Brothers & Sisters: 4.23 Lights Out
Ils ont osé!!! Ils l'ont fait! Ils ont fermé Ojai Foods...Voilà qui m'en bouche un coin. Chaque année, c'était la même histoire pourtant... l'entreprise était en difficulté mais on réussissait à la sauver miraculeusement à chaque fois. Cette fois, pour changer, pas de miracle, c'est clairement la fin. Préparez donc les mouchoirs, nous pleurons la fin d'un ère.
Fini donc les incompréhensibles histoires d'argent, fini les alliances d'entreprises, fini les manigances pour sauver ou couler le business. Ojai n'aura cette fois pas réussi à se tirer d'affaire (merci la crise! encore et toujours...) et ferme définitivement boutique... et c'est cette pauvre Sarah, bien triste de ne pas avoir pu sauver le navire qui en est le plus affectée. On parlait beaucoup de Calista Flockhart pour ses immenses prestations dans la série, surtout l'an dernier, mais B&S c'est aussi Rachel Griffiths qui est ici plus que jamais épatante dans son rôle, tout en finesse et authenticité dans la mélancolie de son personnage. En réalité, ce n'est pas que de la tristesse que ressent Sarah, c'est plus nuancé que cela. Elle finit par le confesser à sa mère dans une scène des plus tendre jamais faite, elle se sent aussi terriblement honteuse à avoir échoué à diriger l'entreprise familliale. Ce qui explique en partie son acharnement à tenter de retrouver du boulot à tous les employés. Cela partait néanmoins aussi d'un bon sentiment et, même si on en attendait pas moins des Walkers, j'ai aimé qu'on nous montre que parfois les choses peuvent plutôt bien se passer pour les salariés lorsque leur entreprise ferme ses portes. Le récit de la fermeture d'Ojai est ponctué de petites séquences filmées par Paige réalisant un petite reportage sur la fin de l'entreprise. C'est l'occasion de voir attentivement ce que chaque personnage qui passe devant la caméra de la fillette ressent sur la mort de l'entreprise, que ses sentiments soient exprimés explicitement ou pas. Le montage final avec pour fond sonore Luke McFarlane qui pousse la chansonnete avec émotion (et plutôt bien!), est à véritablement déchirer le coeur d'un fan de la série (que je suis...). C'est à vous hérisser les poils de voir les membres de cette définitivement formidable famille éteindre une à une les lumières d'Ojai... Un geste symbolique qui nous signifie bien clairement que plus jamais nous ne reverrons Ojai, et cela aurait pu servir d'excellente conclusion à la série. Mais on en est pas encore là (Thank God!) et pour l'instant on peut amplement se satisfaire d'un épisode se concluant sur une première, comme dirait Saul: the family is speechless. C'est vrai qu'on est pas habitué à les voir sans-voix nos Walker ^^... mais même quand ils n'ont plus rien à dire, la complicité entre les acteurs tout comme les personnages est plus qu'évidente.
Le destin de l'entreprise était ainsi scellé dès le début: elle finirait rasée. Cela n'a pas empêché Nora, horrifiée par l'idée que les locaux d'Ojai soient rayés de la carte, de tenter de trouver une solution pour sauver ces vieux murs pleins d'histoires qui lui sont si chers, et on peut la comprendre. Son idée? Faire acheter les bâtiments par leur concepteur. Pas con, ça permet du coup un sympathique retour du particulier et so british Roger l'architecte. Malheureusement, il n'a pas grand chose à offrir à Nora, même pas un peu de romance. Tant mieux en même temps, le contraire aurait été trop facile. Roger n'aidera donc pas Nora mais il aura malgré tout son utilité... dans le mystère de Narrow Lake! Il offre ainsi en cadeau amical en souvenir du bon vieux temps à Nora, les plans de ses vieilles oeuvres commandées par William Walker. Parmi tout ces plans, il y a celui d'une mystérieuse grande maison... qui devait se construire sur le terrain de Narrow Lake. La valeur cachée d'Ojai serait donc là? Mais pourquoi diable ce bon vieux Willam voulait-il construire une maison à cet endroit précis? Et qu'est-ce qui pouvait bien tant intéresser Denis York dans ce projet de maison? Le mystère était au point mort depuis 2-3 épisodes et il est là plutôt bien relancé.
S'il est essentiellement question de la fin d'Ojai et donc des Walkers dans cet épisode, le duo mère/fille Harper a aussi droit à son temps d'antenne. La première n'est pas bien chanceuse... après la fermeture d'Ojai, le seul job pour lequel elle postulait lui est refusé. Elle ne déprime pas pour autant, et c'est une bonne chose. L'épisode étant déjà éprouvant comme ça, pas besoin d'en rajouter une couche. Elle garde le moral et va même jusqu'à féliciter sa fille qui postulait pour le même boulot mais qui l'a obtenu, elle. Holly est une mère dévouée, y a pas à dire. Leur bonheur devient partagé et il apparaît comme la petite étincelle qui vient éclairer le beau mais sombre tableau de cet épisode. En parallèle, Holly en profite pour bien consolider sa place dans la famille Walker même si elle n'est plus leur associée. Elle nous gratifie d'une sympathique scène amicale avec Saul, en évoquant leur vieux souvenirs et a droit au même type de séquences (interview par Paige, réunion finale...) que tous les Walkers. Subtilement, on a donc très bien intégré Holly à cette famille et sa présence dans le show n'a plus vraiment besoin d'être justifié, que ce soit par le marriage de sa fille ou son partenariat financier.
Au milieu de tout ça, viennent se perdre les intrigues McCallister, un peu déconnectées du reste mais solides quand même. Nous avons d'un côté Robert et son intrigue de "sortie" qui prend une tournure bien plus sombre... ce qui n'est pas pour me déplaire, mais c'est un peu tard, il faut l'avouer. C'est seulement un épisode avant le season finale qu'enfin son histoire prend un peu plus d'envergure. Mieux vaut tard que jamais, dirons-nous. De l'autre côté, nous avons Kitty qui assure la partie légère de cet épisode avec sa nouvelle lubie à la Obama, qui est de devenir une politicienne comique. Sauf que... elle n'est pas drôle. Et paradoxalement, c'est bien ce qui est drôle ici ^^, évidemment grâce au talent Calista Flockhart.
En conclusion, nous avons là un magnifique pénultième épisode de saison, qu'on aurait pu facilement prendre pour le dernier... voire un même un series finale à quelques détails près. Il réussit à nous plonger dans une profonde nostalgie et nous fait plus que jamais aimer ses protagonistes, quels qu'ils soient. Simple mais efficace, puissant mais subtil... Lights Out confirme que la saison 4 de Brothers & Sisters, malgré quelques flottements, est désormais clairement de loin la meilleure, quelque soit la qualité du season finale de la semaine prochaine... que j'attends maintenant avec impatience!
[9/10]