Le samedi 1er mai 2010, le Paris Saint-Germain remportait sa huitième Coupe de France aux dépens de l’AS Monaco (1-0 après prolongations) au Stade de France. Un stade où la ferveur parisienne s’est fait ressentir comme rarement, mais qui n’occulte en rien la lourde ambiance qui régnait aux abords de l’enceinte dionysienne. Récit au cœur d’un match à hauts risques.
Le PSG fait peur à ses propres supporters. Il n’est pas ici question des résultats du club de la capitale en Ligue 1, mais bien de sa réputation, son aura… sa flamme. Comment ne pas avouer que le Paris Saint-Germain n’est pas malade lorsque l’on voit certains de ses supporters hésiter à aller voir un match de peur de l’ambiance électrique qui règne entre le Kop de Boulogne et Auteuil ?
Lâchez les bêtes
Soyons clair : pour tentez de comprendre cette peur, allons directement au cœur du problème. Allons voir un match du PSG. La finale de la Coupe de France du samedi 1er mai 2010 contre l’AS Monaco fait office d’exemple parfait.
19h30, quai du RER B, Châtelets les Halles : Ca y est ! C’est le grand soir ! Je m’apprête à prendre le RER en direction du Stade de France. Les écharpes rouge et bleu sont de sortie. La nervosité des supporters semble positive. Sportivement, le PSG a l’occasion de sauver une saison bien morose. Le RER arrive.
19h40, gare du Stade de France : Les portes s’ouvrent. J’empreinte la coursive que les policiers mobilisés m’indiquent de suivre. Ma nervosité « positive » se laisse déborder par un sentiment beaucoup plus négatif : la peur. Ma descente vers l’allée piétonne principale menant au Stade de France est accompagnée de cris de singes et de regards malveillants. Ces cris proviennent de la deuxième coursive de la gare où sont bloqués les ultras parisiens. Les visages autour de moi sont crispés. Esprit sportif es-tu là ?
Le saloon des temps modernes
19h50 : Je me dirige enfin tout droit vers le Stade de France et cette finale de Coupe de France que j’attends depuis presque un mois. Stop ! Un cordon de CRS m’invite finalement à passer devant le McDonald’s, qui a d’ailleurs des allures de saloon mal famé, pour pouvoir mieux trier les personnes se rendant au Stade. Je dribble quelques traînards et me retrouve enfin devant l’enceinte dionysienne.
20h : Je suis devant la tribune C. Je dois me rendre à la E. Je serai assis à ma place dans 5 minutes si tout se passe bien. Stop ! Un deuxième cordon de CRS me fait face. Un nouveau tri est effectué. Les supporters autour de moi s’impatientent de devoir passer au compte goutte. Stop ! Les CRS demandent aux gens de patienter pour laisser passer les jeunes handicapés venus voir leurs idoles. La tension monte derrière moi. Au final, 20 minutes seront nécessaires pour atteindre l’entrée E du Stade de France.
20h45 : Le match est lancé.
23h15 : C’est fait ! Claude Makelele vient de brandir la Coupe de France. Les 70 000 fans parisiens présents sont en transe. Tout le monde chante la victoire de Guillaume Hoarau et ses coéquipiers. Cette scène de communion fait plaisir à voir. Le club de la capitale inscrit une nouvelle ligne à son palmarès et ses supporters retrouvent enfin le sourire.
23h30 : Me voici dans le RER du retour. Un énergumène perché dans les portes bagages n’en fini plus d’inviter les passagers à entonner les chants à la gloire du PSG. La fête continuera jusqu’à Châtelet.
00h30 : Je suis enfin chez moi avec encore de nombreuses images en tête. Celles d’un PSG qui renoue enfin avec le succès, mais aussi celles de la violence qui entoure un club au bord du chaos. Ce 1er mai, le contraste entre ces deux réalités était saisissant. Faisons en sorte que le premier l’emporte sur le second… Mais une question reste en suspens : que se serait-il passé si le club de la capitale avait perdu face à Monaco ? Estimons-nous heureux de ne pas connaître la réponse !