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Pierre Berbizier, ou quand “Jésus” ressuscita le Racing

Publié le 06 mai 2010 par Misterrugby
Pierre Berbizier, ou quand “Jésus” ressuscita le Racing

L'entraîneur du Racing-Métro, Pierre Berbizier, le 6 septembre 2009.

Au Racing-Métro, Pierre Berbizier était attendu comme le Messie et il n’a pas déçu les attentes de ses dirigeants, réalisant même le « miracle » de conduire en moins de trois ans son équipe de la Pro D2 au barrage d’accession aux demi-finales du Top 14 de rugby, vendredi à Clermont.

« Difficile de regretter Jésus, surtout quand on est croyant », s’amuse le président du club francilien Jacky Lorenzetti, qui a confié en 2007 les commandes du domaine sportif à l’ancien capitaine (56 sélections) puis entraîneur du XV de France, affublé de cet auguste surnom lors des négociations.

Pierre Berbizier, 51 ans, est chez lui au Racing, en contrat à durée indéterminée, une bizarrerie à plus haut niveau du rugby professionnel. « C’est une marque de confiance sur le moyen et le long terme. Mais personne n’est à l’abri de rien », sourit l’intéressé de son inimitable diction lente, rythmée par l’accent de ses Pyrénées natales.

« Pierre est en charge de tout le domaine sportif et de la formation. Mais il est important de pouvoir l’associer aux grandes lignes du projet du club, par exemple sur le projet de nouveau stade (à La Défense, NDLR). Il est ainsi également mieux à même de comprendre les contraintes, par exemple les mises à disposition des joueurs pour les soirées partenaires », explique M. Lorenzetti.

L’homme est perfectionniste. A l’entraînement, ses troupes cosmopolites sont menées à la baguette et ne doivent pas rechigner à reproduire à satiété une séquence de jeu jugée insatisfaisante.

« Pierre est avant tout un bon entraîneur. J’aime ce genre de personnage car c’est quelqu’un de franc et direct, qui sait où il veut aller. Je suis un peu comme ça, même beaucoup, alors ça passe très bien », explique Sébastien Chabal, recrue phare de cette première saison du Top 14 avec Lionel Nallet et le Sud-Africain François Steyn.

La franchise est, chez Berbizier, une vraie marque de fabrique. De nombreux acteurs du rugby français peuvent en témoigner, dont l’ex président de la Fédération française de rugby (FFR) Bernard Lapasset qualifié de « danseur de tango » (« un pas en avant, trois en arrière ») dans une interview après son départ du poste d’entraîneur du XV de France en 1995.

Plus récemment, l’ex-entraîneur de l’Italie (2005-2007) brisa, dans une autre interview, la merveilleuse unanimité accompagnant la sortie du film Invictus, retraçant l’épopée victorieuse mais contreversée de l’équipe sud-africaine, soutenue par Nelson Mandela, lors du Mondial-1995.

« Je ne comprends pas cette hypocrisie du milieu. Tout le monde sait ce qu’il s’est passé, et le dire devient extraordinaire. Le rugby, ma famille ne m’ont pas éduqué ainsi », feint de s’étonner l’intéressé.

« On vous regarde avec l’étiquette qu’on vous a collée. Je préfère me confronter directement aux gens. Je me rends compte aussi que tout ceux qui prétendent défendre des valeurs sont souvent ceux qui les respectent le moins. C’est dommage. On a cette capacité, dans le milieu, de pouvoir nous prévaloir de certaines valeurs. Il faut parfois les justifier, c’est tout », a poursuivi l’entraîneur.

Vendredi, le Racing tentera de créer la surprise à Clermont, après avoir, dès sa première saison en Top 14, forcé les portes de barrages au nez et à la barbe du Stade Français, de Biarritz et de Brive. « En étant depuis six mois dans les qualifiables, quelque part, cette place est logique ». L’aventure ne fait que commencer.

Source : Baptiste PACE (AFP)


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