Au large du golfe du Mexique, une plateforme de pétrole de la compagnie pétrolière British Petroleum a explosé entrainant la plus grande catastrophe écologique qu'ont connu les Etats-Unis depuis des années. En effet, l'équivalent de 5000 barils de pétrole s'écoule quotidiennement de la plateforme endommagée, et les côtes américaines ont déja commencé à être touchées par la marée noire. Et le pire reste à venir puisque les ingénieurs n'arrivent toujours pas à empêcher l'écoulement de ce pétrole: du coup, 1/4 des réserves de pêche des USA sont directement menacées (sans compter le nombre de mammifères et d'oiseaux mazoutés).
Cette plateforme est pourtant récente: elle a été construite en 2001 et était censée être équipée des technologies de pointe. À partir de cette plate-forme, BP forait le puits de pétrole le plus profond du monde. Pour exploiter cette plateforme, BP payait la somme de 181 millions de dollars par an à Transocean, soit 500 000 dollars par jour environ. La plate-forme était équipée de nombreux systèmes technologiques "dernier cri" destinés à améliorer son rendement et à limiter les périodes d'arrêt. Malheureusement, aucun système ne permettait d'actionner sa mise à l'arrêt à distance. Elle était seulement équipée d'un dispositif censé prendre automatiquement le relai en cas de défaillance humaine ou de détection de panne, et fermer immédiatement le puits. Mais le système n'a pas fonctionné. En Norvège et au Brésil, par exemple, les dispositifs d'arrêt à distance sont obligatoires. Le coût de ces systèmes a été évalué par les industriels à 500 000 dollars. Depuis 2000, le Minerals Management Service (MMS: service de gestion des minéraux, organisme gouvernemental chargé d'attribuer les autorisations de forage aux USA) envisageait de rendre obligatoire l'utilisation de ces interrupteurs à distance. Mais les industriels se sont opposés à ce projet. En 2003, le MMS a affirmé que l'utilisation de systèmes de commande à distance n'était pas recommandée, car "ces dispositifs ont tendance à être très onéreux". À titre de comparaison, BP a réalisé six milliards de dollars de bénéfices et dépensé 3,5 millions de dollars en activité de lobbying, rien qu'au cours du premier trimestre 2010.
Le président américain Barack Obama a de suite décrété l'état de catastrophe nationale et a décidé de revenir finalement à un moratoire unilatéral sur les nouveaux forages offshores (moratoire qu'il avait lui-même abolli il y a environ un mois, à croire qu'il s'est mis à pratiquer le moonwalk...).
Toutes nos grandes industries et économies utilisent le pétrole et les énergies fossiles. Mais à quoi bon s'évertuer à toujours plus vider les ressources énergétiques et minières de notre planète lorsqu'il n'y a quasimment aucune recherche sur des énergies renouvelables et non-fossiles ? La vérité c'est que les pays industrialisés s'entêtent à pomper un maximum de ressources pour en faire un maximum de profit. Nos ancêtres étaient plus sages car ils ont su faire une transition toute en douceur entre le charbon et le pétrole. Pourquoi pas nous ? Sommes-nous moins intelligents que nos anciens ? Le temps est venu de commencer sérieusement à réfléchir à l'après pétrole car tous les scientifiques s'accordent pour estimer sa durée de vie restante à 50 ans avant qu'il ne se raréfie. La solution ? Abandonner toutes les ressources énergivores au profit de ressources renouvelables tout en baissant la consommation de chaque individu. De toute façon, la solution ne viendra pas du politique qui a montré à maintes reprises dans l'histoire son manque de courage et de volonté face à l'adversité. Le moment est venu de se lever et de chacun prendre la responsabilité de faire bouger les choses pour remuer le marasme naturel de l'Homme. Inutile d'attendre un leader, vous êtes votre propre leader, le seul capitaine sur cette mer déchaînée qu'est ce monde.
Neo Anderson, The Daily Planet