Le grand gâchis

J’ai, depuis toujours, été un européen convaincu. J’ai suivi la construction européenne de puis ses débuts même si, enfant à l’époque, je n’en saisissais pas, et de loin, toutes les nuances et enjeux. Je m’en souviens, avant tout, comme d’un formidable espoir.

J’ai même voté “oui” au traité de Maastricht du début des années 90, oui à l’Euro, même si, dès ce moment, le cours libéral de cette construction idéologique qui se soumettait pieds et poings liés aux lois d’un marché censé s’auto-réguler, me mettait mal à l’aise.

J’ai voté “Non” en 2005 car j’ai estimé que cela suffisait et qu’il était temps de faire comme M. Thatcher au début des années 80, et dire “Non, maintenant, ça suffit”. L’escroquerie démocratique du Traité simplifié m’a définitivement convaincu qu’avec la complicité des partis socio-démocrates devenus “socio”-libéraux, cette Europe-là se construisait contre les peuples et au bénéfice quasi-exclusif de la finance mondiale.

Le comble  de l’indécence dans ce domaine revient néanmoins à F. Hollande qui, dans MédiaPart, fait porter aux “Non” français et hollandais la responsabilité de la décrépitude européenne actuelle dans la crise grecque.

Les évènements de ces derniers jours, la fin annoncée de l’Euro, sauf à faire payer les peuples encore davantage pour sauver les financiers, l’éclatement politique de l’Europe, le repli sur les égoïsmes nationaux, me mènent à dire qu’au moins, même si nous allons le payer très cher, à quelque chose la crise est bonne pour déss,iller les yeux..

J’annonçais, au début de cette crise, qu’elle serait longue, très longue. Le gel des dépenses de l’état français, cure d’austérité prévue passées les Régionales (“Le gouvernement a transmis à la Commission européenne, en janvier, un “programme de stabilité” pour les années 2011, 2012 et 2013, au terme duquel le déficit public doit être ramené à 3 % du PIB. En 2009, ce déficit était de 7,5 %. Il est attendu à 8,2 % cette année. Or, début juin, Paris doit communiquer à Bruxelles les détails sur la façon dont il entend tenir cet engagement”. Le Monde), annoncé pour 3 ans, me mène à penser qu’elle sera encore plus longue que je ne le pensais, faute, au premier chef, à la politique sarkozienne, mais aussi d’une BCE qui faute d’être un instrument de la politique se restreint à la simple sauvegarde des financiers et d’une politique monétariste destinée aux possesseurs de capitaux. Sans retour à une politique protectionniste, sans retour à une inflation modérée, sans dissolution de la Commission pour donner tous les pouvoirs à un Parlement européen contrôlant un vrai gouvernement démocratique, même mes enfants risquent de ne pas voir la fin de cette crise.

Quoiqu’en disent les libéraux, “socio” ou non, cette construction européenne, du fait de son virage au cours des années 80, se révèlera comme le grand gâchis de la fin du XXème siècle et le ratage d’une occasion historique, à moins qu’une Europe politique à géographie variable ne se mette en place et vite, notamment, et au moins, en ce qui concerne la zone Euro.

- “La structuration d’Europe Ecologie ne se fait pas contre les Verts”. Libération.

- “A Marseille, la justice cible le réseau d’influence tissé par les frères Guérini”. Le Monde.

- “La danse endiablée des balais”. Blog de P. Jorion. ****

- “Crise financière, les six étapes d’un désastre”. Monde en question.

- “La vidéosurveillance coûte cher pour un résultat très limité”. Rue 89.

- “Budget : Fillon et l’Europe choisissent la récession”. Marianne.

- “Dégradation du déficit commercial français en mars”. Le Monde.

- “Cohn-Bendit dénonce “l’hypocrisie” des gouvernements français et allemand”. NouvelObs . L’AFP précise les paroles de DCB:“Dernièrement, M. Papandréou, qui était au sommet de l’Otan, est passé par Paris. A Paris, il y a un certain M. Fillon et un certain M. Sarkozy”, a poursuivi M. Cohn-Bendit. Ils les a rencontrés. M. Fillon et M. Sarkozy ont dit à M. Papandréou : “Nous allons lever des sommes pour vous aider, mais vous devez continuer à payer les contrats d’armement qu’on a avec vous, signés par le gouvernement Caramanlis”, a assuré le leader Verts au Parlement européen.Depuis ces trois mois, il y a eu plusieurs milliards de contrats d’armement qu’on a obligé la Grèce à confirmer, a-t-il poursuivi. Des frégates françaises - 2,5 milliards - que doivent acheter les Grecs; il y a des hélicoptères, il y a des avions, il y a des sous-marins allemands”.

- Terrible reniement qui lui fend visiblement le coeur. N. Sarakozy annonce que, avec le plan d’austérité (“le programme de stabilité prévoit une augmentation des prélèvements obligatoires de 2 points de produit intérieur brut entre 2009 et 2013, soit 40 milliards d’euros de recettes supplémentaires. Cela François Fillon n’a pas encore osé le dire“.), tout le monde paiera, “même les plus riches”… Le Monde. Et tout ça après avoir vidé les caisses depuis 3 ans au bénéfice de ses amis..!

- Les errements impuissants de la BCE. Le Monde.

- “Cachez cette rigueur, que l’on ne saurait voir ! On est prude en Sarkozye, le mot ne sera donc pas prononcé”. Le Monde.