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Céramique en mal de reconnaissance

Publié le 12 mai 2010 par Ammelfou

BLIDA, La céramique manque d’encouragements

Une jeune artiste en céramique d’art se trace difficilement un chemin depuis cinq ans qu’elle exerce cette passion à partir de Blida. Elève de Driassa durant toute une année, Farida Chabane a reçu son diplôme de la Chambre des Arts et Métiers de Blida mais reproche à cette dernière l’absence d’encouragements.

Pour les plats mijotés.JPG
« En principe, tout artiste doit être encouragé, surtout que nous oeuvrons dans la préservation du patrimoine national et local. J’avais personnellement demandé un équipement en four mais j’attends toujours et mes travaux sont emmenés avec tous les risques encourus à un centre de formation de Ouled Yaïch afin de passer par le four » se lamente celle qui est encore fille de Moudjahid : « J’aurais pu, comme tant d’autres, frapper du poing avec mon père et me faire ouvrir certaines portes mais nous respectons trop notre pays et ses valeurs » ajoute encore la jeune Farida.

Au niveau du hall de l’hôtel de la 1ère RM où elle a exposé durant la célébration du 8 mai, l’artiste rappela que nombre de ses expositions à travers le territoire national ont affirmé son talent mais « il me reste à prouver à l’extérieur du pays, dans des délégations algériennes ; cependant, mon passeport va vers les chefs de délégation et revient avec une réponse négative. » Pour elle, ce sont toujours les mêmes qui exposent à l’étranger alors que les œuvres se font concurrence. La céramique manque donc à ce point d’encouragement : « Tous les métiers reçoivent d’une manière ou d’une autre de l’aide sauf cette spécialité qui, pourtant, offre le visage éclairé de la civilisation algérienne à travers les âges » dira encore celle qui confirme que « tous les produits, de l’argile jusqu’au produit fini, sont algériens ! On ne me laisse pas suffisamment de temps pour me consacrer entièrement à mon métier, m’occuper d’ornement géométrique, de logique artistique parce que je me sens freinée par ces préoccupations matérielles.»

Farida Chabane Céramiste.JPG
Interrogée sur ses œuvres reconnues sur la place publique, elle cita les travaux d’aménagement de la pâtisserie « La Royale » sur le Bd Laïchi de Blida, « une véritable vitrine de la vieille ville de Blida » selon M. Nassim, un connaisseur de la céramique d’art. Celle qui déborde d’énergie montre ses travaux, ses diplômes, ses attestations de participation dans différentes foires et expositions à travers le territoire national. « Ne mériterai-je point de représenter mon pays à l’étranger ? » a conclu, quelque peu dépitée, la jeune Farida Chabane.

A. Mekfouldji

Papier paru in INFO SOIR n° 2082 du mercredi 12 mai 2010.


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