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Les maudits de la Boxe :  » L’Art au temps des cochons. »

Publié le 19 mai 2010 par Vinz

La Boxe est un fabuleux matériau de construction pour bâtir des légendes hors du commun, hors du temps,. Une texture unique et inimitable, un fil à tisser des destins intemporels qui chatouillent l’imaginaire et suscitent l’admiration.Depuis sasupposée naissance sumérienne (entre 3500 et 1500 ans avant notre ère) jusqu’ aux réunions étoilées des casinos du Nevada, ses formes d’expressions et ses appellations ont varié au gré des siècles et des époques traversés. Les civilisations l’ont modelée aux moeurs de leur temps (1) et si certains élans moraux propulsés par la religion ont proscrit sa pratique (notamment la Rome christianisée), le pugilat a toujours su ressuscité grâce à l’ingéniosité et la témérité de ses nouveaux adeptes.
La fascination qu’elle exerce puise ses racinesdans la tradition immémoriale qui érigele combattant en héros populaire, une incarnation de la respectabilité que lui confère la dureté de sa pratique.
Mais réduire la boxe à une vulgaire épreuve de force serait se couper de tout ce qui fait son essence, un attrait répulsif ou une répulsion attractive qui nous renvoie à la primitivité de notre condition.
Afin d’appréhender au mieux les ressorts mystérieux de cet art, il convient de voyager dans le passé, d’emprunter les couloirs du temps, parcourir les allées de la mémoire. Un épisode fondamental de son histoire se trouve injustement relégué dans l’oubli.
Et Pour éclairer cet épisode, il nous faut remonter à l’ère de la sécularisation de la discipline.

Après une longue période d’hibernation, le pugilat réapparaît en Angleterre au cours du 17e siècle. Des combats se déroulent de plus en plus fréquemmentdans les gargotes de l’ Est londonien. La ferveur se nourrit au rythme des pintes qui arrosent les gosiers asséchés et au tintement des schillings placés sur un des courageux venus se faire cogner dans le buffet, perdre quelques dents, se faire briser des côtes dans l’espoir de contourner la pauvreté de leur existence au risque d’ysombrer définitivement corps et âmes.
Le phénomène prend une ampleur qui dépasse progressivement les couches dela société.
La fièvre émanant des arrière-salles enfumées des tavernes gagne aussi la Gentry londonienne.
Très vite, elle s’approprie ce nouvel opium du peuple et le sort des bouges infâmes des bas-fonds de White Chapel.Elle administre sa pratique, et lui donne un nom (Boxing, du verbe To Box, frapper avec le poing). Captivée par la violence du spectacle et la dramaturgie qu’il renferme, elle prend soin de le mettre en scène afin de tirer le maximum de bénéfices des énormes sommes engagées dans les paris.
Chaque Noble, chaque duc a son poulain, souvent un serviteur de la maison .
La boxe devient prisonnière d’un système coercitif où le véritable enjeu est la réputation des familles de la noblesse londonienne qui s’affronte par serviteur interposé.
Le sujet, sélectionné pour son imposante stature, est la personnification virile de la vanité du patron qu’il sert. Il ne représente pas davantage qu’un bourrin des champs de courses usé jusqu’aux jarrets pour satisfaire l’ego de son propriétaire.Il ne lui manque au fond que les armoiries de la famille tatouées sur les pectoraux.Les affrontements durent jusqu’à ce que l’un des protagonistes soit mis K.O. ou qu’il abandonne.

A la fin de la première moitié du 18eme siècle, un personnage émerge naturellement de ces multiples «bastons«. Jack Broughton. Invaincu pendant 10 ans entre 1740 et 1750, il est proclamé Champion Du monde par le microcosme pugilistique. Il devient le protégé du duc de Cumberland, frère du Roi George II.LE 24 avril 1741, il bat le cocher du prince de Galles, George Stevenson. Après 35 minutes d’un combat d’une rare violence, Stevenson perd connaissance et sombre dans le coma. Il décède tragiquement quelques jours plus tard.

Jack Broughton est profondément traumatisé par le drame. Il prend ses distances avec le monde de la Boxe. Sa conscience est torturée. Après une long moment d’isolement et de questionnement, Ilréapparaît tel Moise descendant du Sinai avec les tables de la Loi. Il rédige sept règles gravées dans la marbre qui servent de socle immuable au processus civilisationnel de la Boxe et proclame la création d‘une fédération, le Pugilistic Club, organe qui aura pour principale mission de garantir leur mise en application. (2)
Malgré les efforts de Broughton, le parlement anglais prononce l’interdiction de la boxe considérée comme immorale et dangereuse.
Pour survivre, elle rentre à nouveau dans la clandestinité et va devenir l‘otage des combines en tous genres . Les carrières sportives sont indexées sur la courbe des paris. Des fortunes se font et se défont au gré des arrangements. Les boxeurs, soucieux de leur niveau de vie,respectent le scénario et le rôle qui leur est assigné.La discipline devient alors le jouet de certains, faisant à la fois la délectation des hémophiles et autres détraqués nourris à la fange de l‘humanité, elle fait la fortune des bookmakers , ceux là même qui gagnent leur viesur la fascination qu’exercentceux qui risquent la leur .

Le 18eme siècle tire à sa fin. Et avec lui, la boxe agonise. Discréditée, ellen’en finit plus d’être en gestation, comme un enfant , qui pournaître,attend le cadre normatif et sécurisant nécessaire à son développement.
Elle illustre la brutalité des mœurs d’une société reflétant paradoxalement le bon goût et l’élégance.
Près d’un demi-siècle après la loueuse initiative de Jack Broughton, elle se trouve toujours à l’état d’ébauche. Elle appelle de ses vœux un représentant qui saura révéler la dimension universelle et artistique encore enclose en elle. L’époque appelle désespérément un champion. Le pugilat répondra à son appel et lui enverra, sous les traits de Daniel Mendoza, son premier prophète.

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Remonter le destin de Daniel Mendoza et en dénouer les liens c’est un peu comme ouvrir un sac à légendes. Un destin projeté, depuis des sous-sols «perséphoniens», vers des altitudes icariennes

Né à Londresle 5 juillet 1764 (3), il est le cinquième des sept enfants d’un couple d’ artisans modestes (Abraham et Esther Mendoza) qui tentent de subsister dans le purgatoire sociétale qu’est White chapel. A la fin du 15e siècle, les ancêtres de Daniel , juifs marranes,ont quitté l’Andalousie et le bûcher que leur prédestinait Torquemada.

Les Mendoza bénéficiaient de la respectabilité et du prestigeque leur octroyait leur fonction de juge rabbinique au sein de la Judéria de Cordoue, à une époque où l’Andalousie constituaitun rempart contre l’obscurantisme, un bouclier contre le fléau de l’intégrisme. L’union tripartite ( Hébraïque, Islamique et Romaine) permit trois siècles d’épanouissement intellectuel et enfanta un art de vivre au centre duquel le respect , la tolérance et l’altérité étaient des préceptes relationnels. La foi n’était pas qu’une prescription à la croyance mais l’élannécessaire à la pleine et totale exploration de l’esprit
L’avènement du troisième calife des almohades , Al Mansur, a refermé définitivement la parenthèse enchantée ouverte par «l’esprit de Cordoue«.Son fanatisme a condamné le pluralisme religieux, banni la diversité spirituelle . Il proclama un autodafé sensé épurer l’inestimable bibliothèque cordouane des «œuvres païennes» contraires à «sa religion«. Son ordre prendra la formed’un immense brasier dans lequel se consumeront quelques 300 000 livres .
Al Mansur aouvert une brèche au chaos, une brèche dans laquelle s’engouffreraplus tard l’inquisition «torquemadesque«.

Certaines légendes remontent l’ascendance des Mendoza à des illustres personnages de la culture hébraïque tel que Maimonide ou le Roi David lui-même.
L’errance, les humiliations et les persécutions ont tari la noblesse de leur sang. Quand les Mendoza débarquent à Londres avec leur peur sous le bras et leur instinct de survie pour unique bagage, ils perpétuentà leur tour une bien triste tradition du peuple juif:l’exode.

A White Chapel, Daniel Mendoza grandit dans d’atroces conditions. Le quartier de l’East End est une véritable insulte à l’humanité. Dans celieu de privation et d’excès, l’espoir n’est qu’une particule évanescente qui se dissout dans la réalité comme un flocon de neige égaré en plein Sahara.
La population patauge dans la boue, racle la poussière , épouse une pauvreté sans nom qui condamne ces habitants avant même qu’ils soient venus au monde. La détresse creuse les cœurs aussi profondément que l‘intérieur d‘une vieille prostituée.Les tanneries, les abattoirs, les fonderies et autres industries polluantes plantés au milieu de ce dépotoir concourent à la déstructuration sociale. Ils y déversent leurs déchets et propagent une atmosphère étouffante qui balaie les rues crasseuses de ce sordide endroit. Un souffle brûlant qui murmure à l’oreille de cette population damnée qu’elle est en enfer.
White Chapel n’est qu’un immense cratère d’immondices toujours prêt à cracher sa lave d’inhumanité,
Elle est semblable à un énorme bovidé anthropophage ruminant des proies trop tendres sous ses mâchoires d‘aciers.

La jeunesse de Daniel Mendoza dérive au milieu des naufragés de son environnement.
Faute de moyens financiers pour poursuivre ses études, il multiplie les petits boulots (vitrier, importateur de thé, marchand de tabac, serveur, ) qui se soldent invariablement par des renvois pour des bagarres , altercations ou excès de violences. Tous ceux qui portent atteinte à sa dignité goûtent à la fermeté de son poing droit.

C’est dans l’arrière cour d’un troquet mal fréquenté du quartier que le jeune Mendoza va découvrir le sens de son histoire. Venu brouillé la réalité dans des vapeurs alcoolisées, il va dissiper les brumes quiobscurcissent son avenir.Daniel est absorbé par le spectacle mettant aux prises deux hommes dans ce qui ressemble davantage à une foire d’empoigne qu’à une bastonnadesuintant la testostérone.Deux sacs d’os embarqués dans un combat à l’estomac pour l’estomac.Curieusement ,ces deux silhouettes squelettiques rongées par toute une vie de crève la faim font basculer la vie de Daniel Mendoza.
Il découvre la boxe. Elle ne va plus le quitter. Il s’engouffre en elle,elle s’empare de lui. Elle l’arrache à la misère, il la délivre de ses faux amants et va révéler la grandeur qui sommeille encore en elle.
Elle va lui apporter le sentiment d’exister , de valoir quelque chose.

Mendoza devient la coqueluche de White Chapel.Très vite, la foule se passionne pour ce petitgabarit (un mètre soixante-dix) au style original. A cette époque, la boxe ignore les catégories, la segmentation pondérale qui garantit un certain équilibre des forces entreles gabarits opposés. Mendoza est une brindille faisant face à des troncs à l’écorce graniteuse. Le profil offert par Daniel est déroutant, aux antipodes des standards de l’époque. Culminant à environ un mètre soixante-dix, les archives le pèsent à peine plus de 75 kilos, il est coiffé d’une imposante chevelure, une longue tignasse noire qui voltige à tous vents comme un emblème de liberté et une peau brunie dont on ne saurait dire si elle est une conséquence directe de la génétique ou l’effet de la crasse qui l’a toujours côtoyé.
Daniel Mendoza est un humain bâti et charpenté autour du squelette d’un chat, incroyablement flexible, souple, élancé, fin, maigrelet. Ses articulations ne sont que ressorts.
Pour compenser son déficit physique, il développe une boxe tonique, rapide, basée sur le mouvement la rapidité gestuelle, un coup d’œil aiguisé et un sens de l’esquive jamais vu à l’époque.
Cette manière de combattre ne fait pas toutefois pas l’unanimité. Elle est perçue comme une violationdu rituel pugilistique, un dépassement illicite de sa doctrine sédentaire qui s’est accommodé des empoignades d’ours évoluant sur pignon fixe.
Les victoires s’enchaînentet cette boxe si particulière attire d’innombrables admirateurs. Mendoza commence enfin à savourer une vie digne de ce nom. Combat après combat, il amasse une jolie fortune, achète une propriété à White Chapel qu‘il baptise «l‘amiral Nelson«et y enseigne sa conception toute personnelle du pugilat. Une école est fondée, mieux un courant de pensée se propage. La boxe n’est plus condamnée à la brutalité radicale. Elle mue en Art, elle file la parfaite métaphore qui, jailli de ses poings prend la forme de miracles perpétuellement renouvelés.Harry le charbonnier, géant de deux mètres, se consume en quarante minutes, Martinle boucher de Bath est découpé méticuleusement en une demi-heure.
Sa réputation dépasse rapidement les limites de son quartier. Porté par la fougue et l’enthousiasme de ce peuple des abîmes(4) , qui le rebaptise «l’Etoile de l’Est» ,il obtient le droit d’affronter Richard Humphries, gentleman boxeur et idole de l’Angleterre.

Le duel Humphries- Mendoza enflamme le pays et tombe inévitablement dans la caricature de la lutte des classes entre le sans-grade des bas quartiers de Londres et le représentant des peaux rosées parfumées aux privilèges et au bien-être. Mais bien plus qu’une lutte entre miséreux et nantis, c‘est une lutte de deux conceptions de la boxe, l’une qui a fait du mouvement son idéologie créatrice et l’autre qui vit et périt par la force brute et son conservatisme
Humphries est un monstre de puissance. Massif, le torse large comme une armoire normande, de longs bras au bout desquels pendent deux poings gros comme des rochers qui auraient dû lui valoir une condamnation pour ports d’armes prohibées. Le tout reposé sur une solide paire de jambes aux mollets dégradés en pointe qui semblent le clouer sur le sol. Mendoza lui rend plus de vingt kilos.

Les spectateurs présents autour de l’anneauce jour là vont toucher du regard la matière élémentaire du pugilat: Le Noble Art.

Mendoza virevolte, emmène Humphries dans un tour de manège lancé à pleine vitesse. Il joue du buste, roule des épaules, son corps répond à une musique qu’il est le seul à entendre. Il bondit, plie les genoux, déplie les bras qui lui servent de fouets, ça gicle de toutes parts, le visage de Richard est fardé de rouge et de bleu. La facilité n’est pas qu’apparente, elle est la parente de ce génie réformateur qui enivre l’assistance dans ses circonvolutions transcendantales. Humphries s’épuise à poursuivre l’insaisissable,il s’agite en tous sens à grands coups de poings nerveux non contrôlés, des moulinets de bras qui trahissent sa filiation animale. Mendoza réduit son adversaire à deux états consubstantiels, la colère et la résignation.
L’issue du combat est toute tracée quand les partisans d’Humphries décident d’influer sur les événements. Ils envahissent le ring pour permettre à leur protégé de récupérer. L’arbitre a du mal à garantir la régularité des débats. Humphries frappe bas et touche. Le combat verse dans la pourriture.
Daniel Mendoza est battu après Vingt-neuf minutes d’un duel émaillé de tricheries insupportables.
Humphries fanfaronne «J’ai battu le juif» qui résonne comme un soulagement.

Certains parieurs refusent de percevoir leurs gains. La colère monte parmi la foule. Elle enfle, houleusemue en un fleuve porteur de clameurs sauvages qui menacent de tout ravager.
Dans les calèches qui ramènent les nobles à leur demeure, la revanche est une passagère omniprésente.
Elle aura lieu une année plus tard et aura un goût délicieusement éclatant pour Daniel Mendoza.
Le 06 Mai 1789 à Stilton , au petit matin, ( la boxe est toujours frappée d’interdiction et les combats se déroulent à l’aube dans des endroits reculés afin de se prémunir des descentes de la police) ,3 000 personnes paient pour la toute première fois leur billet d’entrée pour assister à une rencontre de Boxe.
Et de rencontre à proprement parler, il n’y en a eu. 59 minutes de démonstration rendent justice au rebut de White Chapel. Humphries et la noblesse s‘inclient. Le «juif» a vaincu.
Au petit matin de ce printemps 1789, le ciel fait descendre sur l’Angleterre une aurore de satin qui , en diffusant progressivement son rayonnement purpurin, inonde soudainement la vie de Daniel Mendoza de tout l’éclat du monde.
Avec l’avènement de Mendoza, le boxeur change de statut. Trop longtemps considéré comme de la chair à cogner pour cogner , il évolue en un être délié, en mouvement perpétuel, qui répondnon plus à un comportement primitif mais à une véritable réflexion dont le corpsdevient le support de cette expression.
Les marquis et les ducs voient d’un mauvais œil ce juif espagnol de bas lignage se jouer de l’adversité avec une telle insolence.John Johnson est chargé de purifier la boxe de ce «phlegmon». Celui qui donne des leçons d’auto-défense au poète Byron se dresse sur la route de Mendoza.
La mise à mort est programmée le 15 Avril 1795. John Johnson utilise tout le manuel de la vermine conventionnée par le système. Coups bas, frappes derrière la nuque (rabbit punch), il empoigne la chevelure de Mendoza, tire de toutes ses forces, la tête de Daniel est offerte en sacrifice à l’autre main du bourreau qui s’acharne violemment. Le ring est recouvert du sang de Mendoza.Jackson redouble de rage et d’animalité. Le visage de Daniel est ravagé, il termine à genoux noyé dans une mare d‘hémoglobine, une longue et épaisse morve rougie coule de son nez . Celui qui pouvait d’un simple mouvement passer d’un bord à l’autre de l’univers se retire pour la première fois de ce monde qui l’écoeure.

Si Mendoza fut certainement le premier homme que la boxe a sorti du caniveau, il est également le premier que le ring a retenu bien trop longtemps. Conscient que pour prétendre au repos de justes, il se devait d’user jusqu’à ses dernières forces, ou taquiné par le démon de la vanité, il pensait que le bras arméde sa volonté pouvait suspendre le temps destructeur au dessus de ses jours, il remonte dans l’arène à 56 ans pour vraisemblablement régler un énième créancier. Les schémas qui relient le boxeur et la scène n’ont pas beaucoup varié en deux cent ans. Mais il le fera également pour en baver encore, éprouver son corps, ressentir la douleur des coups, recevoir l’amour de la foule et aimé une dernière fois cette Dame la boxe qui lui a tant apportée .

Les paupières de Daniel Mendoza se sont définitivement closes le 3 Septembre 1836, faisant l’effet de deux petites coques arrondies traversées par la lueur de la sérénité qui y a brillé jusqu’au dernier instant . Il est mort comme il est venu au monde, dans le dénuement et la pauvreté matérielle.Entre les deux pôles qui ont borné sonexistence, il a offert le patrimoine d’un esprit à la richesse inégalée.

Le voyage qui nous a mené aux confins de la mémoire touche à sa fin. Et pour tout vous avouer je ne sais toujours pas quoi penser de ce Daniel Mendoza, qui échappe à ma raison et a emprisonné chacun de mes instants durant les dix jours qui m’ont été nécessaire à la rédaction de ce papier.
Il ne m’était pas possible de séparerla légende de la réalité, d’extraire le factuel de l’incroyable pouvoir de l’imagination qui a probablement corrompu son œuvre . Loin d’être guidé par une démarche d’ historien, ma plume a entretenu l’illusion de découvrir autre chose, d’explorer davantage les fabuleux ressorts de la dignité humaine. Daniel Mendoza est certainement un homme qui s’est égaré dans le labyrinthe du temps. Quelqu’un qui a vécu à une époque qui n’était pas la sienne , une époque qu’il a contribué à améliorer. Il fut à la fois la fertilité et la floraison d’un nouvel esprit qui a brisé les murs de la différences. Digne descendant d’une lignée prestigieuse, Il a hérité d’un fil atemporel, tendu depuis des générations par des glorieux aînés tels Maimonide, le médecin des rois (Saladin, Richard cœur de lion ou Baudouin le lépreux.) ou David le roi étoilé d’un peuple qui avait cessé de briller depuis trop longtemps. Il a prolongé la trajectoire de ce fil et l’a tendu à son tour à la descendance Mendoza. L’»étoile de l’Est» est devenu davantage que le symbole distinctif d’appartenance à une communauté. Elle est la source créatrice, nourricière et inspiratrice de l’univers de la boxe.
Elle est la cause et la première conséquence du Big Bang qui a révolutionné sa pratique.

L’»étoile de l’Est» était, est et restera à jamais le soleil de la galaxie «Noble Art«.

Un immense merci à LBF de m’avoir fait replongé là-dedans.

Sources:
«La loi du ring» de Michel Chemin

(1) Lors de la période sumérienne (environ 3500 à 1500 avant JC), des lutteurs s’affrontaient poings nus lors de grandes festivités données en honneur aux nombreuses divinités.

En Grèce , le Pugilat servait de rites funéraires que les vivants dédiaient aux guerriers morts au combat (voir le livre XXIII de l‘Illiade et la description du combat entre Epéios et Euryale lors des obsèques de Patrocle.)
Plus tard, l’épreuve fut inscrite au programme des jeux antiques et le vainqueur en retirait un énorme prestige

(2) voici en détail les «Ring Rules» publiées le 16 Août 1743

Article 1: Tout homme qui tombe sur ou hors de l’estrade doit être ramené par son second face à son adversaire. Tant que le signal n’est pas donné, il est interdit de frapper

Article 2: Un combattant qui n’est pas ramené par son second trente secondes après sa chute est déclaré vaincu

Article 3: Personne ne doit se trouver sur l’estrade, à part les deux adversaires et leurs seconds. MrBroughton est cependant habilité à y monter en certaines occasions sans se mêler au combat.

Article 4: Un champion n’est déclaré battu que s’il ne se présente pas sur l’estrade dans la limite du temps imparti, ou si ses seconds annoncent son abandon. Ces derniers ne sont pas autorisés à dialoguer avec le camp adverse.

Article 5: Le prix du vainqueur représente les deux tiers de la recette du jour, à moins qu’un arrangement particulier ne soit intervenu.

Article 6: Pour éviter tout litige, les deux adversaires choisissent parmi l’assistance, deux gentlemen qui officient en temps qu’arbitres.

Article 7: Il est interdit de frapper un adversaire à terre, de le saisir par les cheveux, la culotte, de porter un coup sous la ceinture. Un homme à genoux est considéré à terre.

(3):Un doute subsiste sur la datation exacte de la naissance de Daniel Mendoza. Dans ses écrits, l’intéressé affirme qu’il est né en 1764 alors que les archives de la synagogue de Londres datentsa circoncision le 12 Juillet 1765.
Dans la religion juive, la circoncision (Brith Milah) se pratique le matin du huitième jour suivant la naissance.

(4) «Le peuple de l’abîme» est le titre d’un livre de Jack London racontant sa dezcente dans les bas-fonds de l’ East End au cours de l’été 1902.


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