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J'ai retrouvé la 7ème Compagnie

Publié le 18 novembre 2007 par Fares

La ligne 1 du métro parisien dessert le quartier de La Défense (l'un des principaux quartiers d'affaires d'Europe). En cette période de grève des transports, c'est l'une des seules lignes à fonctionner à peu près normalement.
Pour faire face à la forte affluence, des agents de la RATP faisaient la circulation dans les couloirs du métro, pour réguler le flot de gnous (dont je faisais partie) et éviter de submerger les quais. Des quais sous haute surveillance, puisqu'une 20aine de CRS étaient postés de chaque coté de la voie. Mais ce qui m'a le plus étonné, c'est la présence de militaires armés de leurs fusils semi-automatiques, aux cotés des agents de la RATP qui régulaient l'accès aux quais.
Je peux donc vous l'annoncer fièrement : vendredi, dans la station de métro Gare de Lyon, j'ai retrouvé la 7ème Compagnie. Qui sait depuis combien de temps ils étaient planqués là...
Puisque je suis entrain de parler de grèves et de militaires, j'en profite pour faire un petit détour par un article du Canard Enchaîné du 10 octobre dernier, qui revient sur "le régime très spécial des retraites militaires" :
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Mais revenons plutôt à notre 7ème Compagnie du métro. L'un des soldats en particulier était grand, il était beau, il sentait bon le sable chaud... Je ne sais pas si c'est parce que je suis passé à quelques centimètres du canon de sa mitraillette, mais j'ai trouvé cette situation assez incongrue. Dans la plupart des pays, il est nécessaire de décréter la loi martiale ou l'état d'urgence pour affecter des personnels militaires à des tâches de maintient de l'ordre sur des populations civiles.
En France, nous avons un dispositif de sécurité qui permet en pratique de contourner ce principe : le Plan Vigipirate. D'ailleurs pour ceux qui n'ont pas peur de se perdre dans l'opacité du statut juridique du plan Vigipirate, je vous renvoie vers le blog de Frédéric Rolin, Professeur de droit public à l'Université de Paris X Nanterre.
Il était grand, il était costaud, il avait une tête énorme et un regard de tueur (mon avis est totalement subjectif, j'en conviens), et sa mitraillette aussi sentait bon le sable chaud. D'ailleurs, à quoi aurait-elle bien pu lui servir ? Je me suis posé cette question pendant le reste de mon trajet : mon militaire, comment aurait-il réagit en d'autres temps, d'autres lieux, ou tout simplement en d'autres circonstances, s'il avait reçu l'ordre de se servir de son arme pour tirer dans le tas ? L'aurait-il fait ? Après avoir alterné les "oui", les "non", les "peut-être bien", j'ai finalement conclu par un "et pourquoi pas ?". Après tout il n'aurait rien fait de plus que son boulot, le gars.

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