Magazine Politique

Brigitte Girardin et les nouvelles mentalités

Publié le 07 mai 2010 par Exprimeo
J - 43 : à 43 jours du lancement du Mouvement de Dominique de Villepin, la donne politique nationale change. La crise des dettes publiques s'installe avec intensité dans la durée et va considérablement impacter les mentalités. La présidentielle de 2007 avait été le choc de 5 mentalités : 1) " les hussards de la modernité " : leur mentalité est celle de la modernité, de la technologie, de la liberté individuelle. L'Etat est une contrainte. La communication est un outil efficace. C'est par l'économie que l'humanité avancera. La postmodernité sera un combat permanent. Ils sont prêts à l'affronter et se sentent une âme de gagnant. C'est le creuset culturel du programme de Nicolas Sarkozy en 2007. 2) " Les matérialistes " : la modernité ne les attire pas mais ils ont le sentiment qu'ils parviendront quand même à " tirer leur épingle du jeu ". Ils acceptent l'évolution mais cherchent à en modérer certains impacts qu'ils jugent nocifs. 3) " Les nostalgiques " : la modernité est supportable si elle s'accompagne d'un retour à certaines anciennes valeurs : ordre, respect de la famille, respect des Nations… 4) " Les hors jeux sociaux " : ils refusent les nouvelles règles. Pour eux, la modernité c'est la décadence et la destruction de l'être humain. La modernité est menaces et peurs généralisées. Il n'est pas question d'harmonisation mais d'uniformisation contre nature et contre culture. L'économie les agresse parce qu'elle oublierait systématiquement l'homme. 5) " Les héritiers des acquis " : ils pensent que les ajustements sont nécessairement douloureux donc il faut les différer, il faut demander des " sacrifices " à d'autres qui sont nécessairement mieux lotis qu'eux. C'est la mentalité des remparts. Toute remise en cause des acquis est injuste, injustifiée et nécessite une réaction de solidarité tribale. Cette grille se positionnait par rapport à un marqueur : l'adaptation à la modernité. La culture ambiante était alors au mouvement, au changement, à la "nouvelle dynamique" qui aurait été étouffée par des pouvoirs publics trop frileux, trop âgés, trop de "l'ancien siècle". Le 1er groupe était celui qui acceptait le mieux cette adaptation et le 5ème était celui le plus hostile à cette adaptation. Toute l'énergie symbolisée par Nicolas Sarkozy, par son style, par son tempérament personnel était supposée impulser le "besoin national d'adaptation" là où le tissu local pouvait incarner le "filet de sécurité". Seulement voilà, désormais, le marqueur ne sera plus l'adaptation mais la crise. Une crise profonde, durable qui va progressivement apparaître comme une nouvelle donne bien davantage qu'une crise ponctuelle passagère. Ce marqueur fait naître d'autres réflexes dont le besoin de protection juste et économe. Pour que la protection soit perçue comme juste, il faut que les efforts soient équilibrés. Le leadership sera d'abord la bataille de l'exemple par les gouvernants publics. Ce sera le test qui conditionnera la cohésion nationale dans la durée. Sur cette base, l'UMP, "parti de la dépense quasi-tapageuse", doit entièrement reconstruire son image. Est-ce possible ? Le PS est certes le parti de la "protection" mais son histoire pousse même davantage son image de marque vers la "générosité laxiste" qui est une étape bien au-delà de la "protection juste". Pour l'instant, la sensibilité qui occupe le mieux ce terrain est celui de Dominique de Villepin. Son réseau social a coûté 15 000 € quand l'UMP en dépensait 500 000. Ses locaux, la place du bénévolat, les arbitrages d'organisation ... tout est au moindre coût. C'est la "vie spartiate" avant l'heure collective. Si cette sensibilité sait conserver cet ancrage culturel, elle peut symboliser par l'exemple ce qui pourrait être la "vague dominante de 2012". L'examen attentif des conditions d'organisation du 19 juin sera très instructif : place des "people", intervention de vedettes du spectacle ou de citoyens, fête organisée par une vedette du hit parade ou par des groupes plus populaires, débauche de moyens pour créer une convention à l'américaine ou sobriété pour laisser place au contenu et à la simplicité populaire ... A côté des discours, les arbitrages sur ces dossiers seront lourds d'enseignements majeurs. Brigitte Girardin, qui réussit un parcours sans faute à la tête du Club Villepin incarnant une nouvelle génération dans la vie politique française qui tranche totalement avec le bling bling surexposé de la majorité présidentielle sortante, anticipera-telle sur les nouvelles mentalités probables ? Réponse le 19 juin 2010. Pour découvrir les modalités pratiques du lancement du 19 juin et s'inscrire pour y participer : AvecDominiquedeVillepin

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Exprimeo 5182 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines