Adieux

L’Évangile de ce cinquième dimanche de Pâques est l’épisode où Jésus fait ses adieux à ses disciples (Jean 14, 23-29).
Nous sommes dans les toutes dernières heures de la vie de Jésus, juste avant la Passion. C’est l'angoisse des derniers moments.
Jésus dit à ses disciples des paroles d'apaisement "Ne soyez donc pas bouleversés et effrayés".
Au début de ce chapitre, déjà, il avait dit "que votre coeur ne se trouble pas" (Jean 14, 1).
Ce long discours de Jésus a été interrompu par plusieurs questions des apôtres. Ces questions disaient leur angoisse, leur incompréhension.
Mais, Jésus, lui, au contraire, reste très serein.
Ici, comme tout au long de la Passion, c'est lui qui rassure ses disciples et non l'inverse.

Il annonce lui-même ce qui va se passer, "Je vous ai dit toutes ces choses maintenant, avant qu'elles n'arrivent ; ainsi, quand elles arriveront, vous croirez".
Et il l'accepte, il ne fait rien pour se dérober.
Il leur annonce son départ mais il le présente comme la condition et le début d'une nouvelle présence, "Je m'en vais et je reviens vers vous".
Ce départ sera interprété plus tard, après la Résurrection, comme la Pâque de Jésus "Avant la fête de la Pâque, Jésus sachant que son heure était venue, l'heure de passer de ce monde au Père" (Jean 13, 1).
Pessa’h, Pâque veut dire "passage".
Jean fait le rapprochement entre la Passion de Jésus et la libération d'Égypte qui est revécu à chaque fête de Pessa’h, la Pâque juive.
Puisqu'il s'agit de libération, ce départ ne devrait pas plonger les apôtres dans la tristesse, "Si vous m'aimiez, vous seriez dans la joie puisque je pars vers le Père" .
Les disciples voient leur Maître, devenu un homme traqué par les responsables religieux, ceux à qui ils font confiance pour ce qui concerne les choses de Dieu, ce qui est très important quand on est juif.
Mais les autorités religieuses ne comprennent pas ce que dit Jésus.
Jésus dit en parlant de D.ieu et de lui, "Si quelqu'un m'aime... nous viendrons chez lui, nous irons demeurer chez lui".
Un peu avant, il avait dit à Philippe qui lui demandait "Montre-nous le Père" il a répondu "Qui m'a vu a vu le Père" (Jean 14, 9).
Ici, il dit encore "La parole que vous entendez n'est pas de moi, elle est du Père qui m'a envoyé".
Les religieux ne comprennent pas que Jésus dit que D.ieu et l’homme sont indissociables.
Il dit aussi "le Père est plus grand que moi".
Cela n’est pas en contradiction avec la profession de foi juive "Shema Israël, Adonaï Elohenou, Adonaï Ehad", "Écoute Israël, le Seigneur notre D.ieu est le Seigneur UN".
Jésus a révélé à travers lui cette nature de D.ieu et est là pour enseigner sa Parole.
Il est l’Envoyé, le Messie.
Après son départ, c'est l'Esprit Saint qui fera comprendre cette parole et qui la gardera dans la mémoire des disciples.
Le mot "parole" revient plusieurs fois dans le texte et si on se rapporte à ce qui précède, cette parole qu'il faut garder, c'est le commandement d'amour, "aimez-vous les uns les autres".
Être fidèle à la Parole, c'est se mettre au service des autres.
C’est l'Esprit Saint qui nous enseigne à aimer, il nous fait nous souvenir du commandement d'amour.
Jésus l’appelle notre "Défenseur", parce que, réellement, il nous protège contre nos mauvais penchants.
C’est l’Esprit de D.ieu qui est pur en chacun de nous et qui est voilée par nos égoïsmes, nos méchancetés…, et qui nous empêche de nous aimer les uns les autres.