Magazine Politique
Xavier Bertrand entend-il profiter de partielles pour que l'UMP se refasse une santé ? Ce qui est sûr c'est que la formation politique change radicalement de positionnement lors d'élections partielles comme c'est le cas actuellement dans le Sud Isère à la suite de la nomination de Didier Migaud à la tête de la Cour des Comptes.
Les deux "candidats UMP" se présentent tout simplement comme des ... "sans étiquette". Leurs tracts, leurs affiches ne comportent pas la moindre mention d'appartenance politique : aucun logo UMP fut-ce en simple timbre poste.
Il y a pourtant moins de 3 mois, le candidat titulaire conduisait la liste UMP en Isère.
Pour cette circonsciption test, tout est fait pour garantir le meilleur score, donc l'étiquette UMP est laissée au vestiaire.
Cette nouvelle stratégie peut-elle être payante ?
Elle est techniquement risquée :
- la forte notoriété d'un nom peut devenir une marque à la place d'une appartenance partisane. Est-ce le cas en l'espèce ?
- la présentation d'un programme détaillé peut remplacer une étiquette. En l'espèce, pas davantage de programme détaillé.
- un sujet clivant peut devenir le "referendum ponctuel" qui brise les ancrages partisans classiques. Pas davantage de sujet de ce type dans cette géographie.
Tout le pari semble résider dans l'usure et dans la démobilisation de la gauche. La vie politique nationale n'existe plus et toute référence au Gouvernement encore moins.
Il y a pourtant trois ans, Nicolas Sarkozy avait été largement majoritaire dans cette circonscription. En cette période du bilan des 3 ans, même les "candidats UMP" ne brandissent pas le bilan en bandoulière...
Est-ce la stratégie pour les cantonales 2011 dans 300 jours : localiser les scrutins pour ne pas handicaper le lancement de la présidentielle pour le Chef de l'Etat afin qu'il ne soit pas scotché par un "scrutin régional bis" ?
C'est un changement de stratégie qui mérite une attention vigilante pour voir les résultats d'une opération très novatrice lors d'une élection législative.