l'histoire: Une équipe de journalistes munie d'une caméra, se rend dans la jungle amazonienne à la recherche de vrais cannibales. Sans nouvelles depuis plusieurs semaines, le gouvernement italien envoie une équipe de secours sur place. Celle-ci retrouve alors le terrible témoigne vidéo de leur disparition...
Attention, il ne s'agit pas d'une chronique de Cannibal Holocaust, le film ayant déjà été évoqué sur ce blog. Non, il s'agit plutôt ici de réfléchir sur sa thématique principale, à savoir les dérives du journalisme. Ici, Deodato livre une oeuvre barbare, choc et sanglante, justement interdit aux moins de 18 ans.
Le film sera par ailleurs censuré dans de nombreux pays pendant plusieurs années.
D'ailleurs, le tournage fera l'objet de nombreuses rumeurs: certains acteurs seraient véritablement des cannibales, d'autres interprètes seraient vraiment décédés pendant le tournage...
A ce sujet, le réalisateur sera traîné en procès pour avoir signé ce film définitivement gore et inclassable. Pourtant, qu'on aime ou pas Cannibal Holocaust, il serait dommage de le résumer simplement à une oeuvre trash.
L'histoire se concentre sur quelques journalistes italiens qui cherchent à réaliser le reportage sensationnel qui leur apporteront la gloire, la fortune et la célébrité.
Pour cela, ils décident de se rendre sur un territoire inconnu de la jungle amazonienne dont personne n'est jamais revenue. Notre petite équipe se rend alors sur place à la rencontre des cannibales, et munie d'une caméra.
Sur place, ils découvrent un milieu naturel hostile: la jungle est truffée d'animaux exotiques et agressifs. Nos journalistes doivent lutter pour survivre.
Ce qui signifie massacrer et manger quelques animaux de passage. Toutes leurs aventures sont filmées, caméra à l'épaule. De cette façon, Ruggero Deodato donne vraiment l'impression d'un film-documentaire.
Rapidement, les journalistes se retrouvent face à une tribu de cannibales. Pourtant, ces derniers ne sont pas les sauvages annoncés.
Les sauvages, ce sont les hommes blancs, dans tout ce que cela a de régressif. Sur ce point, les intentions de Deodato soulèvent quelques questions: le film est-il une critique du colonialisme européen ou alors exactement l'inverse ?
C'est vrai que l'attitude des journalistes à l'égard des cannibales suscite quelques interrogations.
Par exemple, nos aventuriers violeront une jeune indigène et brûleront le village de anthropophages. De cette façon, Deodato cherche probablement à dénoncer les dérives d'un tel reportage recherchant le sensationnel à tout prix.
Pour attirer un public toujours plus demandeur, il faut donc proposer du sexe et du sang. Evidemment, notre petite équipe de journalistes paiera très chère la facture...
On peut évidemment critiquer Cannibal Holocaust, tant par ce qu'il montre que tant par ce qu'il dénonce. Toutefois, il serait vraiment de le voir comme un film gore et outrancier.
Certes, certaines séquences sont réellement atroces mais le film propose une véritable réflexion sur le journalisme et les médias actuels, toujours à la recherche de reportages chocs, quitte à exploiter la misère humaine.
Eelsoliver
PS: Je reviendrai un jour sur ce film en proposant un billet spécial sur les conditions et les rumeurs qui ont entouré son tournage.
Sur la thématique les dérives du journalisme, je proposerai également un dossier cinéma sur les films suivants: Tueurs nés et c'est arrivé près de chez vous.