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Poeme de Madinx : NATURE MORTE

Par Illusionperdu @IllusionPerdu

Demoiselle des sèmes,

avant que soit pétris

ton corps, tes tripes, ta chair

en une pâte amère,

je veux te voir encore

faire tourner, voler les volants

de tes multiples robes saisonnières.




Toujours

je porterai au doigt notre alliance.

Mais de ce pas je m'en vais déjà

à travers toi, chaque jour de joie

que de souffrance,

faire le tour en quatre vingt,

du monde aux quatre coins

tout comme l'on mène une danse.




Je chanterai en chemin

du dedans de ma panse.

à défaut de me taire

à haute voix de la terre

cette romance :




Une fleur en sang

de la sève dans mon coeur

des pétales sur mon corps

meurtri par les abeilles

ma bouche pleine de pollen

mes yeux collés de miel,

dans le sol une épée

transperce la planète

des plaies comme des volcans

des laves comme le sang.

Le soleil qui se couche

sur des hommes qui se fanent

des cadavres dans les vases

les corps tombent et s'étalent.




Mais si tout cela est vain,

si le temps n'est qu'argent

et le soleil de l'or.

S'ils n'ont en leurs palais gardés

qu'un bon goût pour les roses

et la robe des vins.




Alors moi non plus

je n'irai pas plus loin.

Par les sentiers battus,

j'irais à bout

enterrer mes ossements humains

Alors j'aurai rejoint,

cette dame terrienne,

Demoiselle des sèmes,

comme un arbre abattu

sur son corps forestier.





Madinx (C.Plouvin)


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