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Max | Hagetmau doit vivre

Publié le 11 mai 2010 par Aragon

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C'est dur de laisser s'installer la colère entre la chair et l'os, car la colère c'est un poison qui te tue à petit feu. Colère à l'encontre d'une économie que plus aucun salarié de notre pays ne comprend, colère à l'encontre des banques qui font des profits colossaux et qui considèrent un misérable salarié à peine smicard ou un chômeur, comme une infinitésimale quantité totalement négligeable à laquelle il ne faut accorder aucun crédit au sens propre et au sens figuré, colère à l'encontre de dirigeants industriels qui ne voient que l'intérêt de l'actionnaire, le leur avant tout aussi, bien sûr, colère à l'encontre de responsables politiques qui disent jusqu'à saturation et à grands renforts médiatiques de coupables et historiques "Je vous ai compris..." et qui ne font rien, colère dans les rues d'Hagetmau, manifestations dont l'écho rageur ne passera même pas la rive nord de la Garonne, colère lancée contre un ciel, qui lui, ne renvoie aucun écho, colère contre les nuages, colère contre un soleil qui ne brille plus à Hagetmau.

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Il y a eu dans cette ville justement nommée "capitale européenne de la chaise" des milliers d'emplois induits directement ou indirectement par l'activité du meuble, de l'ameublement, de la fameuse "chaise" d'Hagetmau. Il n'y a plus rien aujourd'hui. Une poignée d'ouvrières et d'ouvriers, méprisés, oubliés, dépecés vifs qui attendent la lettre recommandée fatidique alors que l'outil de travail est flambant neuf, que le savoir faire est intact. Merveilleux ouvriers de l'ameublement ! Quelles hautes techniques possédaient-ils tous, celles et ceux qui taillaient, qui piquaient, qui cousaient,  qui façonnaient, qui maîtrisaient des machines de plus en plus performantes dont le produit allait alimenter les rayons des maisons d'ameublement les plus prestigieuses !

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Usines vides et vidées de leur moelle vive. Activité délocalisée au diable vauvert, en Roumanie, en Pologne, où encore, où ? Les tôles des bâtiments, voulant en finir, semblent déjà appeller les mauvais vents des lendemains qui les soulèveront, la vie s'enfuit, la mauvaise herbe recouvre les allées qui menaient aux ateliers. Pourquoi  tout ce gâchis ? Pourquoi liquide-t-on ainsi le tissu industriel de tout un pays ? Il n'y aura pas de solutions raisonnables si le courant du saccage, de l'assassinat, d'emploi ne s'inverse pas radicalement. Il n'y aura qu'une réponse : Révolution !

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En 1788 il y eut des signes annonciateurs, avant coureurs : un marasme dans les affaires, le commerce et l'industrie, l'été porteur de très mauvaises récoltes et l'hiver qui suivit fut terrible. Le peuple ne pouvait plus vivre, famine. Mort et famine de l'hiver 1788. Il s'est alors révolté naturellement.

En 2010 l'économie est au plus mal, la dette du pays monstrueuse, les gens ne peuvent plus travailler faute d'emploi. La cour s'amuse et bling-blingue quoi qu'elle en dise, quoi qu'elle veuille montrer la pseudo-conduite qu'elle s'est achetée. Est-ce normal de s'auto augmenter de 140 % sous prétexte de clarification quand on est Président de la République,  d'avoir des caves élyséennes remplies de Romanée-Conti et de Petrus à 5.000 € pièce, est-ce normal d'utiliser un jet privé affrêté 116.000 € pour se rendre aux Antilles quand on est sous-ministre, est-ce normal parce qu'on est la femme d'un ancien président d'avoir un jeton de présence à un conseil d'administration à 700.000 € chez un grand du luxe, est-ce normal cette gabegie qui fuit, qui ruisselle, qui se répand dans les canivaux de la République pendant que des ouvriers veulent tout simplement travailler, vivre, faire vivre leurs familles.

Gens d'en haut mais gens de rien, les gens du peuple vous porteront un jour la révolution que vous aurez mérités.



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