Est-ce que je sais de quoi je parle? Absolument, puisque je me suis essayé à la profession entre deux emplois et que j'ai très vite conclu que c'était - tout au moins pour moi - une impasse psychologique et un emploi cauchemardesque. Je me sentais mal dans ma peau, n'y trouvais aucun sens d'accomplissement et la seule récompense positive était l'argent que je gagnais. C'est vrai, juste des sous gagnés bien trop facilement, en fait quelque chose d'assez proche – je suppose - de ce qu'une péripatéticienne aurait pu ressentir au travail. Le sentiment de vide qui accompagne la vente immobilière est en fait assez insaisissable. À mon avis, il est un peu lié au fait qu'il n'existe aucune barrière d'entrée dans ce travail; tout le monde peut l'exercer, du clochard à l'avocat. Il y a également peu de fidélité de la part des clients et il existe des tas de conflits d'intérêt malsains entre acheteurs et vendeurs.C'est aussi un domaine où la chance joue un rôle encore plus important que dans toute autre profession et l'argent gagné sent le faux et a peu de rapport avec des compétences réelles, des connaissances apprises sur le long terme et la satisfaction d'un travail honnête. Cette entreprise est un peu comme une coquille, pleine de vide et n'apporte guère d'enrichissement en dehors des gros sous. Pour ne rien arranger il y a tous ces collègues de travail stressés qui font tout pour apparaître creux et minables. C'est bien simple, si quelqu'un n'est pas rebuté par ce travail, il doit y avoir quelque chose qui cloche avec cet individu, mais qu'est ce que je suis en train de raconter? Ai-je fait un cauchemar de trop la nuit dernière? Ah c'est sans doute que je voulais vous avertir de ne pas essayer de faire ça à la maison!
