Suspendu pour homophobie

Au Royaume-Uni, les Conservateurs ont annoncé le 27 avril 2010 avoir suspendu un candidat aux élections législatives du 6 mai pour des propos homophobes.

Philip Lardner écrit sur son site Internet que "l'homosexualité n'est pas un comportement normal".
Il commence par déclarer dans son communiqué "De par mon expérience comme enseignant, et comme je crois aux droits et à la responsabilité des parents, en tant que député je soutiendrai le droit des parents et des professeurs de refuser d’apprendre aux enfants que l’homosexulité est un comportement «normal» ou un choix de vie égal au mariage traditionnel".
Il poursuit en disant que les homosexuels peuvent "vivre comme ils le veulent en privé" mais qu’il n’acceptera pas que "leur comportement soit "normal" ou que les enfants soient encouragés à faire de même".
Puis il donne ses raisons qui viennent de ses convictions religieuses, conforté par les déclarations homophobes des Églises, "Pourquoi les Églises chrétiennes devraient-elles être forcées par le gouvernement à employer les homosexuels pour exercer un "ministère" contre tout ce que la Bible enseigne? Ils sont contraints par le gouvernement de trahir leur mission".
Il poursuit "Les Chrétiens (et la majorité de la population) croient que l'homosexualité est quelque chose qui se situe entre le "malheureux" et le simplement "mauvais" et ils ne devraient pas être pénalisés s'ils le disent poliment, les bonnes manières comptent aussi, bien entendu".
Pour terminer, il appelle à un retour en arrière en modifiant la loi actuelle, "La "loi" actuelle est mauvaise et doit être renversée dans l'intérêt de la liberté ainsi que les valeurs chrétiennes".
Décidément les Églises sont toujours la principale inspiration de ceux qui soutiennent les discriminations contre les LGBT.
Suite à ce communiqué, Andrew Fulton, le président des Tories en Écosse a indiqué que de pareils propos sont "profondément blessants et inacceptables et par conséquent (le candidat) a été suspendu du parti Conservateur".
La suspension de Philip Lardner, candidat pour le siège de North Ayrshire et Arran, un fief travailliste du sud-ouest de l'Écosse, est un nouveau camouflet pour le leader conservateur David Cameron, qui s'efforce de présenter son parti comme favorable aux homosexuels.
Chris Grayling, le porte-parole conservateur à l'Intérieur avait déjà déclenché la controverse le mois dernier en suggérant qu'un couple animé d'une foi chrétienne forte, tenant un bed-and-breakfast, pouvait légitimement interdire à des clients homosexuels l'entrée de son établissement.
Il y a quelques jours, Julian Lewis, un conseiller du chef du Parti conservateur, avait affirmé que l'âge du consentement pour les homosexuels n'aurait pas dû être rapporté à celui des hétérosexuels en 2000, provoquant une polémique et une gêne dans son parti.
Le 26 avril, un candidat travailliste a été suspendu après s'être vanté de ses exploits sexuels et avoir critiqué les mariages avec des musulmans sur un site Internet, tandis qu'un autre candidat du Labour a été écarté pour des propos injurieux envers des dirigeants de partis adverses, sur Twitter.
Il est tout de même rassurant de constater qu’au Royaume-Uni un homme politique ne peut pas aujourd’hui défendre la discrimination anti-gay sans être sanctionné.
En France, nous sommes encore loin d’une telle éthique. Christian Vanneste, malgré ses propos homophobes répétés, fait toujours partie de l’UMP.
Selon un sondage publié cette semaine par le site d'informations homosexuel Pink News, seuls 9% des lesbiennes, gays, bisexuels et transsexuels soutiennent les Conservateurs, alors que 58% d'entre eux disent vouloir voter pour les Lib Dems et 21% pour les travaillistes du Labour.
Seigneur, fais que soit condamnée la discrimination.