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Le trombone a attiré mon attention. Fiché sur la couverture, on ne pouvait pas le manquer. Un trombone modeste qui signifiait mon haut degré de compromission. Il avait dû accompagner une note rédigée par l’attachée de presse et me rappelait que j’étais en train d’effectuer une lecture de commande. On me l’offrait en échange d’un compte rendu. Le trombone retenait un petit rien, un petit bout de conscience, de liberté.Quand le colis est arrivé, j’étais heureux et fier du cadeau. Pour une fois que mon blog servait à quelque chose. On m’offrait un livre ! Il se trouve que je n’avais jamais lu Harlan Coben. Dans le supplément littéraire du Monde, j’avais parcouru il y a quelques semaines une interview du personnage qui apparaissait éminemment sympathique. L’attachée de presse m’indiquait que “Sans laisser d’adresse” avait d’ores et déjà été vendu à 200 000 exemplaires. Tout le monde avait bien fait son travail. Qu’est-ce que j’avais à voir dans cette affaire ?Après une promenade à la campagne avec des amis, je demandais s’ils avaient déjà lu du Harlan Coben et ce qu’ils en pensaient. Je redoutais déjà d’avoir à me forger ma propre opinion. Fort heureusement, la lecture a été rapide. On ne peine pas à trouver ce que l’on en doit en penser. C’est d’une telle vacuité que l’on ne va au bout qu’à condition de ne pas avoir la conscience claire.Vous pouvez utiliser le trombone désormais inutile pour vous rappeler d'aller voir "Dans ses yeux" ("El Secreto de sus Ojos"). J'ai appris en sortant de la salle que le film avait eu l'oscar du meilleur film étranger. J'espère que cela ne va pas nuire à la carrière du film. Il paraît que le réalisateur a tourné pas mal d'épisode de Dr House. Je m'en fiche pour tout vous dire. Je retiens quand même son nom : Juan José Campanella. Bien davantage celui de Ricardo Darin dont le charme est éclatant quand il observe avec amour Soledad Villamil. Comme on ne m'a pas offert la place, je suis désolé, je n'en ferai pas la critique. photo : trombone envy