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21e livraison

Publié le 06 novembre 2007 par Coquenart
- Certes ! Fidèle à son roi et à son honneur, Henri de Frégèves a toujours été partisan du catholicisme. Et vous en savez quelque chose, me suis-je laissé dire.
- En effet.
- Il a commencé très jeune à servir dans l’armée royale sous Charles IX, avant de reprendre du service sous Henri III. Après s’être égaré dans les méandres de la Ligue, par fidélité au Duc de Mayenne et à ses convictions, il a vu avec désespoir la victoire d’Henri IV, et s’est retiré dans ses terres, afin d’y finir le restant de son âge, maudissant des bouleversements qu’il ne comprenait pas.
- Mais non sans avoir résisté, je présume ?
- Après avoir tenté d’y résister de toutes ses forces !
- Qui étaient grandes, pour autant que je m’en souvienne !
Le baron attendit quelques instants comme pour méditer ce qu’il allait dire.

- Malgré la paix revenue et la conversion de notre bon roi, notre homme n’a jamais accepté son avènement au trône, et ne l’a jamais appelé en public que « le parpaillot ». Forte tête, fier cœur, il est resté tel jusqu’à un âge avancé. Et le plus formidable, c'est que ses paysans n’ont jamais cessé d’éprouver pour lui, à travers la crainte qu’il leur inspirait, une forme de respect pour son héroïsme. Il leur apparaissait sans doute comme une créature quelque peu surnaturelle, un héros dont on raconte les exploits à la veillée, épargné par le temps et les hommes.


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