Cette étude américaine date de près de dix mois. Ses résultats n’en sont pas moins bons à rappeler.
D’après le bureau Pean, Schoen & Belrand Associates, trois consommateurs américains sur quatre seraient prêts à à payer plus cher des produits dont il est démontré qu’ils sont socialement responsables.
Un premium pour les produits en phase avec le RSE
Les personnes interrogées accepteraient de payer plus de 6% du prix de vente « normal » pour des produits (alimentaires, électroniques, etc.) qui seraient respectueux de la dignité humaine et de l’écologie.
Notons que les individus ne réagissent pas favorablement à la question qu’en tant que consommateur.
Quelque 40% des répondants seraient aussi prêts à être rémunérés un peu moins s’ils se voyaient proposer un emploi dans une entreprise en phase avec les principe du RSE (responsabilité sociale des entreprises, ou CSR, corporate social responsibility).
Selon l’étude, les personnes interrogées prennent principalement en compte la fiabilité de l’entreprise et de la marque dans ce domaine. Peut-on lui faire confiance ?…
L’image et la réalité…
Aux Etats-Unis, pour le meilleur ou le pire, le groupe pharmaceutique Johnson & Johnson, Google, la chaîne de snacks Subway, General Mills ou Walt Disney bénéficient de ce crédit aux yeux des consommateur/travailleurs américains, note l’enquête.
Les réputations sont toutefois fragiles.
Au début de cette année, General Mills, par exemple, l’une des marques qui soignent le plus son image CSR outre-Atlantique, a dû se justifier de son rôle dans le déboisement de la forêt primaire à Bornéo.
La preuve qu’entre le marketing et la réalité, le fossé, dont les entreprises ne sont elles-mêmes pas toujours conscientes, doit encore se rétrécir.
L’innovation par la responsabilité sociale ou le CSR créateur de valeur
Reste que si l’on en croit les données de cette étude américaine, le CSR peut de plus en plus être considéré comme un instrument de création de valeur qu’une simple source de contrainte et de coût.
Si les consommateurs acceptent de sortir quelques euros supplémentaires pour être en paix avec leur conscience, ils donnent en fait plus de valeur économique au service presté par l’entreprise.
D’où l’intérêt, aujourd’hui, d’aborder la RSE comme un poste d’innovation potentiel, à l’instar de la technologie ou de la refonte des modèles économiques.
Condition, bien sûr, sachant l’important que revêt la confiance : une transparence et une sincérité totale.
Le CSR fondamental pour tirer son épingle du jeu dans la guerre des talents…
Enfin, rappelons-nous que les employés d’aujourd’hui ne se contentent plus d’un salaire à la fin du mois.
A l’heure de la guerre des talents, de l’inversion de la pyramide des âges, une fois les rémunérations alignées, les employés compétents choisiront leur employeur sur base des aspirations et des valeurs que véhicules l’entreprise.
Danone, par exemple, l’a compris depuis plusieurs années. D’autres aussi, sans doute, bien que l’hypocrisie subsiste encore dans le monde des ressources humaines sur ce plan.
Dommage pour ces dernières car, comme nous l’avons vu, la RSE, peut s’avérer, sous cet angle, un véritable instrument d’attractivité et donc de compétitivité.