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Pierre Cimon prétend participer à la démocratie…

Publié le 20 mai 2010 par Hugo Jolly

http://groomsadvice.com/wp-content/uploads/2009/04/dollarsign.jpgLe procureur Cimon prétend que la partisannerie a eu raison de sa place au sein de la commission Bastarache. Or, c’est plutôt la possibilité d’appliquer une forme de partisannerie, via la possibilité pour des particuliers ou des entreprises* de faire des dons -*à travers leur réseau de prête-nom- qu’il devient possible de  financer des partis politiques, ce qui devient problématique, et ce qui contredit les propos de monsieur Cimon quant aux préalables, d’abord nécessaires, pour que ce qu’il dénonce soit possible. Ce qui nous amène à un constat d’observation totalitaire et ce qui dément les prétentions de monsieur Cimon, quant à une simple «participation à la démocratie». On ne participe pas plus que les autres à la démocratie, parce qu’on donne plus de capital à un parti que les autres, sinon, si c’est le cas, il est encore question, ici, d’injustices sociales, puisqu’économiques. Car il est évident que toutes et tous ne pourront pas «participer à la démocratie» au même niveau, à la même hauteur… Et un homme de la stature de monsieur Cimon, devrait le concevoir sans qu’on lui dise…

Le procureur Cimon, s’il se sent «libre», n’a qu’à constater la liberté qu’il a de donner, déjà, plus que la majorité des autres êtres humains du Québec. Ainsi, il constatera qu’il est impossible que toutes et tous puissent donner autant  à la cause qui leur est chère. Et déjà, s’il est aussi intelligent que ses diplômes le prétendent et qu’il ose remettre ses dogmes en question, il constatera que toutes et tous en ce monde, en ce système capitaliste, n’ont pas les mêmes chances de voir ces «retours d’ascenseur», qui ne sont possibles, qu’en cas d’envoi d’abord, de l’ascenseur en question…

Ce qui nous amène à croire que, finalement, la sélection du procureur, n’en déplaise au gouvernement qui se plaint des critiques de l’opposition et du public, s’est faite en fonction de ces dons, et de la soit disant «participation à la démocratie» de monsieur Cimon. Ne leur en déplaise, donner du capital à un parti, ça n’a rien de démocratique en soi, et c’est plutôt la démonstration, encore une fois, que certains possèdent plus, parfois assez pour arroser les partis qui servent leurs intérêts. Et puisque les partis carburent au capital, et que le parti Libéral du Québec en particulier, défend les intérêts des riches et des bourgeois, il est tout à fait normal que des gens aisés, comme le procureur Cimon, arrosent ce parti, défendant ses intérêts de mieux nantis dans notre société.

De fait, les dons des particuliers ne sont en rien de démocratiques, puisque toutes et tous dans notre société ne peuvent «contribuer à la même hauteur à la démocratie». Il est relatif et logique de croire que, le parti défendant les intérêts de riches individus, recevra plus que le parti défendant les intérêts des moins nantis de notre société, puisque chaque groupe défendu, n’est pas riche l’un comme l’autre.

La solution est simple et ne peut pas passer par quatre chemins, comme le proposent jusqu’ici, les partis politiques du Québec dans l’ensemble. La solution réside dans l’abolition pure et simple des financements privés, de la sorte. La solution passe par le financement unique du public et chaque parti devrait recevoir ce montant, en proportion des votes qu’il a recueillis. Et encore! La meilleure solution passerait par un budget X, équivalent à chaque parti, avec lequel chacun de ces partis devrait conjuguer, sans ajout additionnel de capital. Imaginez sinon, qu’on prétende que seuls ceux qui financent les partis personnellement, participent à la démocratie. Et c’est en ce moment, d’ailleurs, ce qu’on prétend du côté des Libéraux  et du parti Québécois. Or, quiconque lit ceci, est à même de constater que nous n’avons pas tous le même capital à donner, et que celui qui donne, n’est pas nécessairement méritant de ce qu’il donne, et/ou méritant d’un quelconque retour d’ascenseur conséquemment.

Souvent,  le riche provient du milieu bourgeois, qui dit donc, exploitation du labeur d’autrui. Et ce riche bourgeois, profitant du labeur d’autrui, donne donc en fait la richesse que créent les travailleurs salariés qu’il exploite. Ce qui n’a rien de méritant, mais selon la logique des Libéraux et de monsieur Cimon, ils feraient leur part à la démocratie, eux aussi…

Et le simple travailleur lui, qui ne peut point donner? Ce doit être le pire des antidémocrates, la réincarnation même de la tyrannie et de la dictature…



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