Résister. Contre la censure. Contre l'auto-censure, qui peut finir, sous la pression, par recouvrir d'un voile perfide la moindre pensée... C'est, du haut de ses 49 ans, le mot d'ordre du cinéaste Jafar Panahi, dont l'engagement dépasse bien souvent les récits des personnages fictifs de ses films ( voir le portrait que je lui ai consacré, aujourd'hui, en dernière page du Figaro * ). Aujourd'hui, il en paye le prix fort, derrière les barreaux de la prison d'Evin (voir le blog sur son arrestation), où il refuse de céder à la pression des « aveux forcés » de ses interrogateurs. Alors que ses amis du septième art lui rendent hommage, au Festival de Cannes, où il devait faire partie du jury, Jafar Panahi s'obstine à ne pas « craquer ».
Résister. Contre l'exil - à la fois extérieur et intérieur - qui mène sournoisement au silence... Hier, tandis que s'ouvrait la section « Un certain regard du Festival de Cannes », la projection d'une vidéo de Jafar Panahi, tournée avant son arrestation, le 1er mars dernier, a permis aux spectateurs de mieux cerner cet insoumis du cinéma iranien. Dans cet extrait de trois minutes, il évoque un interrogatoire de police survenu il y a trois ans. Le policier "m'avait alors demandé: « Pourquoi restez-vous en Iran? Pourquoi ne faites-vous pas des films à l'étranger? »", explique le réalisateur iranien...
