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La Grèce... et après ?

Publié le 14 mai 2010 par Copeau @Contrepoints
La Grèce... et après ?

Pas besoin d'avoir fait bac plus douze en économie pour comprendre que la crise grecque se propage à la vitesse grand V. Ce n'est pas une tempête dans un verre d'ouzo c'est une tornade financière façon Xynthia, une éruption monétaire à la mode islandaise.

La cause est parfaitement identifiée : la Grèce ne trouve plus personne ou presque pour financer des déficits publics aussi colossaux que récurrents qui devraient avoisiner 14 % de son PIB cette année.

Comme les fourmis teutonnes rechignent à déverser éternellement leurs économies dans le tonneau des Danaïdes athéniennes, il est clair que les cigales helléniques vont devoir se serrer grave la ceinture question mezzés, brochettes et retsina.

Les mêmes causes produisant généralement les mêmes effets, le Portugal, l'Espagne et peut être même l'Irlande seraient aussi dans la ligne de mire des bailleurs de fonds publics dont la philanthropie est nécessairement limitée.

La question est alors de savoir si la douce France sera épargnée par l'épidémie, si notre (vraie) galette-saucisse quotidienne risque ou non de se muer en brouet bien spartiate. Pour ne rien vous cacher, « Restons Correct ! » est tout sauf optimiste sur ce sujet

Surtout depuis que nous avons lu attentivement la rubrique « A quoi servent nos impôts » sur la lettre que monsieur Woerth a eu la gentillesse, avant de refiler le mistigri budgétaire au jeune Baroin, de joindre au formulaire de déclaration pré-remplie de nos maigres revenus annuels

On y découvre en effet que les recettes fiscales escomptées par l'Etat pour l'année 2010 se montent à 270,5 milliards d'euros pour des dépenses budgétées de 419,7 milliards, soit un déficit de 149,2 milliards. Ce qui représente non seulement beaucoup d'argent mais aussi 35 % du budget.

Quand on rentre dans le détail, on voit que la « charge de la dette », c'est-à-dire le paiement des agios, coûtera 43 milliard d'euros, soit plus de 50 % des sommes dépensées au titre de l'enseignement et de la recherche et à peine moins que le produit prévisible de l'impôt prélevé sur nos misérables revenus.

Que, dans ces conditions, on trouve encore des gogos pour prêter à l'Etat à 3 % relève plus du miracle ou du mécénat financier que d'une saine analyse des risques de la part de monsieur Standard & Poor's…

Du coup, on comprend mieux pourquoi DSK ne se bolide pas pour annoncer sa candidature en 2012. Il préfère certainement attendre que la tempête s'estompe ou que Sarko fasse le sale boulot avant de se lancer dans la compétition électorale.

On le comprend d'autant plus qu'il est probable qu'il soit amené à nous la jouer père la rigueur, d'ici peu et ès sa qualité de Chef du Service des Urgences Financières du FMI.

Comme il paraît difficile de doubler, fut-ce progressivement, les impôts et les taxes pour stabiliser la situation, il est évident qu'on ne coupera pas à une diminution drastique des dépenses publiques.

Si le plus tôt sera sans doute le mieux, il faut reconnaître que ça le ferait moyen pour porter les couleurs de la gôche unie aux prochaines présidentielles…


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