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Comment définir l’amitié, ou la théorie des cercles

Par Evainlondon

Lorsque j’ai suivi Prince à Londres, je me suis juré que je ne conjuguerais pas expatriation avec ermitation. Je m’explique : des amis, je n’en ai déjà pas beaucoup. J’ai donc intérêt à garder ceux que j’ai.  Je pourrais dire que j’ai toujours préféré la qualité à la quantité, ou plus simplement avouer que, contrairement aux apparences, je suis plutôt timide (j’en vois déjà qui ricanent, au fond) et particulièrement mal à l’aise en groupe.

Reprenons : je n’ai pas beaucoup d’amis. Même en additionnant le cercle 1, le cercle 2 et le cercle 3, je peine à franchir la vingtaine. « Les cercles, késaco ? » demandent les distraits du fond de la classe.

Ah… la théorie des cercles, un concept estampillé Eva in London. Petit cours, magnifique dessin Powerpoint à l’appui.

Comment définir l’amitié, ou la théorie des cercles

Où que vous vous situiez sur l’échelle de la sociabilité, la théorie des cercles fournit un langage commun. Explication :

- Le cercle 1 est composé de vos amis à-la-vie-à-la-mort : ceux qui vous ont vue inconsolable après que Faux Prince vous ait jetée comme une chaussette sale, pas coiffée le matin (vision d’épouvante s’il en est), pas coiffée le soir ET en pyjama rose, complètement paf en soirée à chercher un nouveau Prince (mais toujours pas coiffée)… bref. Ceux dont vous savez que vous pouvez les appeler à n’importe quelle heure du jour et de la nuit, parce que… ben, vous l’avez fait, et ils vous adressent encore la parole.

- Le cercle 2 : ah, compliqué et subtil, le cercle 2 ! S’il est généralement facile de définir qui fait partie du cercle 1, le cercle 2  est plus complexe. Il se compose d’amis certes proches… mais sans doute pas assez pour leur demander tout et n’importe quoi. Dans le cercle 2, tout est affaire de circonstances : la vie pourra vous rapprocher (vous vous découvrez une passion commune pour l’origami, ou l’histoire du Moyen-Âge, peu importe) ou vous éloigner (vous vous découvrez une antipathie pas du tout commune pour son nouveau Prince).

- Le cercle 3 : les copains que vous voyez rarement, mais avec plaisir. Vous restez suffisamment proches pour pouvoir les appeler juste pour leur demander un service… mais vous omettrez de leur raconter votre dernière dispute avec Prince (qui est encore rentré tard).

- Le cercle 4 se résume en un mot : « connaissances ». Les gens qui situent qui vous êtes, s’arrêtent pour vous faire la bise dans la rue et, si vous avez de la chance, se souviennent de votre prénom (alors que vous avez déjà du mal à remettre leur visage). Colossal et capital pour les grands mondains, réduit à peau de chagrin dans mon cas.

Les cercles font donc office de mètre-étalon de l’amitié. Mais ils ont aussi le mérite de donner lieu à des débats enflammés. Votre copine d’enfance qui n’a pas répondu à vos huit derniers mails mérite-t-elle encore de faire partie du cercle 1 ? Ou doit-elle être reléguée en deuxième division, euh, pardon, au cercle 2 ? Votre collègue de travail (relation épineuse s’il en est) et camarade de gym (plus délicat encore, sueur et pantalon de jogging oblige) est-elle digne de passer du cercle 4 au cercle 3 ?

J’espère avoir été claire avec ce petit cours sur la théorie des cercles.

Ainsi, même en étant généreuse, les amis de mes trois cercles se comptent sur les doigts des mains et des pieds. Et je suis déterminée à ne pas les perdre juste parce que j’ai traversé la Manche.

Cela va s’avérer être un exercice de haute voltige…

Et vous, à quoi ressemblent vos cercles ? Avez-vous une théorie concurrente à proposer ?

Et pour celles et ceux qui aiment les théories : celle-ci est une véritable perle en la matière (en VO, malheureusement).


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