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J - 44 : à 44 jours du lancement de son Mouvement, Dominique de Villepin montre toute sa singularité au moment où les "plans com" semblent guider la quasi-totalité des autres présidentiables.
La présidentiable 2012 s'annonce aujourd'hui comme le terrain d'affrontement de 4 familles de candidats.
1) "Les attrape-coeurs" : tout est organisé pour la séduction du moment. Nicolas Sarkozy prépare son énième changement pour tenter de retouver une vague porteuse. Dominique Strauss Kahn organise le plan com supposé confidentiel mais qui fuite à l'excès. C'est un exemple particulièrement échoué de maîtrise de son plus proche entourage mais que croire : l'aspiration à la confidentialité ou l'organisation de la fuite.
Ils appliquent les anciennes méthodes du star system, celles des périodes de croissance où séduire pour séduire pouvait suffire. Aujourd'hui l'opinion attend de l'action et des résultats. Tout le reste lui parait secondaire, voire pervers.
2) "Les perdants sympas" : la gagne n'est pas leur objectif avoué. Ils veulent se compter pour mieux peser ensuite sur les décisions. C'est le cas de Mélenchon et d'une partie de l'extrême gauche.
Ils ont quitté le narcissicme politique où tout n'est qu'apparence pour se réfugier dans la rigueur de la doctrine. Ils cherchent manifestement un autre terrain mais l'opinion ne les suit pas sur ce terrain trop compliqué pour elle.
3) "Les attrape-cours" : c'est la logique de la primaire socialiste. Il faut compter les "barons locaux" qui guident les bataillons électoraux de chaque fédération départementale.
4) "Les vrais tempéraments" : ils refusent de jouer à l'apparence. Ils veulent consacrer leur talent à un autre défi : s'attaquer aux vrais problèmes, la crise économique et son cortège d'inégalités. Tout le reste leur paraît divertissement, illusion, voire même refuge dans l'irréel.
Ce dernier groupe comprend à ce jour trois leaders :
- Cohn-Bendit qui incarne la colère protestataire,
- Ségolène Royal qui veut vendre sa différence,
- Dominique de Villepin qui veut promouvoir sa réflexion de l'action.
Dans cette logique, le contenu de son discours du 19 juin comme l'examen des conditions visuelles d'organisation de son meeting seront des tests majeurs. C'est le refus des plans com pour aller à l'essentiel : un projet collectif et non pas une apparence qui tiendrait lieu de programme.