après la réforme
des retraites.»
Mais il apparaît de plus en plus que ces grands changements ne passeront pas forcément par la nomination d'un nouveau premier ministre. «Ceux qui spéculent là dessus se font beaucoup
d'illusions», décrypte un très proche. «Fillon représente quelque chose d'important pour les Français, il ne faut pas le négliger», commente un autre ami du président. «Le refus par Fillon de
participer de près ou de loin à la foire aux ambitions présidentielles a été reçu cinq sur cinq par les électeurs de son camp, qui détestent ce genre de dissidences», commente un conseiller
extérieur de Sarkozy. Apparemment, elle a été appréciée à l'Élysée.
LIRE AUSSI :
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» Sarkozy remobilise les cadres de l'UMP
» VOS RÉACTIONS - «L'issue pour 2012 est réellement incertaine»
Par Le Figaro
Par Charles Jaigu
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http://www.lefigaro.fr/politique/2010/04/28/01002-20100428ARTFIG00708-coup-d-envoi-de-la-reforme-des-modes-de-scrutin-.php
Coup d'envoi de la réforme des modes de scrutin
Mots clés : élections, modes de scrutin, triangulaire, FRANCE, François Fillon
Par Judith Waintraub
28/04/2010 | Mise à jour : 21:59 Réactions (145)
François Fillon a demandé aux responsables des partis politiques représentés au Parlement la «position officielle» de leur formation sur le mode de scrutin des élections territoriales. Crédits
photo : Le Figaro
François Fillon souhaiterait un système à deux tours, sans possibilité de triangulaire, aux élections territoriales ainsi qu'aux législatives.
François Fillon a écrit mardi aux responsables des partis politiques représentés au Parlement pour leur demander la «position officielle» de leur formation sur le mode de scrutin des élections
territoriales. Les premières sont prévues en 2014. Le chef du gouvernement rappelle qu'un projet de loi visant à instaurer un scrutin mixte (80% d'élus au scrutin uninominal majoritaire à un
tour, 20% au scrutin proportionnel) a déjà été adopté en Conseil des ministres. «Suite aux réactions suscitées par ce choix, poursuit-il, le président de la République et le gouvernement se sont
déclarés à plusieurs reprises ouverts à toute proposition sur ce sujet.»
En fait, ce projet de scrutin à un tour n'est plus d'actualité. Même ses défenseurs les plus ardents, comme le patron des sénateurs UMP Gérard Longuet, ont changé d'avis. Trop «contraire aux
traditions françaises». Et peut-être aussi trop dangereux, étant donné la facilité avec laquelle le PS et les Verts ont constitué leurs listes communes entre les deux tours des régionales. À la
place, une autre idée a surgi: un système uninominal majoritaire à deux tours, où le deuxième tour serait réduit à un duel entre les deux candidats arrivés en tête. Et appliquer le même régime
aux législatives. Ce qui permettrait de lever l'hypothèque du Front national.
Le tout se ferait par étapes, selon un calendrier qui n'est pas encore arrêté. Certains, à Matignon comme à l'UMP, plaident pour une manœuvre en deux temps. D'abord, on fait voter le scrutin
uninominal majoritaire à deux tours à l'occasion du débat sur le projet de réforme des collectivités territoriales qui s'ouvre le 25 mai à l'Assemblée, sans évoquer la question des triangulaires.
Ensuite, on adopte un autre texte, qui supprime les triangulaires dans toutes les élections, législatives comprises. Une proposition dans ce sens, déposée après les régionales par le député UMP
des Alpes-Maritimes Éric Ciotti, proche de Brice Hortefeux, a déjà été signée par 200 de ses collègues, parmi lesquels des élus du Nouveau Centre.
Esprit d'ouverture
Autre scénario envisagé: la suppression des triangulaires est adoptée pour le scrutin territorial lors du débat sur la réforme des collectivités, grâce à des amendements d'origine soit
gouvernementale, soit parlementaire. Et ce n'est que «plus tard, quand un climat favorable aura été créé», dixit un responsable de l'UMP, que les triangulaires seront supprimées aux législatives
aussi.
Que fera finalement l'exécutif? Dans son courrier aux chefs de parti, François Fillon ne ferme aucune porte: «Au vu des propositions alternatives qui seront ainsi émises (…), j'indiquerai la
solution à laquelle le gouvernement, prenant acte d'une volonté commune, est prêt à se rallier.» Cet esprit d'ouverture n'est pas de pure forme. Le premier ministre n'aurait, semble-t-il, pas
arrêté sa position sur les triangulaires. Selon son entourage, «il pèse le pour et le contre». Le secrétaire général de l'UMP Xavier Bertrand et le patron des députés Jean-François Copé
souhaitent leur disparition. Le secrétaire d'État Alain Marleix, chargé des questions électorales au gouvernement comme à l'UMP, préférerait «à titre personnel qu'on relève de 12,5% à 15% des
inscrits le seuil à partir duquel les candidats aux législatives peuvent se maintenir».
LIRE AUSSI :
» Les députés UMP veulent la fin des triangulaires
» Territoriales : UMP et exécutif cherchent un accord
Par Judith Waintraub
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http://www.lefigaro.fr/politique/2010/01/07/01002-20100107ARTFIG00362-territoriales-ump-et-executif-cherchent-un-accord-.php
Territoriales : UMP et exécutif cherchent un accord
Par Jean-Baptiste Garat
07/01/2010 | Mise à jour : 08:15 Réactions(3)
François Fillon, Brice Hortefeux et Xavier Bertrand, en 2008 à Royan. Le mode de scrutin territorial retenu par le ministre de l'Intérieur favorise les formations capables de réunir sur leur nom
et en un tour le maximum de voix. Crédits photo : AFP
Pour éviter qu'elle ne devienne «sujet de discorde» dans la majorité, l'élection du conseiller territorial à un tour prévue pour 2014 pourrait être remaniée.
La rencontre était annoncée sur l'agenda de l'UMP mais pas dans celui de Matignon. François Fillon la souhaitait discrète, Xavier Bertrand, lui, était prêt à en faire la publicité… avant de se
raviser à l'issue de la réunion. Le premier ministre a reçu mercredi le secrétaire général de l'UMP pour une heure d'entretien sur l'épineuse question du mode de scrutin des élus
territoriaux.
Épineuse car la solution retenue par le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux crée beaucoup d'insatisfaction. «Je sais ce que souhaite le gouvernement, mais, ici, je ne sens pas aujourd'hui, je
le dis clairement, de majorité !» Lancée le 17 décembre dernier, la menace du président du Sénat, Gérard Larcher, continue de peser sur la majorité en cette veille de rentrée parlementaire.
Bien que la question du mode de scrutin ne soit pas explicitement à l'ordre du jour du Parlement, elle sera dans toutes les têtes lors du débat sur la réforme des collectivités territoriales, qui
sera lancé le 19 janvier au Sénat. Dans les textes présentés, le gouvernement précise la nouvelle organisation des départements et des régions qui doivent être animés par les mêmes élus en 2014.
Les conseillers territoriaux de chaque département siégeront également à l'assemblée de leur région, remplaçant du même coup conseillers généraux et conseillers régionaux.
Pour élire ces doubles représentants, le ministère de l'Intérieur a concocté un mode de scrutin panaché inédit en France. Dans chaque département, 80 % des conseillers territoriaux sont élus au
scrutin uninominal organisé par canton, comme le sont aujourd'hui les conseillers généraux. Mais au terme d'un seul tour au lieu de deux, le candidat arrivant en tête, même avec une majorité très
relative, étant élu. Les voix exprimées en faveur des candidats battus sont reversées dans un pot commun au niveau départemental pour pourvoir aux 20 % des sièges restant, à la proportionnelle,
sur la base de liste.
Un sort à la parité
Ce scrutin favorise ainsi très largement les formations capables de réunir sur leur nom et en un tour le maximum de voix, comme l'UMP qui y est parvenue lors des européennes. Pour les partis
associés comme le Nouveau Centre ou le PRG, la situation est plus compliquée. Soit ils parviennent à imposer leur candidat dans le cadre d'un accord, soit ils présentent un candidat concurrent
pour décrocher des sièges à la proportionnelle, au risque de faire perdre leur camp.
La stratégie qu'impose ce mode de scrutin est loin de faire l'unanimité à droite. À l'UMP, certains s'inquiètent d'un «laminage» des petites formations. Au Nouveau Centre, où l'on réclame depuis
longtemps l'introduction de la proportionnelle, on souhaite que la part des élus sur liste soit plus importante. Mais cette prime à la proportionnelle pourrait inciter à multiplier les listes
concurrentes…
Ce mode de scrutin fait par ailleurs un sort à la parité qui régnait jusqu'à présent dans les assemblées régionales et réduit la représentation obligatoire des femmes à la moitié des sièges
répartis à la proportionnelle, soit 10 % des élus. Il conduit également à une forte politisation des élus cantonaux, puisque chaque candidat devra se revendiquer d'une formation dans le cadre de
la représentation de liste. Enfin, il pose plusieurs questions sur sa constitutionnalité ou sa simple mise en pratique dans le cadre de partielles (lire nos éditions du 16 décembre).
Reçu à l'Élysée le 23 décembre, Gérard Larcher a d'ailleurs «senti que Nicolas Sarkozy était prêt à évoluer» sur cette question. Dans l'entourage du président, on fixe les marges de manœuvre :
«soit on introduit une part de proportionnelle et le scrutin est à un tour, soit on conserve les deux tours mais il n'y a plus de proportionnelle». Xavier Bertrand, pour sa part, pose que le
sujet «n'est pas et ne doit pas devenir un sujet de discorde au sein de notre famille politique» : «Ce n'est de toute façon pas le cœur de la réforme», ajoute-t-il. «Fillon et Bertrand peuvent se
rencontrer autant qu'ils le souhaitent, ironise un responsable de la majorité, la partie se joue entre le président et les groupes.» Gérard Larcher avait sonné le tocsin, la majorité est-elle
prête à sonner le glas pour le mode de scrutin des territoriales ?
LIRE AUSSI
» Collectivités : Sarkozy réduit le nombre d'élus locaux
» Scrutin territorial : l'avertissement de Larcher
» INTERVIEW - «La réforme territoriale est bonne pour l'emploi»
Par Jean-Baptiste Garat
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http://www.lefigaro.fr/politique/2010/04/08/01002-20100408ARTFIG00011-les-deputes-ump-la-fin-des-triangulaires-aux-legislatives-.php
Les députés UMP veulent la fin des triangulaires
Mots clés : Assemblée nationale, FRANCE
Par Jean-Baptiste Garat
08/04/2010 | Mise à jour : 21:23 Réactions (261)
Une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, en septembre dernier. Crédits photo : Le Figaro
Législatives : plus de 200 députés ont déjà signé une proposition de loi prévoyant le maintien des deux seuls candidats en tête.
La question est un classique des lendemains de défaite électorale. Et la majorité, après la déroute des régionales, n'y coupe pas. Faut-il modifier les modes de scrutin ? À commencer par celui
des prochaines législatives ?
Les premiers concernés, les députés, ont vite fait leurs comptes. Selon les modes de calcul, la prise en compte des résultats au premier ou au second tour des régionales, l'ancien ou le nouveau
découpage des circonscriptions, sans oublier leur état d'esprit du moment, les estimations sont au mieux alarmistes ou pire catastrophiques pour l'UMP et ses alliés.
Au groupe, on constate que les listes de la majorité n'ont totalisé plus de 50% au second tour des régionales que dans 28 circonscriptions, après redécoupage. À l'UMP, d'autres estiment qu'un
quart des 317 députés du parti présidentiel sont aujourd'hui menacés. Un calcul qui se rapproche de celui de l'Observatoire de la vie politique, qui évalue qu'environ 80 sièges basculeraient à
gauche.
La crainte des députés est de voir des triangulaires fatales se multiplier avec le Front national, comme aux législatives de 1997. Aux régionales, le parti de Jean-Marie Le Pen a contraint la
majorité à 12 triangulaires. Pas étonnant dès lors que deux députés de l'UMP, élus des régions où le FN a réalisé ses meilleurs scores (Provence-Alpes-Côte d'Azur et Nord - Pas-de-Calais),
se préparent à déposer chacun une proposition de loi visant à interdire les triangulaires. Éric Ciotti (Alpes-Maritimes) et Christian Vanneste (Nord) avancent que la légitimité d'un élu doit
reposer sur une majorité absolue. Une initiative approuvée par les radicaux qui souhaitent « que seuls les deux candidats ou les deux listes arrivés en tête au premier tour d'une élection
puissent participer au second ».
Au gouvernement, ces propositions sont reçues avec circonspection. Le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, assure avoir «entendu ceux qui plaident pour une harmonisation des scrutins sur
celui de la présidentielle». Le secrétaire d'État à l'Intérieur, Alain Marleix, se dit, «à titre personnel, favorable au scrutin majoritaire à deux tours secs, avec deux candidats seulement au
second tour». De toutes façons, explique-t-on Place Beauvau, «si les parlementaires le veulent, ils n'ont pas besoin de nous». Et pour cause : la proposition de loi d'Éric Ciotti aurait
d'ailleurs déjà reçu plus de 200 signatures.
Hortefeux et Marleix prennent cependant bien soin de relativiser les estimations qui surgissent çà et là. Selon les calculs de la Place Beauvau à partir des régionales, aucun candidat arrivé
troisième ne pourrait se qualifier au second faute de réunir les 12,5% des inscrits nécessaires, en raison du fort taux d'abstention.
« Commençons déjà par le faire pour les territoriales »
«N'essayons pas une fois encore d'aller trop vite», prévient cependant le président du comité de la majorité, Jean-Claude Gaudin, qui ne souhaite pas que l'on touche au mode de scrutin pour 2012.
«Casser un thermomètre pour ne plus sentir la température est une mauvaise idée, explique pour sa part le président du Nouveau Centre, Hervé Morin. On ne lutte pas contre un mouvement en
empêchant les triangulaires.»
La question des triangulaires pourrait s'inviter dans l'autre débat électoral : celui qui concerne le mode de scrutin des futurs conseillers territoriaux pour lequel la gouvernement a présenté un
système majoritaire à un tour avec une dose de proportionnelle. «Avec ce mode de scrutin, nous aurions gagné une, voire deux régions de plus, mais pas à la Réunion», pointe-t-on à l'UMP. «Les
Hauts-de-Seine auraient basculé à gauche, c'est certain», calcule un autre. Le Parlement pourrait préférer à ce mode de scrutin un plus classique : deux tours, comme pour les cantonales
aujourd'hui. Avec ou sans triangulaire ? «Je ne sais pas, concède Gaudin, mais si on devait les interdire, commençons déjà par le faire pour les territoriales avant de tirer des plans sur la
comète.»
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Sarkozy évoque les rumeurs à la télévision américaine
Mots clés : CBS, Nucléaire Iran, Rumeurs, Washington, Sarkozy
Par le figaro.fr
13/04/2010 | Mise à jour : 09:48 Réactions (232)
Le chef de l'Etat français s'exprimait en marge du sommet nucléaire, à Washington. Crédits photo : AFP
Dans une mise au point sur la chaîne CBS, le chef de l'Etat assure que pour lui et son épouse, «tout ce petit clapotis n'a pas d'importance».
Dans une interview accordée à la chaîne américaine CBS en marge de sa participation au sommet sur la sécurité nucléaire, à Washington, Nicolas Sarkozy a fait le point sur plusieurs sujets. Ses
principales déclarations :
Les rumeurs ne sont qu'un «clapotis». Interrogé sur les rumeurs qui entourent actuellement son couple, le chef de l'Etat a lancé : «Tout ce petit clapotis n'a pas d'importance pour nous. Cela
fait partie de la vie moderne, d'un système. C'est comme ça, il n'y a pas lieu d'en faire de commentaires. De toute manière, on n'y peut rien».
Nicolas Sarkozy a assuré que lui et son épouse avaient «une vie très calme. Nous sommes très proches l'un de l'autre et tout ceci est très exagéré. Je dois dire que j'ai été très fier de la façon
dont elle s'est exprimée à la radio, avec beaucoup de dignité, beaucoup de calme», a-t-il ajouté. «Je suis toujours désolé quand, autour de nous, à côté de nous, en face de nous, ou à cause de
nous, les gens s'excitent trop. En tout cas, nous, on traverse cela en se serrant bien les coudes et en essayant de nous protéger de tout ceci. Cela n'a pas d'importance», a-t-il insisté. Et de
conclure : «Il y a tant de souffrances des gens, il y a tant de difficultés dans leur vie quotidienne. Je suis toujours étonné que tout ceci prenne une telle place alors que cela n'en a pas».
Le chef de l'Etat a, semble-t-il, changé d'attitude sur le sujet. Le 12 mars dernier, en Grande-Bretagne, il avait affirmé ne pas avoir «une seconde, même une demi-seconde à perdre avec ces
élucubrations». Et c'est sur cette même chaîne, CBS, que le chef de l'Etat, interrogé en novembre 2007 sur sa femme de l'époque, Cécilia, avait écourté une interview avec fracas. Le porte-parole,
David Martinon, avait alors essuyé la colère du président.
La candidature à la présidentielle sera décidée l'année prochaine. Comme il l'a indiqué plusieurs fois ces derniers mois, Nicolas Sarkozy se prononcera en 2011 sur son éventuelle candidature à un
second mandat. «Quelque part à la fin de l'été, début de l'automne 2011», plus précisément. La date avance donc un peu: dans une interview au Figaro Magazine, en mars dernier, il avait parlé de
«fin 2011». «Mais pour les gens, ce n'est pas le problème, a-t-il aussitôt ajouté sur CBS. Les gens me demandent une chose et une seule : ‘sortez-nous de la crise dans laquelle nous sommes'. Et
c'est ce qui doit motiver chaque minute, chaque instant de mon action. Le reste, c'est du détail pour eux».
La France «ne renoncera pas à l'arme nucléaire». «Je n'abandonnerai pas l'arme nucléaire, garante de la sécurité de mon pays, de façon unilatérale dans un monde aussi dangereux qu'il l'est
aujourd'hui», a martelé Nicolas Sarkozy dans l'interview. «Je ne pourrais un jour, renoncer à cette arme que dans la mesure où je serais certain que le monde soit stabilisé et en sécurité»,
a-t-il insisté, ajoutant que «les Etats-Unis comme la France, nous sommes des démocraties, nous n'utiliserons jamais ces armes pour attaquer qui que ce soit».
Le chef de l'Etat a rappelé que la France avait «renoncé aux essais nucléaires», «ratifié le traité d'interdiction des essais nucléaires» et «réduit du tiers le nombre» de ses armes nucléaires, à
«300». «Si j'allais plus loin, je pourrais mettre en cause la sécurité de mon pays», a-t-il plaidé.
Nicolas Sarkozy s'était déjà exprimé sur la dissuasion nucléaire, dans un discours prononcé à Cherbourg en 2008, la qualifiant de «strictement défensive». Il avait été très clair : «Tous ceux qui
menaceraient de s'en prendre à nos intérêts vitaux s'exposeraient à une riposte sévère de la France, entraînant des dommages inacceptables pour eux, hors de proportion avec leurs objectifs».
La patience avec l'Iran «a des limites». «L'acquisition par l'Iran de l'arme nucléaire à des fins militaires, couplée aux déclarations multiples des dirigeants iraniens contre la démocratie
d'Israël, c'est un danger et c'est inacceptable», a estimé Nicolas Sarkozy dans cette même interview. Le chef de l'Etat français a évoqué une «palette de sanctions possibles» : «ce peut être des
sanctions financières sur les comptes d'un certain nombre de dirigeants» ou ce peut être de «ne plus acheter de pétrole à l'Iran».
Et d'asséner : «Je ne voudrais pas que le monde se réveille avec un conflit entre Israël et l'Iran parce que la communauté internationale aurait été incapable d'agir. La question des sanctions,
et nous sommes bien d'accord avec le président Obama, c'est une question pour les jours ou les toutes prochaines semaines qui viennent».
L'interview de Nicolas Sarkozy en vidéo :
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» VOS RÉACTIONS - «Vivant à l'étranger, j'en ai marre qu'on parle de la France sous l'angle people»
Par Le Figaro
Par le figaro.fr
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François Fillon repasse dans l'ombre
Mots clés : popularité, réformes, gouvernement, FRANCE, François Fillon, Sarkozy Nicolas
Par Bruno Jeudy
11/04/2010 | Mise à jour : 22:40 Réactions (110)
François Fillon à son arrivée au Conseil des ministres, à l'Élysée le 24 mars dernier. Crédits photo : Le Figaro
En retrait depuis dix jours, le premier ministre «recale» le programme de travail de son gouvernement. Et voit sa popularité pâlir.
Que devient François Fillon ? Omniprésent pendant la campagne des régionales, il a retrouvé sa place dans l'ombre du président de la République. Depuis dix jours, le premier ministre a même
déserté l'avant-scène médiatique, laissant Nicolas Sarkozy reprendre en main les rênes de la majorité parlementaire.
Il faut dire aussi que François Fillon a préféré rester soigneusement à l'écart de l'affaire de la rumeur. À Matignon, on évite de commenter cette tumultueuse polémique qui a conduit Carla Bruni-
Sarkozy à contredire Pierre Charon, un conseiller de l'Élysée, et Thierry Herzog, l'avocat de son mari. Avant d'être elle-même démentie par Bernard Squarcini, le directeur central du
renseignement intérieur. «Tout ça est tellement éloigné du monde du premier ministre qu'il vaut mieux ne pas en parler», soupire l'un de ses amis.
À Matignon, le train-train gouvernemental a donc repris son cours. Requinqué par quatre jours de ski pendant le week-end pascal, le premier ministre s'est remis à la tâche. Sans états d'âme et
obscurément. À la Fillon quoi.
La semaine dernière, il n'a pratiquement pas quitté son bureau. Il a ainsi reçu sept ministres en tête à tête. Animé une réunion consacrée à l'emploi. Travaillé le dossier des retraites (avec
Éric Woerth) et celui de la lutte contre les déficits (avec François Baroin). Rencontré des parlementaires centristes ignorés par l'Élysée. «Le premier ministre est en train de recaler le
programme de travail des ministres. Il prépare les annonces en matière d'emploi que fera bientôt le président lors de sa rencontre avec les partenaires sociaux», explique-t-on à Matignon.
Mercredi, il effectuera son retour en province en inaugurant une usine à Chemillé, dans le Maine-et-Loire. Jeudi, il lancera le chantier des retraites avec la remise du rapport très attendu du
Comité d'orientation des retraites. Un dossier qu'il connaît trop bien pour avoir mené avec succès la réforme en 2003.
S'il ne s'est pas trop mêlé de politique, François Fillon retrouve ses fondamentaux économiques. Jeudi dernier, pendant que Nicolas Sarkozy tentait de calmer en Haute-Savoie le jeu avec la
presse, il a refait entendre sa petite musique rigoriste devant les sénateurs en promettant de plafonner ou de supprimer certains avantages fiscaux. Plus déterminé que jamais, Fillon ne rate plus
une occasion d'enfoncer le clou en matière de lutte contre les déficits. «Il est arc-bouté sur son devoir de laisser la France qualifiée dans le giron des grandes nations. Il craint de la voir
déqualifiée, mal notée par les agences», assure un député proche de lui.
Nature taiseuse
Ses amis s'accordent à dire qu'il a plutôt bien surmonté la déroute électorale. Bien sûr, il a mal vécu de ne pas pouvoir, après les régionales, présenter, même symboliquement, sa démission. Il
n'a pas aimé non plus l'omniprésence du secrétaire général de l'Élysée, Claude Guéant, pendant cette période. De même qu'il a serré les poings quand il a entendu le président affirmé devant les
parlementaires : «C'est le premier ministre qui a fait la campagne mais c'est moi qui paie l'addition.» Mais comme toujours, François Fillon a laissé dire. Et laissé faire. Comme lorsque les
députés l'ont acclamé debout le mardi suivant la défaite. «On n'a pas organisé la claque. Ça a été spontané. C'était notre manière de dire “on veut que François reste” », confie un élu.
Depuis, les choses sont rentrées dans l'ordre. La nature taiseuse de François Fillon a repris le dessus. Il se garde bien, par exemple, d'évoquer la fin de son bail à Matignon. Premier ministre
en sursis, il sait que son temps est compté. Six mois ? Neuf mois ? «Il est sursitaire depuis 2007. On a tellement dit qu'il allait partir. Il y a un côté Rocard chez lui. Cela fait trois ans
qu'il est là et cela étonne encore tout le monde», souligne une filloniste.
Longtemps à la hausse, sa cote de popularité baisse maintenant comme celle du président. Fillon chute plus vite que Sarkozy : -8 points (39%) dans le palmarès OpinionWay, publié ce dimanche dans
«Métro», contre -7 points (31%) pour Sarkozy. L'amorce d'un retour à la normale ?
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Par Bruno Jeudy
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Sarkozy remobilise les cadres de l'UMP
Mots clés : départements, élysée, François Sarkozy De Nagy-Bocsa, UMP
Par Judith Waintraub
09/04/2010 | Mise à jour : 21:28 Réactions (186)
Convoqués vendredi par Xavier Bertrand au siège du parti pour un séminaire sur les régionales, les responsables de l'UMP se sont finalement rendus à l'Élysée.
Le chef de l'État a reçu vendredi les secrétaires départementaux du parti, réunis à Paris pour un séminaire sur les régionales.
Les secrétaires départementaux de l'UMP n'en sont pas revenus : convoqués vendredi par Xavier Bertrand au siège du parti pour un séminaire sur les régionales, ils se sont retrouvés à l'Élysée
avec Nicolas Sarkozy. Le chef de l'État les a reçus pendant près d'une heure et demie. Cette rencontre, gardée secrète jusqu'à la dernière minute, avait été préparée en cercle ultrarestreint. En
début d'après-midi, alors qu'une centaine de cadres du parti arrivaient au siège, rue La Boétie, la rumeur d'une apparition de Nicolas Sarkozy en plein séminaire avait circulé. Finalement, ce
sont les secrétaires départementaux qui se sont déplacés. Ils ont parcouru à pied les quelque cinq cents mètres qui séparent l'Élysée du siège de l'UMP.
Le président a toujours revendiqué la liberté de voir sa «famille» quand il le voulait. En le faisant ouvertement, il se targuait de rompre avec l'«hypocrisie» de ses prédécesseurs. Il a
participé plusieurs fois à des conseils nationaux, il a tenu d'innombrables réunions militantes sur le terrain, il voit l'état-major de l'UMP au moins une fois par semaine, mais il n'avait encore
jamais reçu les cadres locaux à l'Élysée. Le secrétaire départemental, nommé par la direction, est son plus proche représentant sur le terrain. Il est l'avant-dernier dans la hiérarchie
partidaire, le dernier étant le délégué de circonscription.
«Confusion des rôles»
L'opposition ne devrait pas manquer de parler une fois de plus de «confusion des rôles». Mais la priorité, pour Nicolas Sarkozy, n'est pas de se voir décerner des certificats de bonne conduite
par la gauche. Depuis la défaite aux régionales, il est lancé dans une reprise en main de la majorité à tous les niveaux. Il a reçu les députés et il compte réitérer l'exercice tous les mois. Il
a invité les ex-têtes de liste aux régionales à déjeuner, et il leur a promis à elles aussi de les revoir. Il organise aussi des déjeuners, voire des dîners, avec des groupes plus restreints de
députés.
Les deux heures de séminaire qui se sont tenues rue La Boétie avant l'intermède élyséen montrent que le malaise des élus s'est largement diffusé dans l'appareil. Xavier Bertrand a souhaité que
les secrétaires départementaux s'expriment librement. Comme les parlementaires, ils ont relayé selon un participant la «déception», voire la «colère», de toute une partie de l'électorat que le
candidat Sarkozy avait séduit en 2007. Certains ont évoqué « le mal causé dans l'électorat de droite » par les dernières nominations d'ouverture.
De retour de l'Élysée, les secrétaires départementaux ont repris le séminaire. Xavier Bertrand leur a expliqué comment il comptait consolider l'implantation de l'UMP sur le terrain, afin de mieux
défendre l'action gouvernementale. En début d'après-midi, le ministre des Affaires sociales Éric Woerth avait planché sur la réforme des retraites. L'UMP, qui tiendra une convention sur le sujet
le 19 mai, veut en outre nommer un «correspondant pour le débat sur les retraites» dans chaque fédération.
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Par Le Figaro
Par Judith Waintraub
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Sarkozy : 2012 en tête
Mots clés : 2012, présidentielle, UMP, Nicolas Sarkozy De Nagy-Bocsa
Par Charles Jaigu
06/05/2010 | Mise à jour : 08:20 Réagir
Depuis le commencement du quinquennat, Nicolas Sarkozy a fait plusieurs fois peau neuve, il a remonté puis redescendu la pentedes sondages. Crédits photo : Abaca
À deux ans de la prochaine élection présidentielle, le chef de l'État veut poursuivre son changement de style. «Je dois être de plus en plus secret», confie-t-il.
Sarkozy, ou l'éternel retour. Désormais serein, après avoir été tourmenté. Depuis le commencement du quinquennat, le chef de l'État a fait plusieurs fois peau neuve, il a remonté puis redescendu
la pente des sondages. Trois ans après, ce sont ces alternances de hauts et de bas qui frappent. Plusieurs fois, Sarkozy a voulu tourner la page. Reconnaître les «erreurs» commises pour offrir
aux Français de nouveaux gages de sérénité et de sérieux. Du Fouquet's au mariage avec Carla Bruni, premier acte d'une présidence exubérante qui s'est finalement traduite dans les urnes par une
défaite de la droite, aux élections municipales de mars 2008. Puis un deuxième acte de rêve, grâce à la providentielle présidence de l'Union européenne. Une période de six mois qui a donné à
l'hôte de l'Élysée l'occasion de déployer ses talents. De l'audace - la crise géorgienne garrottée -, des propositions - l'invention du G20 -, et de la conviction européenne - pour rassembler le
continent au plus fort d'une crise cataclysmique. À peine sorti de ces corps-à-corps, le chef de l'État retombe dans les ornières qui lui valent de nouvelles baisses dans les sondages, multiplie
les annonces tous azimuts, impose aux forceps des lois dont les conditions d'application restent théoriques - Hadopi - ou limitées à quelques zones périurbaines - travail le dimanche. Mais il
évite «les émeutes» qu'on lui avait prédites dans l'après-coup de la crise. L'UMP sort même gagnante des européennes, et il réussit son premier discours au Congrès - qui symbolise la réforme de
la Constitution, votée un an plus tôt.
Puis le président perd connaissance lors d'un jogging trop ensoleillé. C'est le début d'un troisième acte où sans discontinuer «les emmerdes voleront en escadrilles» , selon une des formules
favorites de Jacques Chirac. Des ministres envoyés au feu des régionales, qui se dérobent. Des réformes mal ficelées qui se succèdent trop vite. Ainsi, la taxe carbone, qui n'était même pas
prévue au programme du candidat Sarkozy - il avait émis des réserves sur ce point précis. La suppression de la taxe professionnelle, qui finalement sera réécrite par le Parlement. Des fautes
politiques lourdes de conséquences, enfin : de la candidature de son fils Jean à la tête de l'Epad, l'établissement public de la Défense, au retour de Dominique de Villepin au cœur de l'actualité
politique, jusqu'aux ratés de l'opération antirumeurs à propos de la vie conjugale du couple Sarkozy.
Apaisé et à l'écoute
Pourtant, depuis son émission de télévision sur TF1 fin janvier, Nicolas Sarkozy cherche à s'afficher apaisé et à l'écoute. Il constate pour le moment son impuissance. «Depuis le temps qu'il
participe à la vie politique, le président sait qu'il y a des cycles, et qu'il faut être prêt au moment où le rejet du sarkozysme s'essoufflera. C'est à ce moment-là qu'il tentera d'accélérer ce
retournement de cycle» , médite un compagnon de route du chef de l'État. À quand le moment du rebond ? «Il y aura peut-être une fenêtre de tir entre la réforme des retraites et la présidence
G20», pronostique un ministre ; autrement dit, à l'automne 2010.
Dans l'intervalle, le chef de l'État a fait le bilan de ses pertes. Il veut avant tout retisser la toile déchirée entre lui et les électeurs de droite : sans relâche, il entend revenir sur
quelques thèmes soigneusement choisis : sécurité, agriculture, santé, et lycées. «Cela prendra du temps, et il ne servira à rien de dire “Sarkozy a changé”, il faudra le démontrer dans les
faits», nuance ce ministre. Une œuvre de patience qui passe par une cure d'abstinence médiatique - aucune grande intervention télévisée n'est prévue avant l'été. «Désormais, il faut faire avant
et s'exprimer après» est la nouvelle maxime. Avec en ligne de mire dans les prochains mois la loi sur l'agriculture, la réforme des retraites qui devra être substantielle aux yeux de son
électorat, l'instauration d'un cinquième risque de la Sécurité sociale, la dépendance, et, si les circonstances le permettent, une réforme de l'instruction judiciaire. Dans ce programme déjà
chargé interviendra sans doute à l'automne le changement de gouvernement annoncé, et toujours d'actualité selon l'Élysée.
Nouvelle «sérénité»
Pour illustrer la nouvelle «sérénité» du président, les élus échangent les anecdotes, moitié pour se rassurer, moitié parce qu'il y a sans doute un véritable effort d'apaisement chez le chef de
l'État. De retour de Chine, il a assisté à la finale de la Coupe de France, opposant le PSG à Monaco. Cette fois-ci, «il est arrivé très en avance, s'est entretenu avec beaucoup de monde, a pris
son temps», note un habitué des rendez-vous sportifs, qui souligne qu'avant il s'enfermait dans son box et filait au coup de sifflet final.
Mais surtout, Sarkozy reçoit à tour de bras. «Il écoute plus, il déploie ses capteurs et il se justifie moins», résume un responsable de l'UMP qui le voit régulièrement en petit comité. «L'un des
objectifs de cette deuxième moitié du quinquennat est de reconstruire une relation normale avec la presse», avoue un ami du président, qui ajoute, dans un souffle : «Ce n'est pas gagné.»
Nicolas Sarkozy a confié à un ministre récemment : «Il faut que je sois de plus en plus secret.» À l'Élysée, le président s'exaspère des fuites. Désormais, il a réduit la voilure des réunions
stratégiques autour de lui. Le soir, il réunit régulièrement le secrétaire général Claude Guéant, le conseiller spécial Henri Guaino, le conseiller social Raymond Soubie, le conseiller économique
Xavier Musca et le conseiller en stratégie et communication, son ami Jean-Michel Goudard. Secret, il doit le rester d'autant plus que, désormais, il a fixé à l'automne 2011 le moment de déclarer
s'il sera ou non candidat à un deuxième mandat. Bien sûr, le président continue de dire que ça ne le «fait pas rêver» d'être à l'Élysée. «J'adore prendre des décisions, trouver des solutions. Je
n'adore pas cette vie», confiait-il au début de l'année à ses interlocuteurs. «Les campagnes, je n'ai jamais trouvé que c'était l'un des plus grands moments d'épanouissement», ajoutait-il. «Quand
j'ai été élu, il y a un poids en moi qui a disparu. Il y a des étapes dans la vie d'un homme, et on peut envisager une nouvelle vie quand on a réussi.» À ceux qui lui objectent qu'en cinq ans il
n'aura pas eu le temps de transformer la France, a fortiori après le choc de la crise, il jouait les modestes : «Ce n'est pas un bon argument de terminer le travail. Ou alors vous devenez
dictateur à vie !» En réalité, le président affirme aujourd'hui être «libre», «prisonnier de personne». Il rappelle pour s'expliquer qu'il a souvent pris le contre-pied de ses amis. Ceux -
y compris son épouse Cécilia - qui lui conseillaient de ne pas devenir président de l'UMP en 2004. Ceux qui l'adjuraient de quitter le gouvernement dès l'automne 2006 pour se consacrer à la
campagne. De là à imaginer une non-candidature du chef de l'État, il y a un pas qu'aucun «proche» ne franchit. Tout est fait, désormais, par l'Élysée pour que le chef de l'État soit «en
situation» de se déclarer candidat dans un an et demi. Depuis les élections internes de l'UMP, qui ont été avancées d'un an, en septembre 2010, ou le désendettement du parti qui sera terminé fin
2011, jusqu'à la préparation du G20.
«En face de moi, j'ai Martine et Eva»
Il y a deux jours, Nicolas Sarkozy recevait à déjeuner une dizaine de députés UMP. Et il ne leur a vraiment pas donné l'impression de vouloir dételer. Il s'est dit convaincu qu'il y aurait
bientôt une reprise économique. Et surtout il a paru peu impressionné par l'opposition, dont le programme «à gauche toute» lui ouvre des perspectives. «En face de moi, j'ai Martine (Aubry) et Eva
(Joly)», a souri le président, qui a écarté l'hypothèse d'une candidature Strauss-Kahn. «Il n'est pas capable d'endurer une campagne présidentielle» , a-t-il pronostiqué. Mais aussi parce qu'il
constate la distance entre «le positionnement central de DSK et la plate-forme proche de l'extrême gauche du Parti socialiste» , décrypte encore un ami du président. En tout cas, Nicolas Sarkozy
n'a pas donné le sentiment à ceux qui le voient depuis plusieurs semaines de ne pas préparer 2012. «Qu'on le veuille ou non, on entre dans une période pré-électorale, et le temps de la publicité
comparative va commencer», analyse un fidèle, «le côté sérieux et professionnel de Sarkozy va lui ramener les électeurs qu'il avait perdus».
«Il aura forcément un sentiment d'inachevé », conclut l'un de ceux qui le connaissent le mieux. Et même s'il paraît en position défavorable pour l'emporter fin 2011, il «voudra relever le
défi» .«Les cellules des bons politiques se régénèrent à l'approche de l'échéance présidentielle. Il en sera pour lui comme pour son modèle, François Mitterrand», a assuré récemment l'un de ses
conseillers de l'extérieur, Alain Minc, à l'hebdomadaire Marianne.
Par Charles Jaigu
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Face aux députés UMP, Sarkozy «ne cède rien»
Mots clés : FRANCE, Nicolas Sarkozy De Nagy-Bocsa, Claude Goasguen, Thierry Mariani, UMP
Par Sophie Huet, Bruno Jeudy
01/04/2010 | Mise à jour : 11:59 Réactions (28)
Arrivée des députés UMP à l'Élysée, mercredi, en fin d'après-midi.
Mercredi soir, le chef de l'État a tenté de calmer les élus de la majorité après le choc des régionales.
«Ne touchez pas au bouclier fiscal !» D'emblée, Nicolas Sarkozy a mis les points sur les «i» devant les députés UMP qu'il recevait à l'Élysée, pour la première fois depuis le choc des régionales.
«Soyez tenaces. Soyez combatifs. Je ne cède rien.» Pas question de revenir sur l'un des dogmes de sa campagne présidentielle. Pendant une heure trente, le chef de l'État a tenté, hier soir, de
siffler la fin de la récréation alors que de nombreux parlementaires ont réclamé ces derniers jours la suspension du bouclier fiscal pour financer la réforme des retraites . «Je ne toucherai pas
au bouclier fiscal. Si on scie la quille d'un bateau, on part à la dérive. Mais en période de crise, je comprends qu'il faut demander un petit effort », a-t-il concédé. Façon d'entrouvrir une
porte lorsque la discussion sur la réforme des retraites sera sur les rails.
Sur cette réforme emblématique, le chef de l'État a donné un calendrier précis. Il demande au gouvernement de «rendre sa copie » en juin, afin que le Parlement puisse en être saisi,
vraisemblablement en septembre.
Quelques soutiens
En panne dans les sondages (sa popularité dégringole à 28% dans le baromètre TNS Sofres Logica pour Le Figaro Magazine), Nicolas Sarkozy tient à maintenir son cap. Soucieux d'être plus
rassembleur, il a beaucoup associé dans son propos liminaire son premier ministre, François Fillon, mais aussi le patron des députés UMP, Jean-François Copé. «François et moi, on travaille tous
les jours ensemble et depuis très longtemps. J'ai une totale confiance en lui», a-t-il insisté, sous les applaudissements.
Et quelques piques
En revanche, Nicolas Sarkozy a distribué quelques piques. À Gérard Longuet, le patron des sénateurs UMP : «Je ne comprends pas ce que Gérard a voulu dire. Moi, l'expression “Français
traditionnel” (formule utilisée par le sénateur de la Meuse, NDLR), je ne sais pas ce que cela veut dire.» À Brice Hortefeux, le ministre de l'Intérieur : «J'ai entendu le message des Français
sur la sécurité. Mais que voulez-vous? J'ai beaucoup d'affection pour le ministère de l'Intérieur, mais je l'ai été pendant cinq ans, et je ne peux plus l'être.» L'intéressé n'a pas entendu la
remarque puisque tous les ministres avaient été décommandés dans l'après-midi...
Très en verve, selon les députés UMP, le chef de l'État a accaparé le micro, répondant longuement à ... six questions. Jacqueline Irlès, élue des Pyrénées-Orientales, a carrément évoqué le
«désamour» des Français à l'égard de la majorité. «Je prends ma part de responsabilité. Je ne suis pas du style à me cacher. Quand on est dans la difficulté, les Français regardent si on bosse et
si on est courageux. Quand on est dans le succès, la lumière aveugle. La seule stratégie, c'est d'être unis», a répondu le président.
Interpellé sur l'ouverture par la députée parisienne Françoise de Panafieu, Sarkozy a rétorqué : « Cela ne ramène pas une voix mais cela permet l'apaisement du pays. Je ne suis pas l'homme d'un
clan comme le RPR de jadis.»
Pour Jean Leonetti, député UMP des Alpes-Maritimes, le président «a lancé un appel au calme et au sang-froid». Le président UMP de la commission des affaires économiques, Patrick Ollier, a, lui,
été frappé par son côté «très détendu et très à l'écoute».
Boycott
Certains avaient quand même décidé de boycotter cette réunion. Thierry Mariani, sarkozyste historique, qui vient d'être battu aux régionales en Provence-Alpes-Côte d'Azur, a fait sensation en
lançant : «Je n'irai pas. Quand on est pris pour un con, il faut savoir terminer les choses !» Quant au député de Paris Philippe Goujon, également absent, il n'a pas supporté l'entrée du
villepiniste Georges Tron au gouvernement. Ce proche d'Édouard Balladur l'a fait savoir en haut lieu.
Nicolas Sarkozy s'est efforcé de renouer le fil avec une majorité blessée en donnant du «Vous mes amis députés». A la fin de ce huis clos, il s'est tourné vers le patron des élus UMP : «Il
faudrait, Jean-François, que l'on fasse plus souvent ce genre de rendez-vous». L'Élysée voudrait désormais que cette rencontre ait lieu une fois par mois. Une manière pour le président de
reprendre le contrôle sur une majorité parlementaire qui s'est rapprochée de Fillon et de Copé.
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Par Sophie Huet
Par Bruno Jeudy
Commentaires (28)
http://www.lefigaro.fr/politique/2010/04/02/01002-20100402ARTFIG00356-les-deputes-ump-retrouvent-le-moral-.php
Les députés UMP retrouvent le moral
Mots clés : UMP, majorité, Nicolas Sarkozy De Nagy-Bocsa
Par Sophie Huet
02/04/2010 | Mise à jour : 11:17 Réactions (63)
Nicolas Sarkozy face aux parlementaires, en janvier, lors de la cérémonie des voeux. Crédits photo : Le Figaro
Alors que la majorité parlementaire grognait depuis la défaite des régionales, nombre de députés semblent avoir été rassurés par le discours tenu mercredi par le chef de l'État.
Nicolas Sarkozy a redonné mercredi soir du tonus aux députés UMP, déstabilisés par l'ampleur de l'échec des régionales. «Impressionné par sa lucidité et sa détermination », Dominique Dord
(Savoie) témoigne : «On a retrouvé le Sarkozy de 2007, avec une capacité d'entraîner très forte. » Chantal Brunel (Seine-et-Marne) l'a trouvé «très lucide et très combatif» et parle d'une réunion
«chaleureuse» .«C'est l'homme Sarkozy qui parlait, avec beaucoup de conviction. Il a mis ses tripes sur la table» , affirme Dominique Perben (Rhône). «La volonté de Sarkozy était de dire : “Nous
sommes en famille. On peut tout se dire ”», estime le villepiniste Guy Geoffroy (Seine-et-Marne).
Alors que, dans une tribune publiée dans Le Monde daté de vendredi , treize députés UMP demandent à nouveau la suspension du bouclier fiscal «pour redonner du sens à la politique», les élus reçus
mercredi soir à l'Élysée considèrent que le président n'a pas dit non à toute évolution. «Le président ne veut pas aborder le sujet à chaud. Mais la porte n'est pas fermée. On verra le moment
venu dans la loi de finances», pense Christian Jacob (Seine-et-Marne), le président UMP de la commission du développement durable. Franck Reynier, le député maire de Montélimar (Drôme), et Yves
Bur (Bas-Rhin) croient également que Nicolas Sarkozy «a ouvert des perspectives» pour des aménagements du bouclier fiscal.
Les graines de la réforme
Toujours sur le fond, le député de Paris Claude Goasguen se félicite que le chef de l'État ait «insisté dès le départ sur le message concernant la sécurité et l'immigration» adressé par les
électeurs. À ceux qui réclament que la révision des politiques publiques (RGPP) ne concerne pas les effectifs de police, Nicolas Sarkozy a rétorqué qu'il y aurait ensuite des demandes émanant des
hôpitaux et de l'éducation nationale. «On est coincés», reconnaît Dominique Dord, qui espère néanmoins que «les moyens existants (en matière de sécurité) seront redéployés».
Résolument optimiste, David Douillet a reconnu jeudi sur RTL que la crise avait retardé les effets des réformes. Mais le député des Yvelines, devenu très sarkozyste, a ajouté : «Ça m'a rassuré de
voir un chef de l'État qui est solide, qui écoute, qui entend, qui a semé beaucoup de graines par ses réformes (…). Les résultats, on va les avoir maintenant.»
Une réunion tous les mois
Sur l'idée de réunir les députés UMP tous les mois à l'Élysée, les avis sont partagés. «C'est en fait une proposition de Jean-François Copé», précise Christian Jacob. «Cela veut dire qu'il veut
nous voir plus souvent», traduit Claude Goasgen. «Ce serait une évolution majeure de nos institutions, en rupture avec la tradition de la Ve République, mais en cohérence avec la personnalité du
président», estime le villepiniste Hervé Mariton. Le centriste Yves Bur réagit négativement : «À mon avis, ce n'est pas indispensable. Il ne faut pas banaliser l'exercice. Et le président ne peut
pas tout faire. Il ne peut pas être en même temps le chef du groupe majoritaire.»
LIRE AUSSI :
» Le bouclier fiscal pourrait être écorné
» La confiance en Sarkozy est au plus bas
» Comment les sarkozystes s'organisent à l'Assemblée
Par Sophie Huet
Commentaires (63)
http://www.lefigaro.fr/politique/2010/05/05/01002-20100505ARTFIG00615-barometre-politique-eclaircie-pour-sarkozy.php
Baromètre politique : éclaircie pour Sarkozy
Mots clés : sondage, baromètre, FRANCE, Nicolas Sarkozy De Nagy-Bocsa, François Fillon
C. M.
05/05/2010 | Mise à jour : 19:41 Réactions (78)
Le baromètre Logica- TNS Sofres-Figaro Magazine de ce mois indique une légère remontée du chef de l'Etat (+ 2), alors même que le contexte économique demeure difficile.
Plus d'un mois après le second tour des élections régionales, le calme semble revenu à droite. La «calinothérapie» entreprise par l'Elysée commence à porter ses fruits. Moins en pointe sur
certains sujets où le Président laisse son Premier ministre voire certains de ses ministres agir, Nicolas Sarkozy veille à donner une nouvelle image de lui. Le voyage en Chine a été une
illustration de ce changement. Pour autant, à l'Elysée, on n'a jamais cru à un désamour durable entre le Président et les Français. La baisse dans les sondages, couplée à l'échec électoral du
mois de mars, révélait, selon un conseiller, «une inquiétude, pas un désabusement». Le baromètre Logica- TNS Sofres-Figaro Magazine de ce mois conforte cette thèse qui indique une légère remontée
du chef de l'Etat (+ 2), alors même que le contexte économique demeure difficile. «Le Président n'est pas usé. Personne ne nous dit qu'il faut le changer. Il n'y a pas d'alternative», veut croire
un conseiller de l'Elysée, en regardant le paysage politique. Et, de fait, ceux qui sont sortis du bois ces dernières semaines n'enregistrent pas de percée spectaculaire. La plupart des opposants
au chef de l'Etat voient leur cote baisser. L'Elysée profite de cette éclaircie pour éditer un bilan des «trois ans d'action» dans lequel il insiste sur «les nombreuses réformes déjà accomplies»
et rend «justice aux Français des efforts importants qu'ils ont déjà faits». Réforme et justice : deux thèmes de la prochaine présidentielle.
Cliquez pour agrandir.
La remontée d'Hortefeux
Fortement critiqué par ses adversaires ces dernières semaines, le ministre de l'Intérieur ne sera pas mécontent de voir sa cote progresser (+ 3). Notamment chez les sympathisants de droite, où
elle a fait un bond de 10 points en un mois (43 %).
Duflot n'enchante plus
Les lendemains de victoires peuvent être aussi difficiles, voire plus compliqués, à gérer que les lendemains de défaites électorales. La patronne des Verts, qui perd 5 points en un mois et 17
points chez ses propres sympathisants, est en train d'en faire l'expérience, aux prises avec la volonté de Daniel Cohn-Bendit d'englober son parti dans un ensemble plus vaste aux couleurs
d'Europe Ecologie.
Les soucis de Royal
+6 points en avril, -4 points en mai : Ségolène Royal a du mal à retrouver les cimes d'antan. Concurrencée par Martine Aubry, Dominique Strauss-Kahn et Bertrand Delanoë, qui monopolisent les
trois premières places du classement, la présidente du conseil régional de Poitou-Charentes ne séduit plus aussi facilement les électeurs. La preuve : les sympathisants de gauche lui préfèrent la
première secrétaire (71 % contre 55 %).
» Télécharger l'intégralité du sondage (pdf)
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http://www.lemonde.fr/politique/article/2010/05/05/apres-trois-ans-les-francais-sont-plus-decus-par-nicolas-sarkozy-que-par-ses-predecesseurs_1346794_823448.html
http://www.lemonde.fr/web/imprimer_element/0,40-0@2-823448,50-1346794,0.html
Compte rendu
Après trois ans, les Français sont plus déçus par Nicolas Sarkozy que par ses prédécesseurs
LE MONDE | 05.05.10 | 14h02
près trois ans d'exercice du pouvoir, comment les Français jugent-ils le bilan de Nicolas Sarkozy ? "Il y a une déception qu'on n'a jamais connue avec un autre président de la République",
constate Brice Teinturier, directeur adjoint de TNS-Sofres.
Les chiffres sont sans appel : selon un sondage réalisé par l'institut les 7 et 8 avril pour Le Monde auprès de 1 000 personnes, 69 % des personnes interrogées estiment le bilan du président
"plutôt négatif", contre 21 % "plutôt positif". Valéry Giscard d'Estaing, en 1977, François Mitterrand, en 1984, et Jacques Chirac, en 1998, étaient tous, à des degrés divers, moins éreintés par
les Français que l'actuel pensionnaire de l'Elysée. Même si, concernant M. Chirac, la comparaison est à tempérer : "En 1998, la cohabitation avec Lionel Jospin diluait la perception des
responsabilités", note M. Teinturier.
M. Sarkozy, dont le bilan est massivement rejeté, à 86 %, par les sympathisants de gauche, n'emporte pas l'adhésion massive de son propre camp. Même parmi les sympathisants de l'UMP, 28 % des
sondés jugent son action de manière négative. "C'est ce tiers, au-delà d'un résultat exceptionnellement clivé entre sympathisants de droite et de gauche, qui tire les résultats vers le bas", note
M. Teinturier.
En regardant plus en détail, le président de la République pâtit aussi, désormais, de la désaffection des plus âgés, qui ont longtemps composé son dernier soutien inconditionnel : seuls 32 % des
personnes de plus de 65 ans jugent le bilan de M. Sarkozy positif. Un résultat qui tombe à... 18 % chez les 50-64 ans. Cette catégorie de la population est particulièrement préoccupée par les
problèmes d'emploi et de retraite, au coeur de l'actualité.
Pour M. Teinturier, la sévérité des Français à l'égard du bilan de M. Sarkozy repose sur trois grandes causes, bien identifiées, enquête après enquête. D'abord, "la perception d'une insuffisance
de résultats, ou au moins de résultats positifs, alors que ce président avait fait du culte des résultats sa marque de fabrique". Ensuite, sa manière d'exercer le pouvoir ne convainc pas. "Les
Français veulent une présidence active, mais concentrée sur l'essentiel, et qui laisse sa place au premier ministre et aux ministres", estime M. Teinturier. Enfin, juge le directeur adjoint de
TNS-Sofres, "une partie de l'électorat de droite ne sait pas où le président l'emmène". Elu en 2007 sur la "valeur travail", sur la promesse de réduire le nombre de fonctionnaires, sur les
questions de sécurité, M. Sarkozy a brouillé son message. "La crise, bien sûr n'a pas aidé", note M. Teinturier. Pour lui, la séquence politique ouverte après le fiasco des élections régionales,
axée sur les thèmes de l'interdiction de la burqa, de la lutte contre l'insécurité, peut cependant "rassurer l'électorat traditionnel" du président.
A la différence de ses prédécesseurs, M. Sarkozy doit affronter cette appréciation négative de son bilan après trois ans de pouvoir alors que, quinquennat oblige, il n'a plus que deux ans, contre
quatre, pour inverser la tendance. Et sa conception extensive de sa fonction, qui le place en première ligne, le "prive d'un bouclier" en la personne du premier ministre, observe M.
Teinturier.
Pierre Jaxel-Truer
Article paru dans l'édition du 06.05.10
http://www.lemonde.fr/politique/article/2010/05/05/le-chef-de-l-etat-tente-de-reconquerir-le-coeur-de-ses-elus_1346795_823448.html
http://www.lemonde.fr/web/imprimer_element/0,40-0@2-823448,50-1346795,0.html
Le chef de l'Etat tente de reconquérir le coeur de ses élus
LE MONDE | 05.05.10 | 14h02
es sénateurs de l'UMP reçus, mardi 4 mai, à l'Elysée. Les députés de l'UMP, à leur tour, mercredi, un peu plus d'un mois après leur précédente rencontre avec le président de la République.
Nicolas Sarkozy n'en finit pas de soigner les parlementaires de sa majorité. Depuis les élections régionales et les critiques dont il avait fait l'objet - certains allant jusqu'à évoquer le
"désamour des Français" -, il a entrepris de "reconquérir leur coeur", selon un de ses proches. Ce que d'aucuns pourraient traduire par une tentative de reprise en main.
Depuis le début de son mandat, la relation de M. Sarkozy avec ses parlementaires est son tendon d'Achille. Il n'a pas réussi à établir un lien solide et à contrecarrer l'influence croissante du
président du groupe UMP de l'Assemblée nationale, Jean-François Copé. L'Elysée a décidé de renforcer son dispositif en direction des parlementaires. Aux députés de l'UMP, le chef de l'Etat a
annoncé son intention d'instaurer un rendez-vous mensuel. Parallèlement, il multiplie, depuis les régionales, les rencontres avec les élus, soit en petits groupes, soit en entretien
individuel.
Enfin, sous l'égide d'Olivier Biancarelli, conseiller à l'Elysée, un petit club de "députés sarkozystes" se réunit tous les mardis matins, avant la réunion du groupe. Récemment, s'y est joint, à
la surprise de certains des participants, le président de la commission des affaires économiques, Patrick Ollier, membre du Chêne, l'association d'élus gaullistes présidée par Michèle
Alliot-Marie. D'aucuns y ont vu une amorce de rapprochement.
Ces contacts de plus en plus réguliers entre le président de la République et ses élus visent à les prévenir de toute tentation de prendre du champ. A les convaincre que, de toute façon, leur
sort est lié à sa réélection. Le risque, toutefois, est que le discours ne finisse par tourner en rond et par lasser ses interlocuteurs.
Mardi soir, devant les sénateurs, le chef de l'Etat a quasiment resservi mot à mot les propos qu'il avait tenus un mois plus tôt devant les députés. Le même discours volontariste : "Assumons,
défendons nos idées, ne cédons pas..." Le même lamento à propos des régionales, ayant été contraint de ne pas faire ouvertement campagne pour, finalement, "payer l'addition".
En revanche, il s'est montré extrêmement évasif sur les sujets d'actualité. Tout au plus, sur le voile intégral, en réponse à un sénateur qui estimait que ce sujet n'était pas la première
préoccupation des Français, a-t-il insisté pour que le problème soit réglé le plus vite possible. "En septembre, il faut que ce soit fait", a-t-il lancé, sans se prononcer pour autant sur la
procédure - normale ou accélérée - qui sera choisie par le gouvernement. M. Sarkozy veut rester maître du calendrier.
Patrick Roger
Article paru dans l'édition du 06.05.10
http://www.lemonde.fr/politique/article/2010/04/22/les-francais-font-plus-confiance-a-villepin-qu-a-sarkozy-pour-l-avenir_1341378_823448.html
http://www.lemonde.fr/web/imprimer_element/0,40-0@2-823448,50-1341378,0.html
Les Français font plus confiance à Villepin qu'à Sarkozy pour l'avenir
LEMONDE.FR avec AFP | 22.04.10 | 19h49 • Mis à jour le 23.04.10 | 11h07
es Français estiment à 66 % que les "trois années de présidence Sarkozy" ont été un "échec", contre seulement 25 % qui ont un avis contraire, selon un sondage Viavoice à paraître dans Libération
vendredi 23 avril. Ils font en outre davantage confiance à Dominique de Villepin (24 %) qu'au chef de l'Etat (20 %) pour les années qui viennent.
Depuis son élection, les résultats de Nicolas Sarkozy "n'avaient jamais été aussi désastreux", note l'institut. 62 % (+2 points) ont une opinion négative du chef de l'Etat et seulement 35 % (-2)
une opinion positive. Après un an de présidence, 59 % estimaient qu'il était en échec. "En deux ans, le divorce entre Nicolas Sarkozy et l'opinion s'est encore creusé", selon Viavoice.
Les Français lui reprochent "prioritairement et massivement" son "manque de résultats" (70 %). Sa "présence dans les médias" est ensuite mise en cause (61 %), puis ses "orientations politiques"
(60 %) et son "style personnel" (57 %).
DELANOË DEVANT DSK
Les Français font davantage confiance à Dominique de Villepin (24 %) qu'à Nicolas Sarkozy (20 %) pour "représenter la droite au cours des années qui viennent". Alain Juppé arrive en troisième
position (16 %). Aux yeux des sympathisants UMP, néanmoins, M. Sarkozy (49 %) devance largement MM. Juppé (14 %) et Villepin (12 %).
A gauche, les présidentiables socialistes enregistrent des progressions de popularité. Ainsi Bertrand Delanoë gagne 5 points à 58 %, devant Dominique Strauss-Kahn à 57 % (+2), puis Martine Aubry,
qui gagne 4 points à 53 %. La première secrétaire du PS devance François Hollande (42 %, +2) et Ségolène Royal (41 %, +3).
http://www.lemonde.fr/politique/article/2010/05/05/dans-la-perspective-de-2012-nicolas-sarkozy-fait-profil-bas_1346793_823448.html
http://www.lemonde.fr/politique/article/2010/05/05/dans-la-perspective-de-2012-nicolas-sarkozy-fait-profil-bas_1346793_823448.html
Dans la perspective de 2012, Nicolas Sarkozy fait profil bas
LE MONDE | 05.05.10 | 14h02 • Mis à jour le 05.05.10 | 14h02
'est son rocher de Sisyphe. Trois ans après son entrée à l'Elysée, Nicolas Sarkozy veut devenir président. Changer de style, instaurer le secret pour susciter le désir. Comme François Mitterrand.
En forçant sa nature.
Le chef de l'Etat n'a guère le choix s'il veut remonter la pente à deux ans de l'élection présidentielle. Alors que les socialistes commencent à dévoiler leur programme, aucun projet n'est encore
dans les cartons : il faut traiter les gros sujets les uns après les autres : la réforme des retraites, le changement d'équipe à l'automne, la présidence du G8 et du G20, qui rassemblent les
principales puissances de la planète en 2011.
De l'Elysée, M. Sarkozy, qui ne se prononcera sur un éventuel deuxième mandat qu'à l'automne 2011, estime pouvoir se permettre pour l'instant une non-campagne, comme François Mitterrand en 1988.
L'activisme de la gauche ne l'inquiète pas, au contraire. "Le programme socialiste est un cadeau en or : c'est le retour au 10 mai 1981. La manifestation du 1er mai contre les retraites a été un
échec, la crise grecque redonne au président l'initiative", analyse un proche du président de la République.
M. Sarkozy a perdu sa tête chercheuse, l'artisan du programme de 2007, Emmanuelle Mignon. Elle est retournée au Conseil d'Etat, déçue par la faiblesse de la rupture et incapable de s'entendre
avec Claude Guéant, le secrétaire général de l'Elysée. Elle n'a pas été remplacée... et ne le sera peut-être pas. "Pourquoi cherchez-vous sans cesse la nouvelle Emmanuelle Mignon. 2 012 n'est pas
2 007. Il n'y a rien qu'on vous cache", peste une ministre active à l'UMP.
Depuis l'affaire Charon, ce conseiller qui avait relancé la polémique sur l'origine des rumeurs visant le couple présidentiel, M. Sarkozy s'est recentré sur un carré de fidèles. Le matin, de chez
lui, il appelle M. Guéant puis son conseiller en communication, Franck Louvrier. Les réunions du matin, qui regroupaient une quinzaine de conseillers, ont été annulées pour limiter les
indiscrétions. Elles ont lieu le soir, en comité restreint : M. Guéant organise des réunions thématiques à géométrie variable, où l'on retrouve le plus souvent Raymond Soubie (social), mais aussi
Xavier Musca (économie) et Olivier Biancarelli (politique), l'étoile montante de l'Elysée.
Pour éviter les fuites, l'agenda personnel du président est plus protégé que jamais. "Il fait très attention à qui il parle", renchérit un responsable politique.
L'hyperprésident qui voulait tout faire cherche désormais à se protéger. Un nouveau mot a fait son entrée dans le vocabulaire : déléguer. Ainsi, en Chine, a-t-il refusé d'entrer dans les détails
de la loi sur la burqa : "Quand je délègue, je délègue". De même, fait-il mine de refuser de s'intéresser à la cuisine des modes de scrutin "Voyez avec Fillon", a lancé le président, qui dit
vouloir se concentrer "sur les sujets prioritaires pour les Français, la sortie de crise et la sécurité".
Après avoir tant étouffé ses ministres, il souhaite valoriser les personnalités politiques du gouvernement pour construire une "dream team", comparable à l'équipe de Lionel Jospin en 1997. Au
rang des bons élèves, Jean-Louis Borloo, Christine Lagarde, Michèle Alliot-Marie sont invités à faire encore mieux. Le ministre de l'environnement reste trop intermittent.
Mme Lagarde, très bonne à l'international, n'a pas suffisamment valorisé l'amélioration des chiffres de l'emploi. Les jeunes promus en juin 2009 après les élections européennes sont invités à
s'affirmer : Luc Chatel à l'éducation et Bruno Le Maire à l'agriculture. Le remaniement annoncé à l'automne pourrait ne pas concerner les grands ministres ; " Je suis scotché avec mon
portefeuille jusqu'à la fin du quinquennat", en déduit un ministre. "Je ne crois pas au grand chambardement", prédit un autre.
L'ami du président, Brice Hortefeux, est pressé de devenir un vrai ministre de l'intérieur. "J'ai tué le job pour dix ans", avait déclaré M. Sarkozy devant les parlementaires UMP, avant de
corriger le tir en louant son ami devant la presse à Pékin.
M. Hortefeux a entendu le message. Il multiplie depuis quelques semaines, les initiatives tous azimuts, en première ligne dans la polémique contre le mari de l'automobiliste en burqa. "Brice est
attaqué dans la presse. Un bon ministre de l'intérieur est toujours très attaqué dans la presse", a soutenu M. Sarkozy lundi dans une réunion restreinte. "Dans cette séquence, je suis le maillon
fort" assure très sérieusement M. Hortefeux.
Trop populaire - 20 points le séparent de Nicolas Sarkozy dans les sondages -, François Fillon risque fort, en revanche, de devenir le maillon faible. Ce premier ministre fait trop d'ombre au
chef de l'Etat, révélant en creux ses défauts de tempérament. Dépossédé du dossier des retraites, M. Fillon sait ses jours comptés.
Déjà le printemps amène son nouveau lot de premier ministrable : Eric Woerth, Jean-Louis Borloo.
Sophie Landrin et Arnaud Leparmentier
Article paru dans l'édition du 06.05.10