Monster Hunter Tri

Énorme phénomène dans l’industrie japonaise du jeu vidéo depuis 5 ans, la série Monster Hunter a enfin un titre inédit sur une console Nintendo. Cette série de jeu développée par Capcom a débuté en 2005 et compte aujourd’hui près d’une dizaine d’épisodes sur plusieurs machines (les plus vendus sont les épisodes sur PSP et PS2). Avec son gameplay typé MMORPG jouable en solo ou en équipe, Monster Hunter propose d’affronter ou de capturer de gigantesques créatures lors de combat qui peuvent durer jusqu’à 45 minutes voir plus. Si le succès a rapidement eu lieu au Japon cela na pas été le cas en Europe. Le mode online de la PS2  n’a pas conquis les joueurs. Monster Hunter Tri  est sorti début août sur l’archipel en exclusivité sur Wii, et ses chiffres de ventes ont même dépassé (pendant un court instant) ceux de Super Mario Galaxy. Alors est ce que le système Monster Hunter va enfin fonctionner en Occident ?

Le village Moga est le lieu de départ de l’aventure.

Moga, un prospère village de pêcheurs, est ravagé par un séisme qui pourrait bien être l’œuvre d’un dragon aquatique légendaire : le Lagiacrus. La survie du village et de ses habitants étant menacée, le chef du village fait appel à un chasseur incarné par le joueur. Celui-ci aura comme objectif principal d’éliminer le monstre, mais aussi d’effectuer une multitude de quêtes et de services ordonnés par la guilde des chasseurs ou par les villageois eux-mêmes. Et c’est tout, le scénario principal s’arrête-là, car comme vous vous en doutez, l’intérêt est de casser du GROS monstre.

Les combats sous marin sont difficiles à gérer

Monster Hunter Tri est un MMORPG like au gameplay proche de Phantasy Star Online. Certes, on retrouve des caractéristiques RPG comme les statistiques du personnage, la gestion des objets, des armures, etc. Le jeu ne propose aucun point d’expérience, toute amélioration de son personnages se fait par l’acquisition d’un équipement de plus en plus performant au cours du jeu. Pour ce qui est de l’aspect action, le jeu se joue à la manière d’un hack’n slash en temps réel. Deux façons de jouer sont proposées : le combo wiimote + nunchuk et la manette classique. Il va sans dire que cette dernière est plus que recommandée, à cause du manque de précision de la wiimote. Une nouvelle manette (la classique pro) est d’ailleurs sortie spécialement pour ce jeu. Au niveau des commandes, rien de bien original : on frappe, on esquive, on a un bouton pour les objets, etc. Le stick droit est dédié à la caméra. C’est ce même stick qui servira à s’orienter sous l’eau, car l’une des grandes nouveautés du jeu est la possibilité d’explorer les milieux marins et de se battre sous l’eau. Les armes des anciens jeux sont toujours présentes. Vous pourrez donc à nouveau manier épées, marteau, fusarbalètes et deux nouvelles armes inédites.

Les monstres sont toujours aussi gigantesques.

Le gameplay de chaque arme est complètement différent, permettant à chacun de trouver le style de combat qui lui convient. Si les quelques armes sont disponibles dans les boutiques, le seul moyen de se procurer quelque chose d’efficace sera de les faire forger à l’aide des différents matériaux récupérés lors des parties de chasse. Il en est de même pour les armures et les accessoires, les possibilités de customisation sont énormes. Plusieurs modes sont proposés : tout d’abord le mode off line (l’aventure solo) long et complet, le joueur devra sauver le village Moga et  pourra explorer librement les différents lieux du jeu (la forêt, le désert, la toundra et bien d’autres). Il y a également beaucoup de choses à faire à côté, mais je ne vais pas tout vous dévoiler, cela vous gâcherait le plaisir. Les quêtes sont très variées, comme partir à la recherche de ressources, tuer un certain nombre de petits monstres, capturer et bien sur les affrontements avec les gigantesques dragons. Ils sont impressionnants et leurs animations sont fluides. De manière générale, ces affrontements sont le cœur de la série,  je vous préviens, on ne se débarrasse pas d’eux aussi facilement. Dans Monster Hunter, il faut étudier sa proie et élaborer une stratégie. Attention ici pas de QTE pour vous aider, tout se fait à la force des pouces.

Mission réussie !

Pour en revenir au mode de jeu, il y a aussi le mode arène, qui comme son nom l’indique, permet d’affronter un monstre dans une arène. Il est jouable en solo, en local avec un ami (qui aura importé son personnage dans sa wiimote) et bien sûr en ligne. Vient ensuite le mode online, différents serveurs sont proposés en fonction du niveau du joueur (calculé à partir de ses statistiques et du nombre de quêtes accomplies) ou en serveur libre, où tout le monde peut se rencontrer. Dans ce mode, le joueur ne part pas du village mais d’une immense ville située dans le désert, dans laquelle il pourra faire du commerce, trouver des artisans ou discuter à la taverne, sans oublier effectuer des quêtes. La formation des équipes est libre et ne dépend pas du code ami. Pour communiquer lors des combats, des phrases et attitudes pré-enregistrées  sont disponibles. On peut aussi utiliser le clavier virtuel, brancher un clavier en USB ou parler via le wiispeak. Monster Hunter Tri n’est pas sans défaut, il y par exemple l’impossibilité de locker un monstre ou l’utilisation des objets en combat handicapante puisqu’elle se fait à l’arrêt. Mais il ne faut pas oublier de souligner plusieurs points importants. Pour de la Wii, les graphismes sont au dessus de la majorité des jeux actuels, les décors sont soignés, les design des monstres sont très réussis surtout les gros. L’ambiance sonore apporte beaucoup à l’immersion, en temps normal on entend juste les cris des monstres et les bruits de la nature, mais lorsqu’un mastodonte approche la musique démarre créant ainsi une poussée d’adrénaline, car on n’a pas forcément localisé la créature. Ces thèmes sont interprétés par un orchestre philarmonique.

Monster Hunter Tri est un ovni vidéoludique dans le paysage de la Wii surtout en occident. Ce jeu orienté gamer par excellence s’illustre par l’accessibilité de son histoire et la profondeur de son gameplay. Malgré ses quelques défauts, l’ambiance épique fonctionne à merveille. De plus, Monster Hunter Tri est flexible car il peut satisfaire les joueurs qui vont passer une soixantaine d’heures, comme ceux qui vont en passer 600. Si on n’a pas envie de jouer online, on peut s’arrêter au mode off line, qui est bien assez long comme ça. Les parties on line sont faciles d’accès et rendent le jeu infinissable. D’autre part, j’ai oublié de préciser que le mode online est gratuit, ce qui n’est pas le cas au Japon. Monster  Hunter Tri est une bonne alternative pour ceux qui ne peuvent pas jouer en ligne sur PC ou pour ceux qui cherchent un jeu gamer sur Wii. Le tout est de savoir s’il va trouver son public en France.