Quand j’entends les économistes dits libéraux et leurs séquelles politiques de la gauche molle à la droite dure, je ne peux pas m’empêcher de penser au ballet final du Malade imaginaire :
- Savantissimus Doctor, la Grèce va mal. Sa dette est hydropique, son PIB asmathique et son commerce extérieur anémique. Qualis à propos facere ?
- Clysterium donare, postea seignare, ensuita purgare
Ce qui, traduit en novlangue eurocratique et mondialiséem donne à peu de chose près :
Baisser les salaires et les retraites, augmenter les impôts et tailler dans les dépenses publiques, de préférence sociales.
Leurs critiques sont étouffées par le chœur des Purgon et des Diafoirus dont on sent bien qu’ils rêvent de faire subir le même traitement à d’autres patients
- Excellentissimus Doctor, l’Espagne a une petite mine : son chômage explose, son industrie stagne et ses exportations sont en chute libre
- Clysterium donare, postea seignare, ensuita purgare
- Illustrissimus Doctor, le Portugal est faible des genoux : son épargne se liquéfie, son agriculture est en berne et son système de santé flageole
- Clysterium donare, postea seignare, ensuita purgare
- Clarissimus Doctor, la France est pâlichonne….
- Clysterium donare, postea seignare, ensuita purgare
- Eminentissimus Doctor, l’Ita….
- Clysterium donare, postea seignare, ensuita purgare
Ces savants experts, connaisseurs en clystères, as de la saignée et rois de la purgem sont pourtant les mêmes qui n’ont pas plus vu venir la crise des subprimes, qu’ils n’avaient prévu, quelques années plus tôt, la bulle internet. Aucune importance comme les médicastres de la comédie, une fois les catastrophes passées ils savent fort bien expliquer le pourquoi du comment de crises qu’ils ont été incapables d’anticiper et pour lesquelles ils ont, d’ailleurs, un remède tout prêt :
- Clysterium donare, postea seignare, ensuita purgare
- Mais Doctissimus Doctor si l’état de la Grèce, de l’Espagne, de la France et lde ’Italie ne s’améliore pas ?
- Clysterium donare, postea seignare, ensuita purgare, reseignare, repurgare et rechiliterisare maladus dut–il crevare
- Crevare ? Eruditissimus Doctor !
- Certus ! Maladus périra peut-étre, mais il mourra guéri !
Chambolle
NB Je recommande à ceux qui aiment les classiques et la rigolade (ce qui n’est pas incompatible) de lire le livret du ballet du Malade en remplaçant systématiquement Medicus par Economicus, Medicina par Economia, Chirurgiani et apothicari par bancari et traderi et les noms de maladies par inflatio, deflatio etc etc. C’est un exercice facile et rapidement comique.
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La z’ique du jour :