Dominique de Villepin et le nouvel Etat

J - 41 : à 41 jours du lancement de son Mouvement, Dominique de Villepin doit intégrer la nouvelle donne liée à la crise désormais manifeste des dettes publiques qui impose la définition d'un "nouvel Etat". La prochaine présidentielle change de "dimension". La rigueur s'invite au premier rang de cette échéance. La société française est traditionnellement traversée par deux courants contraires. D'un côté, elle aspire au changement pour diverses raisons. Mais, d'un autre côté, elle a une relation anxiogène avec ce thème de changement. Cette tendance anxiogène est considérablement renforcée par le sentiment que la crise est désormais partout. Ce climat installe de nouvelles caractéristiques tant sur la forme que sur le fond pour 2012. Sur la forme, tout d'abord, les élections seront plus personnalisées que jamais. Le talent de leader personnel du candidat s'avèrera déterminant. Ensuite, elles seront plus émotionnelles que d'ordinaire. Les critères rationnels de différenciation perdent de l'influence. Des émotions subconscientes vont emporter la décision ; d'où le poids déterminant des symboles. Par conséquent, le déroulement proprement dit de la campagne va considérablement impacter les intentions de vote qui devraient bouger significativement pendant la campagne active. Enfin, la troisième nouvelle caractéristique va concerner le besoin de réconciliation entre les citoyens. En temps de crise, le réflexe "d'union qui fait la force" s'installe. Sur le fond, cette bataille doit apporter des réponses à deux questions majeures : - la crise est-elle synonyme de régression pour chacun ? - si oui pendant combien de temps, jusqu'où et pour quel pays à l'issue ? En 2007, il s'agissait de réconcilier les Français avec la modernité donc le changement. En 2012, il s'agira de rassurer les Français face à la crise. L'attente du contenu du leadership change. Le 19 juin, ce nouveau contenu sera le test de la valeur ajoutée de Dominique de Villepin. Sa stature internationale est capitalisée. Il reste à définir le contenu intérieur pour rassurer dans sa capacité à comprendre les nouveaux défis des Français les plus exposés tout particulièrement.