J'arrivai à la maison tôt le lendemain matin. Quand je fis part à Kimberly des résultats de notre rencontre, elle paniqua. Elle avait espéré que la conversation du jour précédent aurait mis fin à tout cela.
Elle exigea de moi une promesse : « Je t'en prie, ne prend aucune décision définitive d'un seul coup. Ce serait trop douloureux. »
Je la rassurais : « Si je me convertis, Kimberly, ce ne sera pas avant 1990 au plus tôt, je te le promets. Et je ne me convertirai que si c'est absolument nécessaire, si cette issue s'avère incontournable. » Nous étions en 1985. J'avais l'impression de m'accorder assez de temps pour que ma conversion, si elle devait avoir lieu, soit un geste intellectuellement respectable.
Elle me dit : « Bon, j'accepte ça. »
Après avoir beaucoup prié, nous avons compris qu'il me fallait travailler sur cette question à plein temps. Nous avons décidé que le meilleur endroit pour cela serait l'université Marquette, où j'avais découvert une équipe d'excellents théologiens catholiques, qui aimaient l'Eglise et enseignaient correctement sa doctrine. Il y avait même là un jésuite, professeur de théologie, le Père Donald Keefe, qui s'était spécialisé dans la théologie de l'alliance. Lorsque nous avons appris que Marquette m'acceptait en doctorat de théologie et m'offrait une bourse complète ainsi qu'un poste d'assistant, nous avons senti que Dieu nous guidait.
Je ne savais pas, nous ne savions pas, que notre mariage allait connaître les heures les plus sombres et les plus orageuses que nous ayons jamais pu imaginer.
Scott et Kimberley Hahn, Rome Sweet Home – De la foi de Luther à la foi de Pierre, Ed. de l'Emmanuel 2001, p. 61-77