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Vive les 35 heures !

Publié le 05 décembre 2007 par Nicolas J
Fidèle à mes opinions, ce matin, j’ai viré de Facebook une grande partie des groupes. J’ai gardé ceux de défense des 35 heures. Quand on est attaché à un truc…
Un peu après, j’allais prendre ma douche pour être assuré d’avoir les fesses propres au cas où je doive coucher pour obtenir une promotion bien méritée, quand le journaliste de France Info qui assurait la revue de presse annonce un article (peut-être celui-ci) en disant à peu près : « Il est temps de se débarrasser de ce boulet des 35 heures ».
Mon sang ne fait qu’un tour ! Et je maugrée sous la douche.
Je débarque au bistro prendre mon café non sans avoir pris le temps de m’habiller, le fond de l’air étant frais. J’en profite pour lire Le Parisien qui m’informe que François Fillon ouvre les yeux sur le budget et qui me rappelle que le gouvernement s’apprête à torpiller à nouveau le droit du travail (c’est reporté ?).
C’est alors que je surprend la conversation de mes voisins (que je connais bien), toujours sur le même thème : « il faut que les Français travaillent plus pour ne pas se faire bouffer par les Chinois ». Je bondis : « Bande de cons ! Tous les matins vous vous lamentez parce que votre pouvoir d’achat baisse… et vous voudriez qu’on se retrouve avec le niveau de vie des Chinois ».
Car c’est bien de ça dont il s’agit ! Admettons qu’un ouvrier Chinois coûte 100 euros par mois à son patron et qu’un ouvrier Français en coûte 1500 (je donne des chiffres au hasard)… Vous pourrez faire en sorte que l’ouvrier Français n’en coûte que 1000… Ca fera toujours 10 fois plus qu’un Chinois.
Vous vous trompez de combat ! On peut sûrement rattraper les Chinois… en devenant aussi pauvres qu’eux. Bravo !
Travailler plus est de la folie !
Travailler moins est un progrès social. On le fait depuis des décennies, voire des siècles grâce au progrès technologique. Et ça va continuer ! Dans cinquante ans, il n’y aura plus de conducteur de métro, de caissière de supermarché, d’employé de station service, …
S’enfermer dans une spirale productiviste est non seulement con (produire pour le plaisir de produire) mais en plus destructeur pour la planète !

Travailler plus collectivement pour augmenter le niveau de vie et garantir notre maintien de la tête hors de l’eau : pourquoi pas ? Mais travailler plus individuellement alors qu’on a plus de 5 millions de types au chômage est non seulement égoïste mais en plus purement crétin !
Vous pensez réellement que passer de 1000 euros par mois à 1100 est intéressant si le prix à payer est la destruction des services publics (vous savez, ces trucs qui construisent des routes pour qu’on puisse partir à la mer et qui s’occupent des enfants pendant qu’on bosse) ou la suppression de la protection sociale (vous savez, ces trucs qui payent les soins dentaires des mômes et qui nous permettent de survivre quand on ne peut plus bosser suite à une opération du cœur).
Pendant ce temps là, la différence entre les revenus du travail et ceux du capital augmente de plus en plus ! Il y a des gugusses qui oublient que s’ils travaillent plus, c’est surtout son patron (les actionnaires, donc) qui gagne plus. Le problème en France n’est pas le temps de travail : d’ailleurs le nombre d’heures travaillées en France n’a pas à donner à rougir. C’est la répartition du travail (comme partout d’ailleurs) et surtout la répartition des revenus : et là, en France, on peut rougir.

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