Magazine

L’avenir de la Sécurité Sociale suspendu à une agence de notation financière internationale

Publié le 14 mai 2010 par Tnlavie

L’avenir de la Sécurité Sociale suspendu à une agence de notation financière internationale

En voila un scoop!! Saviez vous que la santé de notre bonne vieille Sécurité Sociale était monitorée en permanence par Moody’s, la célèbre agence de notation de performance financière, notamment à l’origine de la tempête grecque (et mis en cause pour son rôle présumé dans la survenue de la crise des subprimes…).

Rien de très étonnnant finalement puisque notre système de protection sociale est entièrement financé à crédit, argent que nous empruntons royalement sur les marchés financiers. Notre capacité de remboursement est donc tout naturellement évaluée par les agences de notation financière.

Moody’s vient donc de confirmer la note des trois principaux organismes participant au financement de la protection sociale : l’Acoss -(banque de la sécurité sociale) qui chapeaute les Urssaf et qui verse les pensions de retraite, les prestations familiales et d’assurance-maladie -, l’assurance-chômage (Unedic) et la Caisse d’amortissement de la dette sociale (Cades), chargée d’apurer les déficits accumulés.

L’avenir de la Sécurité Sociale suspendu à une agence de notation financière internationale

La dette sociale française va doubler entre 2008 et 2012, passant de 105 milliards d’euros en 2008 à 224 milliards en 2012. Mais l’agence de notation Moody’s confirme la qualité d’emprunteur de la Sécurité sociale, qui devrait donc pouvoir continuer à se financer sur les marchés dans de bonnes conditions.”

Monseigneur Moody’s est trop bon

;-)

« L’aggravation des déficits n’affecte pas directement la qualité de crédit » des trois organismes, juge Moody’s dans une note publiée mercredi. Elle maintient donc sa meilleure note, le triple A, à l’égard des organismes d’assurance sociale français, tout en avertissant sur les risques du quasi-doublement prévisible de la dette sociale d’ici 2012 sur l’endettement public de la France.

Leur notation AAA, la plus élevée possible, demeure donc « incontestée », assortie d’une perspective stable. Aussi bien que l’Etat français. Compte tenu « de l’engagement du gouvernement français à honorer la dette » des trois organismes, la dette sociale n’est qu’ « une composante de la dette publique française », dont elle représente 10 %. Très concrètement,  « le gouvernement apporterait son soutien entier (quelle qu’en soit la forme), du moins dans un futur proche, à la Cades, l’Acoss ou l’Unedic, si celles-ci en éprouvaient la nécessité », insistent les analystes de Moody’s.

« Les difficultés économiques ne constituent pas une menace » à court terme, mais attention : « une hausse non maîtrisée de la dette sociale dans un scénario à politique inchangée se traduirait par une nouvelle dégradation des ratios de dette publique,  ajoute le communiqué citant un responsable de Moody’s, Sebastien Hay. » La crise pénalisant fortement les rentrées de cotisations sociales, les déficits explosent depuis l’an dernier, tant à la Sécurité sociale qu’à l’Unedic.  Selon l’agence, celle-ci “ne serait pourtant pas suffisamment prononcée pour avoir une incidence, du moins à moyen terme, sur la notation” (triple A) de la dette souveraine de la France.

Au total : on peut emprunter à des forts taux d’intérêt sur les marchés pour soigner le papa d’Alain Minc

;-)
, mais attention, si on tire trop sur la corde, Moody’s dira stop car les risques que l’Etat français ne rembourse jamais deviendrait trop grand.

Et dire qu’avant le traité de Maastricht, les Etats avaient le droit de battre monnaie.  A présent seules les banques possedent ce privilège. Les Etats, pour financer leur développement et les besoins publics, ont en effet délégué la création monétaire à des acteurs privés (les banques) contre rémunération via intérêt ! Ainsi, la Banque Centrale Européenne crée 10% de monnaie suppplémentaire par an et consent à le préter aux Etats qu’avec intérêt, jouant le produit des efforts du peuple sur les marchés, perdant et appelant ensuite au renflouement pour préserver l’économie mondiale…

Face je gagne, pile, tu perds. Les seuls intérêts de la dette remboursés aux banques par an représentent peu ou prou l’intégralité du produit de l’impôt sur le revenu.

Et l’Etat français parait serein. Sur viepublique.fr, rubrique dette publique, on peut en effet lire au dernier paragraphe : “Il convient pourtant de ne pas dramatiser le risque d’insolvabilité de l’État : contrairement aux ménages, qui doivent rembourser leurs dettes sous peine de voir leur héritage amputé, la continuité de l’État lui permet, en théorie, d’être perpétuellement endetté. Par ailleurs, le maintien d’un socle minimal de titres de dette publique est nécessaire au bon fonctionnement des marchés financiers modernes.”

A quand un vrai enseignement en économie en TCEM ?

Pour en savoir plus :  une lecture ici (à qui profite la dette publique?) et ici (le mythe du trou de la Sécu)



Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Tnlavie 379 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte