Je n'en finis pas de trouver des ressemblances entre notre gouvernement et son président d'une part, notre équipe de France et son sélectionneur d'autre part.
Ce pourrait être pittoresque. Mais parce que l'anesthésie des foules est au rendez-vous, et peut-être bien au programme, cela m'amuse moins d'un coup d'un seul. Au milieu, je m'interroge sur le rôle et la place des médias dans ces contextes. Ils plongent bêtement ? Ou ils sont au pire complices ?
Je n'en sais rien.
N'empêche, planète foot, curieux décalage entre "l'événement" de la semaine dernière, TF1 et tout le toutim autour de Raymond pour THE annonce de la liste des 23 joueurs de l'équipe de France sélectionnés pour la Coupe du Monde. Ce qui ne sera finalement pas fait. A la place, baudruche, une liste élargie de 30 noms sur laquelle l'on glosa. La réalité de l'annonce proprement dite, balancée hier sur le net en catimini, est du coup presque passée inaperçue.
Pourtant, cette fois, à une tête près, on sait. Qui en sera, qui n'en sera pas. Mais on n'est plus dans la passion, et de ce côté-là, Domenech et ses conseillers ont réussi à faire retomber la pression.
Je ne sais pas si c'était l'objectif, mais si ça l'était, joliment réussi.
Voilà nos bleus réunis à la montagne et voilà surtout que tout est maintenant suspendu à la blessure (ou non) d'un joueur et d'un seul : le sieur Gallas, William de son prénom. Blessé il y a peu, en convalescence, et dont on ne sait pas encore s'il sera ou non apte à tenir place et rang. D'où 24 noms et pas encore 23, quota fixé par les instances internationales. D'où un prochain "jeu" de chaises musicales très "télé réalité" puisque de tout cela jaillira un nom, celui qui ne sera pas de l'aventure. Idéal, comme le fait notre gouvernement, pour parler de l'accessoire pendant que ça bosse sur le terrain.
Ce suspense tranche avec la suite puisque l'on sait désormais qu'après la Coupe du Monde, quel que soit le résultat, Raymond cèdera sa place à Laurent Blanc pour une nouvelle ère.
Pour un peu, on serait presque en train de mettre la mondiale compétition entre parenthèses. Là aussi je me dis que si c'était voulu, c'est finement joué "médiatiquement". Même des passionnés comme moi en sont presque rendus à s'en ficher quasiment de cette Coupe du Monde. Presque rangée au rang de péripétie. On n'attend plus rien de cette équipe, un peu comme côté politique, on n'attend plus rien de ce gouvernement. Je ne suis pas loin de penser que ce n'est pas anodin. Réduits au silence, les peuples n'ont plus qu'à encaisser la réalité. Quelle qu'elle soit.