Après cette tornade, qui m’avait dévorée, je regardais autour de moi et mes yeux se posèrent sur un petit coffre ouvert rempli de bijoux, et des chaussures par deux sagement alignées.
Ce bien être que l’on connaît après avoir échappé au pire - pour cette fois, me donna le tournis et d’un coup rien ne pouvait arrêter mon désir de posséder tout, tout absolument tout ce que je pourrais concevoir. Il serait décidé …
… des tentures de velours, rouge, bordées de lourdes dorures. Doubles tentures, coiffées comme au théâtre, car c’est bien de mon théâtre dont il s’agit. Mon théâtre, ma scène, de public n’ai besoin, c’est une affaire intime.
Une profusion de coussins richement décorés, des tapis, des jetés ; des toiles partout, ça me plaît.
Du satin, de la soie, de tout … je choisirais. Des rubans, un cerceau, et aussi un jeu de dés. Et pour bercer l’ensemble ou je me loverais, une fenêtre ouverte toujours sur le soleil.
Le soleil m’éblouit, la magie n’opère plus. Il était trop tôt pour tourner la tête! Tout, d’un coup, se dissipe. Voila qui ne ressemble plus du tout. La poussière têtue ne cesse de ternir. Les toiles ne sont plus que d’araignées, et à la fin il ne reste que les souliers deux par deux sur le sol sans attrait, et beaucoup d’efforts pour contenir les larmes et effacer le sillage scintillant de ce rêve écourté.
Martha
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La z’ique du jour :