Magazine France

Partenaires sociaux ??? Connais pas…

Publié le 05 décembre 2007 par Nico2312
Etre le conseiller social d'un président de la République qui croit avoir le pouvoir de décréter la croissance ou d'augmenter le pouvoir d'achat de tous les Français en "monétarisant" les RTT dont seule une minorité bénéficie (les chômeurs, les étudiants, les retraités et tous les salariés qui ne sont pas à 35 heures ou qui tout bêtement n'ont pas de RTT ont du apprécier à leur juste valeur – c'est-à-dire zéro euros – les annonces présidentielles), cela finit par monter au cerveau.
Ainsi Raymond Soubie, non content d'avoir osé déclarer sans complexe juste avant les grèves sur les régimes spéciaux de retraites qu'une grève dure serait une bonne chose pour le gouvernement parce qu'il s'agit de "la plus difficile des réformes puisqu'elle concerne ceux qui ont le pouvoir de blocage le plus fort, elle est donc un test important de la capacité à réformer. Si elle réussit, le reste suivra...", se permet désormais de donner des indications, pour ne pas dire des ordres, aux syndicats et aux organisations patronales qui négocient depuis des mois sur la modernisation du marché du travail. Il assure désormais : "le gouvernement fait confiance aux partenaires sociaux pour trouver entre eux les solutions et nous souhaitons une issue des négociations, positive ou négative, avant le 31 décembre". Avant d'ajouter, sans même imaginer une seconde que cette négociation puisse se conclure positivement, que "si les partenaires sociaux arrivent eux-mêmes à un constat d'échec, à ce moment-là l'Etat sera bien obligé, à partir de leurs travaux, de reprendre l'affaire pour légiférer tout seul, même si on ne le souhaite pas spécialement". Et de se justifier comme il peut : "c'est toujours beaucoup mieux d'avoir un accord sur des grands sujets, parce qu'il y a un consensus et que c'est mieux accepté que d'essayer d'imposer à la hache ou à la serpe des mesures tranchantes", en ne cachant même plus son intention "d'imposer à la hache ou à la serpe des mesures tranchantes"… Sans nul doute plus tranchantes pour les salariés que pour les employeurs…
Raymond Soubie, tout comme le président de la République, ferait sans doute bien de ne pas oublier que les partenaires sociaux sont entrés en négociation de leur propre initiative il y a plus d'un an (donc avant l'élection de Nicolas Sarkozy), sans qu'aucun gouvernement n'en soit à l'origine. Ce qui rend encore plus déplacée, nulle et non avenue sa tentative de fixer lui-même le cadre de cette négociation en affirmant que "l'objectif des négociations en cours n'est pas tellement de détricoter le Code du travail mais d'apporter dans les procédures de séparation, dans le code du travail, plus de simplicité, plus de lisibilité et aussi plus de sécurité juridique pour les différentes parties".
Sans compter que la loi de modernisation sociale votée sous Jacques Chirac, dont parait-il Nicolas Sarkozy fut ministre, impose de consulter les partenaires sociaux avant toute modification législative impactant le droit du travail. Moralité, le conseiller social de l'Elysée, plutôt que de jouer les gros bras, ferait mieux de laisser syndicats et patronat avancer dans leurs discussions : cette situation n'est pas suffisamment fréquente en France pour se permettre de briser élan (aussi modeste soit-il). A moins bien sûr de mépriser le dialogue social…


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Nico2312 387 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte