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Comme Ton Gouvernement, Le Salaire, Tu Baisseras

Publié le 16 mai 2010 par Sagephilippe @philippesage

Ce qu’il y a d’épatant avec ce gouvernement, ce qu’on le voit venir de loin. Toujours, il utilise les mêmes ficelles. Les plus grosses, de préférence. Paraît que plus elles le sont, mieux ça passe (Dixit : Chirac).
Or donc, voilà que certains ministres annoncent que, “par solidarité”, ils sont prêts, les braves gens, à accepter une baisse de leurs émoluments.
Ami fonctionnaire (ou pas), ne vois-tu rien venir ?

Logique libérale.jpg
Qui se souvient de cette réunion, incroyable, de notre gouvernement, à Versailles, un 28 juin de l’année 2009 ?
Ah, qu’elle était belle, la photo, ensoleillée, de cette fine équipe, bûchant un .. dimanche !
Oh bien sûr, il était question de plancher sur le Grand Emprunt annoncé par M. Sarkozy quelques jours plus tôt, n’est-ce pas, mais, nous, qui ne sommes en aucun cas des benêts de compétition, on l’a bien vu, le truc, énorme, tellement il crevait l’œil : le dimanche ! Ton gouvernement taffe un dimanche ! Tiens donc ! Un hasard, sans doute ! Au moment pile, où ce même gouvernement bataillait ferme, via son ministre du Travail de l’époque, l’auvergnat Brice Hortefeux, pour autoriser le citoyen à .. travailler le dimanche (sur la base, comme de bien entendu, du volontariat qui n’existe que dans la tête d’un ministre, tant dans la “vraie vie” ça ne se danse pas du tout ainsi !)
Et donc, rebelote cette semaine, alors que le mot de rigueur ne doit surtout pas être prononcé [*] et que dans le même temps, la Grèce vient d’annoncer – entre autres - un gel de toutes les retraites sur 3 ans ainsi que celui des salaires des fonctionnaires, suivie par l’Espagne où là, ce n’est pas un gel, mais une baisse de 5% du salaire des fonctionnaires (à partir du 1er juin, suivi, cependant, d’un gel en 2011) et du Portugal avec, là encore, une baisse des hauts salaires dans la fonction publique, des élus et des membres du gouvernement de 5%, notre bon gouvernement prépare la même douloureuse, mais en prenant soin, en amont, de “donner l’exemple”. Baissons nos rémunérations (13 471€ mensuels bruts pour un ministre, 12 124 pour un secrétaire d’Etat – je vous fais fi des divers frais, dits de fonctions, remboursés, et plafonnés, généreusement à 5837€/mois) ensuite de quoi, ma foi, comment se pourrait-il que "notre ami" le fonctionnaire ne suive pas le mouvement ? Hein ? Enfin quoi, ce serait bien le diable, si ce fonctionnaire ne se mettait pas, et fissa, au diapason ! Et par esprit de "solidarité", bien sûr ...
Finaud, non ?
Cela dit, ne soyons pas trop sévère, ou injuste, ce gouvernement montre moins l’exemple qu’il suit celui de ses voisins (qui rappelons-le, s’en sortiraient moins bien que nous).
Soit la Grande-Bretagne, avec un Cameron qui, allez hop, décrète un gel (décidément, c’est LE mot tendance du moment) des salaires des membres de son gouvernement pendant 5 longues années.
Soit, itou, l’Espagne, ou Zapatero a décidé, ce mercredi 12 mai, une baisse de 15% du salaire de ses ministres.
Or, comme je l’ai rappelé, cela s’accompagne, très souvent, du même traitement pour les fonctionnaires.
Or donc, pourquoi cela se passerait-il différemment en France ? “Au nom de quoi ?” comme aime à le dire M. Sarkozy, notre bon président, qui rappelons-le, lui, tel le Proglio (ou le Pérol) de base, à peine arrivé au pouvoir, s’est copieusement augmenté de 172% bruts, alors que, quelques semaines auparavant, le 21 septembre 2007 à Calvi, François Fillon déclarait que la France était “en situation de faillite” (comme quoi, ça ne date pas d’hier, comprendre : la crise a bon dos, parfois ..).
Cette proposition indécente, baisse de salaire des fonctionnaires, mais également dans le privé, n’est pas nouvelle. En février 2009, Le Figaro tâtait déjà le terrain. Et dans les faits, on pouvait l’observer, notamment en mai 2009, chez Hertz (ce qui ne choqua aucunement, Brice Hortefeux, bien au contraire, là encore, il s'agissait de "solidarité" autre mot-clé avec "gel" !)
Alors, je sais, certains parleront de populisme, de démagogie, voire d’irresponsabilités, mais je le dis et le maintiens : pourquoi serait-ce aux salariés de Grèce, d’Espagne, du Portugal, de France, et bientôt d’Italie, voire d’Allemagne et de Grande-Bretagne de payer pour des erreurs – et le mot est bien faible – dont ils ne sont en rien responsables ?
Comment peut-on oser nous dire que “la crise ne nous a pas coûté, un centime d’euro”, vu que, si il y a "gel" – ou baisse – des salaires, et que dans le même temps, augmentent taxes diverses et variées, électricité, gaz, carburants, etc., il est évident que nous sommes plus que perdants, que notre portefeuille sera moins gaillard ?
Encore une fois, pourquoi est-ce à nous de consentir à des sacrifices, toujours nous, et pas ceux qui sont les vrais responsables de cette crise ?
Combien de temps, encore, allons-nous accepter l’intolérable ?
Quoi qu’il en soit, l’affaire semble pliée, la douloureuse n’en finit plus de tomber, ces fonctionnaires qui devaient être “moins nombreux mais mieux payés”, vont devoir se serrer la ceinture, voire plus.
Et dans le privé, itou.
Même que, ça ne fait que commencer.
Bienvenue, citoyens et contribuables, dans une “République irréprochable” !
[*] Le 6 mai, François Fillon annonçait un “gel” des dépenses de l’Etat sur trois ans [2011/2013]. Le même homme qui, donc, nous avait avertis que la France était “en faillite”, le 21 septembre 2007.
D’où cette question à 1000€ :
Pourquoi ne pas avoir gelé ces mêmes dépenses dès 2007, ami sarthois ? “Au nom de quoi” ?


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