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La dette et la rigueur.

Publié le 21 mai 2010 par Marx


                              L’Europe se veut exemplaire à propos de la dette  des dettes des pays qui la composent. Elle poussé partout aux  privatisations qui ont permis de démanteler la plupart des services publics . Non pas pour que cela fonctionne mieux mais tout simplement pour dégager des profits . Au lieu d’alléger la dette, ces privatisations ont eu pour effet de la creuser et de détruire l’emploi. La réaction en chaîne a également pour effet des délocalisations et le « dumping social » sur un bon nombre d’activités, hier liées à la fonction publique et aux services publics. Il en est de même pour les arsenaux français et pour des entreprises de fabrication, étatiques ou nationalisées.
                             La dette était utilisée alors dans le cadre de politiques essentiellement menées par des gouvernements sociaux démocrates ( ceux qui selon la droite vident les caisses). Chacun sait que les politiques sociales ne reposent pas sur l’emprunt , l’activité économique oui et plus particulièrement les politiques d’investissement. Dans la dette de chaque pays, il y a la part de profit et au fur et à mesure que ceux ci progressent, la dette avec. La gauche a souvent satisfait les exigences de la grande bourgeoisie par la relance par l’emprunt, afin de favoriser de nouveaux profits en échange  de quelques concessions aux salariés et aux politiques sociales. Lorsque la dette devient trop importante( ?), celle qui a permis de restituer ou de rétablir les profits, c’est la rigueur. Après avoir été gavé , la bourgeoisie fait porter le fardeaux aux salariés. Jamais la dette n’est financée par les marges. Si la dette est une aubaine pour une minorité, il en est de même pour la rigueur. L’une et l’autre servent au maintien et au développement des profits. Les droites ont toujours appliqué des politiques de rigueur à la suite de gouvernements de gauche accusés de dilapider.
                               En Europe, nous avons eu simultanément des politiques d’emprunts et de rigueur dans le cadre de la crise du profit (crise qui n’en est pas une mais rigueur salariale et sociale et crise pas pour tout le monde). La recherche du profit maximum aboutit inexorablement à la spéculation et à la situation que nous connaissons actuellement, sauf que la réduction de la dette suppose des politiques plus agressives contre les salariés. Sommés de payer pour les profits moindres, dus à moins d’emprunts et à moins d’activité , rétablir la part de profit manquant. C’est moins de salaire plus d’impôt et surtout plus de taxes( TVA en Grèce), moins de retraite, moins de santé, moins de sécu. La bourgeoisie se paye sur les salaires et les cotisations , ou salaires différés des salariés. La bourgeoisie ne connaît pas la crise, sauf en recettes et profits.
                                   Un autre volet est celui des recettes et de l’activité car par contre coup, moins de salaire moins de santé, moins de sécu, moins de retraite et plus de taxes sur les salariés, cela se solde par moins de demande , moins de consommation et à nouveau moins d’activité. C’est le serpent qui se mord la queue car les pays émergeant sont logés à la même enseigne et tous ne sont pas Chine. Dans une économie mondialisée de la guerre de tous contre tous et tous concurrents de tous, c’est une des ultimes phases du capitalisme qui se joue avant la barbarie généralisée. Dans les facteurs de guerre , Jean Jaurès avait clairement identifié la mise en concurrence des continents, des pays, des régions, des départements, des villes et des travailleurs, des hommes et des femmes. Cette mise en concurrence est aujourd’hui planétaire, selon la vision du grand dirigeant socialiste.
                                 Pourtant la paupérisation de Marx, tant décriée y compris à gauche, n’est pas une vieille lune, les grecs, les espagnols, les portugais, les français bientôt et bien d’autres suivront, paieront pour le savoir. Dans bon nombre de pays , ils savent déjà et depuis longtemps. Or des naïfs ont toujours pensé que la politique et les affaires d’un pays, avait pour but d’améliorer la condition de ses habitants et tout à fait justement pour certains de venir en aide aux plus démunis dans une communauté d’intérêts , égalitaire. Et bien non , ce n’est que l’expression d’intérêts, opposés et souvent antagonistes. La gestion n’est jamais neutre et n’échappe pas aux différentes pressions et aux rapports de force. La lutte des classes et la bourgeoisie la mène rondement, sans complexe . C’est ça la droite décomplexée.
                  


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