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IHU : la recherche biomédicale française relancée ?

Publié le 20 mai 2010 par Tnlavie

IHU : la recherche biomédicale française relancée ?

Vous trouverez ici un article très interessant paru aujourd’hui dans les Echos intitulé : “La recherche clinique face à la mondialisation

On y apprend essentiellement que la France compte aujourd’hui à peine une quarantaine de sites de recherche biomédicale de classe internationale, dont une quinzaine de facultés de médecine.  Près de la moitié des CHU (18) ne sont pas de niveau international, voire « très en deçà en valeur absolue comme en valeur relative ».  Dans la réalité, il est difficile de se couper en trois et la recherche est souvent sacrifiée au profit des deux activités jugées prioritaires par les universitaires : les soins et l’enseignement. « La charge des soins est devenue très lourde », admet Philippe Even.

Ainsi, la créativité des hospitalo-universitaires est en baisse constante. « La plupart des PU-PH cliniciens se sont mis à la remorque de l’Amérique et se bornent à répéter ou à participer de façon minoritaire à des travaux collaboratifs d’un conformisme affligeant. » Cette baisse de niveau a un impact direct sur le nombre d’essais cliniques de phase I confiés à des sites français. A part la cancérologie, dont l’image de marque reste forte, la recherche clinique hexagonale perd du terrain. « Presque toutes les percées cliniques, diagnostiques ou thérapeutiques de ces trente dernières années viennent d’ailleurs », indique l’enquête de l’Institut Necker.

Malgré ce climat, l’Hexagone possède d’incontestables champions dont certains sont devenus des personnalités. Des grands chirurgiens comme Alain Carpentier, Laurent Lantiéri, Jacques Marescaux, Jean-Michel Dubernard, Laurent Sedel ou Bernard Devauchelle et de nombreux spécialistes qui ont réalisé des percées fondamentales : Alain Fischer, Patrick Aubourg et Marc Peschanski, devenus des stars mondiales de la thérapie génique.

Le gouvernement a donc souhaité lancer les instituts hospitalo-universitaires (IHU). Parallèlement à la restructuration du système hospitalier (les CHU devront passer de 29 à 10 d’ici 2014), cinq super-CHU seront prochainement installés pour « participer de manière active à l’innovation industrielle en accroissant ses liens avec la recherche privée ». Près de 850 millions d’euros issus du grand emprunt vont alimenter ces nouvelles cathédrales de la santé qui devront «  offrir un niveau d’excellence internationale en matière de soins, de recherche et d’enseignement ». Mais en sus, les I.H.U. devront montrer une réelle capacité de transfert de technologies biomédicales vers l’industrie. « Ils auront une obligation de retour sur investissements », souligne Valérie Pécresse. Selon Jacques Marescaux, l’enjeu est de provoquer un « changement culturel » en incluant systématiquement un co-financement privé. « Encourager, dynamiser la recherche partenariale dans le domaine biomédical est une priorité pour notre pays », indique Roselyne Bachelot. « La qualité des partenariats avec les industriels sera un élément déterminant dans la sélection des projets », renchérit Valérie Pécresse.

Selon le rapport établi par Jacques Marescaux, ces IHU auront un statut spécifique (des fondations de coopération scientifique), leur comité de direction aura une liberté de manoeuvre totale et ils devront mobiliser une masse critique de talents (plus de cent). Ce concentré d’excellence d’inspiration anglo-saxonne bénéficiera d’un avantage exclusif qui demande confirmation : leur patron devra « être une personnalité “charismatique” reconnue dans le monde de la santé et de la recherche ».

Ici ce qu’en pense le CNTRS (Syndicat national des travailleurs de la recherche scientifique)



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