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La Cour des Comptes épingle la gestion de l’Education Nationale…

Publié le 13 mai 2010 par Perceval

cour-des-comptesLe rapport de la Cour énumère 13 propositions réparties en quatre grands chapitres. Elles vont de la reforme de la gestion du système éducatif à la révision de l’organisation des emplois du temps et des rythmes scolaires, en passant par la réorganisation des classes (quels élèves dans quelles classes ?), l’affectation des enseignants (quels enseignants devant quels élèves ?) et une refonte de l’aide apportée aux élèves en difficulté

http://www.ccomptes.fr/fr/CC/documents/RPT/Rapport-education-nationale-face-a-objectif-reussite-eleves.pdf

Un rapport de plus ! Que ce soit, au moins l’occasion d’entendre ce qui fait mal, de confronter les critiques, de comprendre …

En résumé, ce rapport écrit:  « De la maternelle au lycée, l’école aggrave les inégalités et produit de l’échec. …. En cause : “une mauvaise organisation” du système, trop uniforme, qui ne tient pas comptes des besoins des élèves. »

-   La critique :

  • Avec 40% des élèves de 15 ans ayant redoublé au moins une fois (chiffres OCDE de 2003), l’Hexagone est le “champion des redoublements” pourtant “inefficaces et très coûteux”, quand les pays nordiques, le Japon ou le Royaume-Uni ont des taux “nuls ou quasi-nuls”.
  • Didier Migaud souligne que chaque année, l’éducation prioritaire reçoit 1 milliard d’euros, alors que 2 milliards vont au redoublement, pratique qu’il juge inefficace.
  • la Cour des comptes reproche au ministère de l’Education nationale de “se fonder sur le nombre d’élèves, quel que soit leur retard scolaire éventuel, pour calculer les moyens des établissements”. Elle préconise au contraire de fixer ces budgets en fonction des “besoins d’accompagnement personnalisé des élèves”.
  • “Entre un lycée qui a 100 % de réussite au bac et un autre qui n’a que 40 % de réussite, il n’y a que 10 % d’écart dans les moyens horaires alloués”, dénonce la Cour.
  • Dans son rapport, la Cour relève que l’affectation des enseignants n’est pas faite en fonction de leurs compétences et des élèves qu’ils auront en face d’eux. Il faut, dit-elle, “définir un cadre réglementaire conforme à la diversité de leurs missions” : enseignement disciplinaire, mais aussi coordination des équipes pédagogiques, accompagnement personnalisé (suivi, aide méthodologique, dispositifs spécifiques, conseil en orientation…). “Un accord annuel arrêté entre les enseignants et les responsables des établissements [devrait] définir les modalités pratiques de répartition de ces missions”, estime le rapport.
  • Dans un communiqué, L’élève français cumule l’une des plus longues journées au monde (six heures minimum) et l’année scolaire la plus courte (144 jours de classe par an). Ce rythme est jugé pénalisant pour l’apprentissage.
  • A 16 ans, terme de la scolarité obligatoire, un élève sur cinq n’a pas les compétences de base en lecture. Seuls 18% des élèves issus d’un milieu défavorisé obtiennent un baccalauréat général contre 78% pour ceux des familles favorisées.

-   Les propositions :

  • “recenser les besoins d’accompagnement individualisé des élèves”, et donner aux équipes éducatives la responsabilité de répartir leurs moyens
  • “différencier fortement les moyens d’enseignement en fonction des établissements”.
  • “un effort exceptionnel” pour les établissements “confrontés à la plus grande difficulté scolaire”, ainsi que des moyens de soutien scolaire supplémentaires pour ceux qui font baisser les taux de redoublement.
  • Le rapport inciterait à pénaliser les établissements qui feraient redoubler, ( coût élevé ), en regrettant que « Un des critères majeurs d’attribution des moyens est en effet le nombre d’élèves par niveau : plus ce nombre est élevé, plus les élèves prolongent leur présence dans les cycles scolaires du fait des redoublements, plus la dotation d’un établissement est importante. »
  • Cour des comptes

-   des témoignages glanés dans le rapport :

  • Nous constatons que le «  projet d’établissement est une coquille vide »
  • Un principal de collège précise que le véritable problème est la coexistence des objectifs à long terme inscrits dans les projets d’établissement et des actions que les chefs d’établissement doivent mettre en place, du jour au lendemain, à la demande de l’administration centrale.
  • Un inspecteur territorial estime que les EPLE n’existent pas dans « la tête » des enseignants : ceux-ci sont des cadres A de la fonction publique et il faut, à ce titre, leur donner plus de responsabilités dans le pilotage de leur établissement pour qu’ils aient conscience d’appartenir à un collectif d’enseignement et d’éducation.
  • Il faut “arrêter de dire que tous les élèves doivent avoir le même nombre d’heures de mathématiques et que le soutien est le même pour tout le monde”, martèle Jean Picq.

http://www.ccomptes.fr/fr/CC/documents/RPT/Rapport-education-nationale-face-a-objectif-reussite-eleves.pdf

Réponse du ministère : Réponse au rapport de la Cour des Comptes sur “L’Éducation nationale face à l’objectif de la réussite de tous les élèves”
Communiqué de presse 12/05/2010

http://www.education.gouv.fr/cid51605/reponse-au-rapport-de-la-cour-des-comptes.html


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