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13ème livraison

Publié le 25 octobre 2007 par Coquenart
Le page, parfaitement rompu aux habitudes du palais, se faufila sans peine à travers la foule, tandis que mon maître et moi avions plus de mal à le suivre. Je tentais avidement de saisir le plus d’impressions possibles de ce premier contact avec la cour, mais c’était plus que je n’en pouvais retenir. Où que je pusse me tourner, l’or, les pierreries, les joyaux de toute sorte étincelaient à mes yeux éblouis, depuis les murs ornés de tapisseries jusqu’au plafond de bois sculpté et doré. L’austérité extérieure des murs avait complètement disparu, et je pouvais à présent mieux me figurer ce que mon maître entendait par les fastes de la cour. Qu’il y avait loin, de la petite cour de Nérac, si fastueuse qu’elle ait pu être du temps de la reine Jeanne, aux splendeurs sans nombre du grand Louvre !
La grande salle donnait sur l’antichambre du roi, dans laquelle on nous fit attendre, à l’instar de nombreux autres courtisans venus solliciter le roi. Toutefois, il apparut que l’affaire pour laquelle mon maître avait été mandé devait être urgente, puisque presque aussitôt un laquais vint pour nous conduire auprès du roi. En sortant de l’antichambre, nous empruntâmes sur notre droite un escalier à vis, avant d’entrer dans le bureau de travail d’Henri IV.
La salle dans laquelle nous nous trouvions possédait des dimensions très vastes : éclairée par cinq fenêtres, trois au sud et deux à l’est, elle offrait une vue magnifique, très étendue, sur Saint-Germain-des-Prés, la Cité, les faubourgs de la rive gauche. A dire vrai, je ne m’aperçus de ces dispositions que plus tard, tétanisé que j’étais par la petite silhouette noire qui nous attendait, le dos tourné, penchée sur le bureau.
A notre entrée, la silhouette se retourna, et je vis Henri IV pour la première fois.

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