Mon info du jour, mercredi, fut une émotion. Sur mon lieu de travail.
Depuis quelques semaines, de menus larcins sont constatés dans divers bureaux. Des petites choses disparaissent. Nourriture, pièces. Ca jasait dans les couloirs. Les soupçons se sont vite portés sur une personne. Une personne "en contrat d'insertion" à qui sa responsable s'apprêtait à "tendre un piège" pour voir si les soupçons ou non se confirmaient.
Nous eûmes, la responsable et moi un échange sur le sujet.
Elle était très embarrassée. Par le problème. Mais aussi par la situation de cette personne.
Je mesurais la difficulté à être juge.
Je méditais sur ces coupables qui sont des victimes, ces victimes qui sont des coupables.
Je pensais à cette personne, me demandant comment une décision juste pourrait à la fois la sanctionner et l'aider. Car on percevait de la misère, en toile de fond.
Cela m'a ramené quelques années en arrière. A l'époque où j'étais responsable d'un service dans une mairie. Quelqu'un avait chouré le chéquier d'une collègue et émis quelques chèques. Le quelqu'un avait rapidement été identifié et avait tout aussi rapidement reconnu les faits. Je me souviens des réflexions qui furent miennes à l'époque, du "programme" que j'avais échafaudé pour sanctionner d'une part, accompagner d'autre part, tout en veillant à ce que la "victime" se sente elle aussi prise en compte, tout en ayant à l'esprit qu'il fallait aussi "gérer" le fait que ces personnes allaient devoir continuer à travailler ensemble, etc.
