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Les subsides... (19ème livraison)

Publié le 31 octobre 2007 par Coquenart
Je vis les yeux du roi briller d’un éclat plus farouche, tandis que son visage ne perdait rien de sa jovialité.
- Allons bon ! Qu’y a-t-il encore ?
- Votre Majesté n’ignore pas que l’on est acharné à la cour à vouloir aller contre sa politique étrangère.
- Secret de polichinelle ! N’avez-vous rien d’autre à m’apprendre ?
- Il semblerait que la rumeur que vous vouliez faire taire se fait de plus en plus insistante.
- Vous entendez, Coquenart, il n’y a pas de temps à perdre !
Mon maître s’inclina.
- Je pars sur-le-champ.
- Un instant !
C’était Rosny qui avait repris la parole :
- Je dois d’abord vous mettre en main toutes les données du problème. Et il faut que vous ayez tous les subsides nécessaires.
Je vis la figure du roi pâlir subitement.
- Voyons, Rosny ! Ne seront-ils pas mieux dissimulés si on ne les voit pas trop prodigues ?
- Hélas, Sire, vous savez bien que de nos jours surtout, on n’obtient plus rien sans rien.
Henri IV grommela sans répondre et prit un papier sur son bureau qu’il signa avec une évidente mauvaise grâce avant de le tendre à Rosny.
- Voilà, avec ça ils n’auront pas de quoi se plaindre !
- Allons, Sire, même pour votre sécurité et l’avenir du pays, vous rechignez !
- Mon bon Rosny… Est-il étonnant que j’aie contracté quelques vices, élevé comme je le fus dans la licence des camps ? Les faiblesses sont le lot commun de l’humanité. 
Dans un éclat de rire, le roi se tourna vers nous et nous ordonna de suivre les instructions du baron.


Nous fîmes une dernière révérence au roi, avant de suivre Rosny dans son propre cabinet de travail.


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