Magazine Voyages
Le rythme tranquille du Fadhila cottages nous convenait bien. Du snorkelling dans des lagons renfermant des coraux et des poissons magnifiques, des plages paradisiaques... Ni téléphone ni internet, ce sont les voyageurs débarquant des bateaux qui apportent les nouvelles.
Sulawesi c'est l'aventure pour tout, les transports lents et souvent aléatoires, les informations impossibles à confirmer auprès des locaux, et finalement, c'est radio-tam-tam-voyageurs qui est encore le plus fiable, ça en dit long... Mais nous, c'est ça qu'on aime, justement ! C'est ainsi que nous apprenons que l'unique ferry (hebdomadaire, 18 heures sur une épave...) faisant la liaison Togean-Gorontalo est arrêté. Mouvement ! Cette nouvelle précipite notre départ des Togeans, car nous sommes à une semaine de la fin des vacances.
Nous embarquons sur le premier bateau, le Pusspita, le surlendemain, pour Ampana.
Départ
Nous ne savons pas comment faire pour nous rapprocher de Manado au nord (notre porte de sortie, là où nous avions notre vol) sans bousiller non plus les jours qui nous restaient en voyageant à nouveau en bus... Et nous nous disons que nous pourrions passer ces derniers jours à Bunaken, une ile à côté de Manado, réputée pour la plongée.
A Ampana, nous prenons un minibus charter avec d'autres voyageurs, et sept heures après nous arrivons à Luwuk, avec deux options : soit un vol pour Manado, mais il n'est pas quotidien... soit peut-être une chance énorme qui nous permettrait de prendre un ferry faisant Bali-Sulawesi, avec un arrêt à Bitung près de Gorontalo (c'est une info obtenue par un voyageur rencontré au Fadhila Cottage et qui avait étudié la question). Mais le ferry en question fait l'aller-retour en deux semaines, il ne passe donc là et dans cette direction qu'une fois toutes les deux semaines.
Sur la route de Luwuk à moitié détruite à cause des pluies, un camion est immobilisé, et les conducteurs sont mis à contribution pour aménager un passage provisoire.
Tôt le lendemain nous nous rendons au port. Ouf, c'est le bon jour !
Devant les grilles, il y a... une foule... c'est noir de monde ! Le KM Tilong Kabila arrive, un énorme ferry de la Pelni (Pelarayan Nasional Indonesia, bref la compagnie nationale indonésienne) de plusieurs ponts. Quand il accoste, que les passerelles sont installées, la grille s'ouvre, et dans un brouhaha montant, la foule s'agite, se presse, pousse, les porteurs d'abord qui grimpent aux passerelles et ceux qui ne veulent pas attendre qui escaladent sur les côtés, pour ensuite redescendre chargés de toutes sortes de marchandises... C'est la bousculade et avec nos sacs à dos et notre choupette cramponnée de toutes ses forces à nous, nous mettons bien dix minutes à franchir la trentaine de mètres qui va des grilles à la passerelle. Une fois à bord, la bousculade cesse, presque tous les indonésiens se dirigent vers les ponts de troisième classe et de classe économique, et nous on nous oriente vers les premières et secondes classes. Nous achetons nos billets (d'abord en première, mais nous n'avons que deux couchettes, aussi un peu plus tard nous demandons à changer contre une cabine de seconde avec quatre couchettes). C'est parti pour une trentaine d'heures.
Un peu plus tard, nous allons visiter le bateau. Nous traversons les "kelas ekonomy", d'immenses dortoirs enfumés, avec des stands de ventes de nourritures ou de souvenirs, de vêtements... Dans les couloirs, dedans comme dehors, des indonésiens installés sur des nattes à même le sol. Il me semble que le Tilong Kabila déborde... Plus tard, nous visitons le poste de pilotage et discuterons avec le capitaine et l'équipage. Le Tilong Kabila est capable d'emporter 2000 passagers officiellement, plus les marchandises. On nous dit en souriant qu'on peut monter à 5000 passagers. Nous n'en sommes pas là, mais je suis sûre qu'il y a déjà plus de passagers que de gilets de sauvetage ou de places dans les canots !
Poste de pilotage
A l'arrière, une petite cafeteria, des bancs et des tables. Nous prenons soin de déposer nos gobelets et autres déchets dans les poubelles. Et puis nous verrons un peu plus tard des poubelles être vidées directement dans la mer... Déprimant...
Les premières et les secondes classes ont accès au restaurant. Le premier repas est animé par un orchestre qui joue et chante des chansons sirupeuses.
Les indonésiens sont très souriants, adorent les enfants, et il y en a souvent qui demandent à se faire photographier avec nous (enfin, surtout avec notre blondinette).
Parcours du Tilong Kabila
Escale de nuit
Arrivée à Bitung