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On aspire tous au bonheur. C'est ce qui nous tient, ce qui nous pousse à continuer. Mais lorsque l'on perd définitivement la possibilité de pouvoir un jour y accéder, comment fait - on pour survivre ?
Aujourd'hui, un cousin m'a appelé. Sa soeur a encore une fois décompensé. Je ne connais pas exactement sa pathologie, mais elle est depuis quelques jours très délirante. Délire de persécution, associé à un état d'exaltation psychomotrice et des propos incohérents.
Le père, dépourvu, lui a fermé tout accès vers l'extérieur : portable, internet, portefeuille, sortie.
Ma cousine, je l'ai vu grandir. Nous avons trois ans de différence. Petits, nous jouions ensemble, ses frères, mes soeurs, elle et moi.
Je ne suis pas choqué. Parce que je travaille en psychiatrie. Parce que tous les jours, je suis confronté à des patients dont l'état de santé les a déjà privé de tout bonheur. Mais plutôt triste.
Parce que ma cousine, elle a perdu le droit d'être libre. Parce que désormais, elle ne pourra rêver comme tout le monde. Parce qu'en dépit de sa "folie", elle a réalisé que demain, elle ne sera jamais une mère comme il se doit...